Un peu plus de quatre mois après son élection à la tête du Parti québécois et 10 jours après le départ de sa principale adversaire, Pauline Marois, des militants indépendantistes ne cachent pas leurs inquiétudes face au leadership d'André Boisclair.
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UNE IMPRESSION DE VIDE INTELLECTUEL
"Vos discours sont faits d'empilage de phrases convenues centrées sur quelques concepts à la mode et dont le sens est évanescent"
_ Denis Monière
_ L'auteur est professeur de science politique à l'Université de Montréal.
Monsieur Boisclair,
Je ne vous cacherai pas d'entrée de jeu que votre élection à la tête du Parti québécois et l'exercice de votre leadership me laissent perplexe. Cette perplexité ne découle pas de vos frasques de jeunesse ou d'un doute sur vos aptitudes politiques, mais de l'impression de vide intellectuel que me laissent vos interventions publiques. Elle est amplifiée par le fait que votre rôle ne sera pas simplement de diriger un jour un gouvernement provincial, mais de présider à la construction d'un nouveau pays. Pour accomplir cette mission historique, il faut un chef qui inspire confiance quant à ses compétences analytiques, à l'acuité de son jugement et à sa vision du monde. Pour l'instant, vous projetez une image idéologique plutôt nébuleuse. Vos discours sont faits d'empilage de phrases convenues centrées sur quelques concepts à la mode et dont le sens est évanescent.
Après vous avoir écouté, il est difficile de se remémorer votre position, on ne sait pas ce que vous pensez. Je ne nierai pas qu'une part d'ambivalence soit inévitable dans les discours politiques car on ne sait pas ce que réserve l'avenir et un politicien cherche toujours à se ménager une porte de sortie pour faire face aux changements de conjonctures. Si l'ambiguïté peut être fonctionnelle et suffire à assurer le succès politique d'un chef ordinaire qui dirige un parti dont l'ambition se limite à l'exercice du pouvoir, dans votre cas, elle peut s'avérer néfaste et contreproductive.
Image de jeunesse
Diriger un parti qui porte un projet national suppose des capacités de rassemblement qui se manifestent par des convictions fortes sur le sens du combat politique. C'est par des engagements fermes, par des indications sans équivoque sur la direction qu'il veut prendre qu'un jeune chef peut au-delà des inévitables divergences idéologiques mobiliser les énergies nécessaires au succès du projet national. À l'inverse, plus ses positions seront ambiguës, plus le niveau de scepticisme à son endroit s'élèvera et plus il favorisera l'indifférence politique ou la dispersion de son électorat.
Jouer sur l'image de la jeunesse comme vous le faites en ce moment sera insuffisant pour atteindre l'objectif si cette image n'est pas construite sur une pensée structurée. Vous admettrez avec moi qu'être jeune est un état bien éphémère et ne constitue pas une qualité en soi. Cela ne donne pas automatiquement l'intelligence des situations et la capacité de gérer les crises. Comme le champ de l'expérience d'un jeune chef est forcément restreint par l'âge, il doit compenser cette lacune par la clarté de sa vision de l'avenir. Il doit savoir que le vertige du vide n'est pas un sentiment très rassurant pour qui veut réaliser la souveraineté du Québec et il doit éviter que cette perception sans doute fausse ne s'installe irrémédiablement.
Je vous rappellerai que tous les grands leaders politiques du Québec moderne ont rendu publiques leur pensée et leurs positions idéologiques en publiant un livre: Jean Lesage s'engage, Égalité ou indépendance, Option-Québec, L'énergie du nord, À visage découvert, Pour la souveraineté du Québec. Chacun de ces livres a marqué l'évolution politique du Québec en posant les jalons de l'action gouvernementale. Il a alimenté les réflexions des militants et a servi de référence aux leaders d'opinion.
Vous pourriez corriger votre actuel déficit de crédibilité intellectuelle en publiant à votre tour un condensé de vos positions sur l'avenir du Québec. Les Québécois ont besoin de savoir ce que vous croyez, où vous logez intellectuellement, avant de vous confier le destin de la nation.
UNE STRATÉGIE VOUÉE À L'ÉCHEC
Philippe Bernier Arcand
_ L'auteur est candidat à la maîtrise en administration publique internationale à l'ENAP.
Le Parti québécois semble vouloir se donner une image de jeunesse, à l'image de son nouveau chef, en manifestant son intention de renouveler son aile parlementaire. Déjà deux députées ont libéré leur siège à l'Assemblée nationale et on annonce que d'autres feront le même geste sous peu. Le renouvellement des troupes du Parti québécois n'est pas une mauvaise chose, mais la formation politique devrait toutefois s'assurer que dans son casting de candidats ne se trouve pas que des jeunes mais aussi des gens d'expérience.
En marketing commercial, l'image de la jeunesse fait vendre. Pour s'en convaincre, il ne suffit qu'à penser aux mannequins des publicités qui sont rarement âgés de plus de 18 ou 20 ans. Dans le monde publicitaire, comme le remarque Guy Debord dans La Société du spectacle, "il est carrément interdit de vieillir ". En marketing politique en revanche, il est loin d'être évident que l'image de jeunesse soit un atout.
Jeunesse et politique
Les jeunes politiciens se sont souvent fait reprocher leur jeunesse. Robert Bourassa et Joe Clark à 36 ans, de même qu'André Boisclair à 39 ans, se sont tous fait dire qu'ils étaient trop jeunes pour prendre la tête de leur parti. On a aussi tenté de décrédibiliser en raison de son âge le président américain John Fitzgerald Kennedy qui a pourtant fait remarquer dans un discours que si on avait empêché les moins de 44 ans de prendre un poste de commande, Jefferson n'aurait jamais pu rédiger la Déclaration d'indépendance, Washington n'aurait jamais pu commander l'armée continentale, Madison n'aurait jamais pu être le père de la Constitution et Christophe Colomb n'aurait jamais pu découvrir l'Amérique. C'est à croire que l'on oublie ce qu'avait dit Corneille, le dramaturge pas le chanteur, "aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années".
Dynamisme
Un politicien ou un parti politique a avantage à miser sur son dynamisme mais pas sur sa jeunesse. Surtout s'il s'agit d'une stratégie à long terme car rien n'est plus éphémère que la jeunesse. Même si les conflits entre les générations ont toujours existé, pour des raisons électorales évidentes, un parti politique ne peut se contenter de séduire qu'une seule génération. C'est non seulement une mauvaise stratégie électorale mais c'est aussi une avenue dangereuse qui a alimenté les pires délires du XXe siècle.
Un parti politique qui s'associe à une image de jeunesse utilise une stratégie qui risque d'être vouée à l'échec. Le président français François Mitterrand l'a compris en cours de carrière, lui qui misait en 1965 sur sa jeunesse avec le slogan "Un président jeune pour une France moderne" et qui a par la suite voulu se donner une dimension historique avec le slogan "La force tranquille" qui l'a mené à la victoire des élections présidentielles françaises de 1981.
Un parti politique peut juger qu'une relève s'impose au sein de son équipe. Dans ce cas il devra aller chercher les candidats qui lui apporteront le plus de valeur ajoutée et ce peu importe leur âge. Le parti politique doit tenter de se donner non pas une image de jeunesse mais une image de professionnalisme. Ce n'est que de cette façon qu'il pourra avoir de la crédibilité et ainsi espérer inspirer confiance auprès de la population.
LE DÉPART DES "VIEUX"
Nestor Turcotte
_ L'auteur est un militant indépendantiste de longue date.
La fougue de la jeunesse est fort utile dans la vie des hommes. Alliée à l'expérience des aînés, elle peut devenir inspiration pour le présent, gage pour un avenir plus prometteur.
Le retrait momentané de la vie politique de Mme Marois a permis à André Boisclair d'exprimer, noir sur blanc, qu'il ne comprenait pas bien cette symbiose toute naturelle. Les départs encouragés, par l'ancienne administration péquiste, de plusieurs infirmières oeuvrant dans le domaine de la santé et de plusieurs enseignants dans le domaine de l'éducation ont montré que l'expérience, ça ne s'achète pas au dépanneur du coin. Une société bien équilibrée compose avec fougue et expérience, longévité dans l'action et enthousiasme des débutants.
Le Parti québécois, avec sa cure imposée et généralisée de rajeunissement est en train de manquer le bateau. Face aux vieux loups expérimentés de la politique libérale, les jeunes prétendants qui envahissent le "nouveau" Parti québécois, risquent de se faire bouffer lors de la prochaine élection québécoise. Les vieux routiers savent comment faire des campagnes électorales. Les jeunes, habitués aux graphiques qui s'affichent sur leur écran d'ordinateur, apprendront bien vite, mais trop tard, que quelques vieux expérimentés dans la baraque politique vaut bien les cris d'enthousiasme lancés à la volée, à la fin d'une réunion électorale, parfois arrosée au bar d'en face.
Y a-t-il encore un "vieux" qui va faire comprendre au jeune nouveau chef qui dirige le "nouveau" Parti québécois, qu'on ne se réjouit pas, à mots couverts, du départ d'un des piliers d'une formation politique? Que trop de départs du même genre ébranleront la maison bâtie au fil des ans, et qu'à force de renouvellement et de d'autres actions cosmétiques, les intéressés au projet politique de René Lévesque risquent de ne plus se reconnaître dans les lieux qu'ils ont bâtis à coups d'efforts et de solidarités méconnues?
Y aura-t-il d'autres départs de "vieux" au PQ? Il n'en tient qu'à eux de tenir la barre et de dire, haut et fort, que le bateau leur appartient tout autant qu'aux jeunes moussaillons qui viennent de monter sur le pont.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
31 mars 2006Cette réponse s'adresse à tous les militants indépendantistes inquiets qui pourraient être déçus de voir un peu de mouvement et de renouveau au sein de la belle famille du Parti québécois ou de toute autre instance politique, sociale, professionnelle, syndicale ou fiscale.
Beaucoup d'entre nous aimerions que le Québec soit une société dynamique, propère et surtout progressive. Encore plus aimeraient que les projets sociaux et les visions des dernières décennies de ceux qui étaient il n'y a pas si longtemps l'avenir se soient soldés par des réussites éclatantes. Pour exemple prenons l'indépendance nationale. Vous aviez TOUS les meilleurs outils et occasions pour la faire et vous avez échoués deux fois en plus de réussir à diviser les forces en prévision d'une ultime tentative, tout en donnant l'occasion aux forces fédéralistes de rendre les conditions d'émancipation plus hermétiques. Ça c'est du rendement.
Malheureusement, en plus, les jeunes d'hier en vieillissant ont démontré ce que cela voulait dire de vieillir... ultimement oublier ce qu'ils étaient quand ils étaient jeunes et bloqués par leurs prédécesseurs dans la réalisations de leurs rêves. Mais de toute façon, peut-être n'ont-ils rien à oublier puisque plusieurs d'entre eux n'ont jamais su ce que c'était que d'être bloqué par leurs prédécesseurs, en effet, tout avait été mis sur pied pour eux à la suite de la Grande Noirceur de Duplessis. On a même historiquement parlé d'une Révolution tranquille, alors que ce serait plus une Évolution rapide pour les accomoder par crainte de voir les structures s'effondrée dans l'éventualité d'une Révolution réelle (les plus privilégiés, ces bourgeois intellectualisés ou ces arrivistes affairistes qui ont pressé le citron conjonturel jusqu'à le desséché ont tout eu et en veulent encore plus, toujours plus, mais je ne voudrais pas inclure ceux et celles qui se sont arrachés le coeur dans des emplois atypiques pour des raisons diverses sans bénéficier d'aucune protection syndicale ou qui n'ont pas hérités de situations financières avantageuses). Les baby boomers d'hier que nous devrons appeler bientôt les papy et les mamy boomers, ceux-là même qui, dans une certaine mesure, ont célébré avec un immense tintamarre leur chance de pouvoir bénéficier de toutes les possibilités, de pouvoir changer le monde grâce à leur poids démographique, de remodeler les consciences pour faire de la condition humaine quelque chose de plus magnifique, ceux-là qui ont tenté de refonder les règles du marché en se disant que l'égalité allait venir de soi avec la liberté, surtout leur liberté, une liberté qui se vit à crédit sans considérer l'acumulation de la dette et qu'on ne veut surtout pas placer en parallèle à une équité des générations, et bien cette génération de tous les possibles n'aura finalement réussi qu'à rendre les choses pratiquement impossibles pour les générations émergentes. IL EST TEMPS QU'ELLE FASSE PREUVE DE GÉNÉROSITÉ. Saurait-elle, aussi, collectivement et dans une perspective généraliste, faire preuve d'altruisme? Et si la réponse est affirmative quoi de mieux que la scène politique pour le prouver et donner l'exemple.
Dans le fond, Mme Marois, que nous aurions, et de loin, préféré voir continuer à inspirer la société québécoise par sa grande compétence et sa magistrale habileté au sein de la vie politique active, a peut-être fait un geste qui s'avère l'un des plus magnifiques qu'une femme d'État puisse faire, c'est-à-dire laisser dignement sa place à d'autres qui ont toutes leurs preuves à faire, qui ne demandent que l'occasion de démontrer qu'ils sont CAPABLES afin de renouveler les options et surtout les visions. Merci Mme Marois, mais surtout sachez que nous avons et aurons besoin de vous. Et de toute façon, tout comme M. Landry, Mme Marois peut être drôlement efficace pour le projet d'émancipation nationale d'une manière externe plutôt qu'interne. Nous savons que c'est une dame de grande conviction et qu'elle sera là pour nous aider, les jeunes femmes et jeunes hommes à concrétiser ce pays. Et il est évident que la définition des fondations, constitutionnelles, sociales, fiscales, et autres de ce nouvel État devra se faire en considérant les suggestions de TOUS les membres de sa collectivité. Jeunes et moins jeunes... ENSEMBLE.
Le constat que nous faisons, nous les jeunes, des défections qui commencent à se manifester chez les porteurEs de la flamme des premières heures militantes du projet de l'INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC (par jeunes, entendons ceux qui sont nés après 1965, incluant ceux qui ont pratiquement été écarté et ORPHELINS de bons nombres de leurs projets collectifs et solidaires qui s'avèrent drôlement égoïstes quand on les instrumentalisent en fonds consolidés) ce n'est pas une conséquence d'une fougue exarcerbé, débridé et inconsciente de la part d'un chef qui se veut, et qui est, admettons-le, jeune et dynamique, mais peut-être plus une manifestation d'un changement contextuel. Ce contexte changeant, c'est le fait que les boomers devraient peut-être commencer à réfléchir davantage avec générosité face à des jeunes qui de plus en plus acceptent de moins en moins l'aliénation qu'on leur inflige, c'est à dire la marginalisation générationelle. Nous appelons donc ces jeunes d'hier, ces nouveaux vieux (accepté donc de vieillir) à agir davantage avec générosité, à partager davantage avec générosité. Et cela même si le pouvoir politique va apprtenir aux enfants de cette Révolution tranquille encore sans partage, s'ils veulent que ce soit ainsi, pour une période d'au moins vingt ans (à moins d'un miracle démographique, ou une catastrophe, c'est selon les perceptions, qui rayerait de la carte la moitié de leur nombre oppressant - on se surprend à peine de souhaiter la concrétisation de la grippe aviaire pour aider à rétablir un semblant d'équilibre, c'est affreux d'écrire ça, mais quand même). Moins radicalement, mais tout de même concrètement, la démocratie québécoise, si on ne fait rien pour améliorer l'intérêt des jeunes nés après 1965 à la chose politique, et cela ne passe fatalement que par l'augmentation de leur représentation concrète aux instances législatives et exécutives, nous devrons nous résigner à utiliser le terme GÉRIACRATIE (démocratie dominée par la gériatrie = gouvernement des vieux, par les vieux pour les vieux) pour décrire le processus gouvernementale qui régente la vie citoyenne. La majorité grisonnée qui impose des règles à une minorité instrumentalisée et conditonnée par un système d'éducation aliénant et dénaturé pour servir leurs intérêts divers et multiples. Une instrumentalisation qui ne peut que devenir aliénante. Et aliéner le futur d'une société n'a rien de réjouissant, peu importe la direction idéologique que l'on favorise. Il n'y qu'un moyen de contrer les perversions d'une telle situation et c'est par la représentation gouvernementale. Parlant de cette représentation que l'on veut concrète, il n'est peut-être pas loin le jour où vous verrez les jeunes prendre conscience de ce qu'ils peuvent faire si il prenne la peine de sortir de l'individualité aliénante que leurs parents leur ont inconsciemment inculquée. L'hiver dernier, par la grève étudiante, nous en avons peut-être eu un bref apperçu. La prochaine étape, le prochain combat, puisque celui de réclamer l'empathie conjoncturelle et l'équité dans la répartition des ressources structurelles ne semble pas fonctionner, sera d'investir les cercles décisionnels. Pas pour les asservir, mais pour y trouver notre juste représentation, proportionnelle à notre apport à votre société de consommation (oui, oui, c'est la vôtre et elle se modèle de plus en plus pour que votre génération puisse en profiter jusqu'à l'ultime). Et rappelez-vous: «No taxation without representation». Le carré rouge qui a servi à des centaines de milliers de jeunes de comprendre qu'ils n'étaient pas atomisés dans leur situation de précarité lors de la grêve étudiante de l'hiver 2005 pourrait se transformer en carré orange, fichtrement plus révolutionnaire parce que ancré dans la continuité et servant de code pour communiquer ensemble afin d'échanger de l'information pertinentes à l'évolution de notre collectivité, de notre communauté, et qui permettront de dynamiser les associations et les regroupements dont les actions auront beaucoup plus de portée et qui pourront vraiment dire: «ASSEZ». Nous démontrerons en affichant nos couleurs que nous appuyons les candidatures jeunes, quelles que soient leurs allégeances. De toute façon, ce que nous voulons vraiment, c'est que notre génération ait la réelle opportunité de participer à la vie citoyenne dans ce quelle a de plus concret... la politique. Mais si c'est pour défendre l'indépendance du Québec, tant mieux. Nous en avons marre d'être cantonnés à des ailes jeunesses qu'on utilise et manipule pour se faire valoir. Souvent, les jeunes servent d'une masse travaillante et bénévole que l'on motive en faisant miroiter la carotte d'un emploi rémunéré au sein du Parti des grands. C'est pire qu'une McJob quand on y pense, c'est presque du cheap labor. Nous exagérons peut-être un peu notre propos, mais...
En conclusion, le contenu intellectuel est une chose qui se prépare et à quoi on réfléchit minutieusement. Et en cette matière, la génération précédente n'a absolument aucune leçon à donner à la suivante. Laissez-nous un peu de temps et on va vous la définir notre version du nationalisme et du pays en gestation. Mais pendant un instant, prenez donc la peine de vous servir de cette magnifique faculté humaine qu'est l'imagination, imaginez un nationalisme équitable (que nous devons définir) qui, suite à une analyse rigoureuse des possibilités pragmatiques et des prismes idéologiques, proposera une piste de consensus pour réconcilier et fusionner les approches «solidaires» et les constats «lucides» afin de faire un Québec solide. Ça on veut le faire avec le plus de transparence possible, en tentant de mettre en place des outils de consultation citoyens perpétuels. La démocratie participative, ce n'est pas que des mots magiques. Et si les générations précédentes ne seront pas prête à suivre ou tout au moins à laisser leur chance aux générations émergentes... eh bien, tant pis pour eux. Ils n'auront qu'à nous regarder aller. Paradoxalement, c'est les jeunes qui demandent aux vieux d'être patients. C'est le monde à l'envers!
Et ultimement, espérons sincèrement que ce texte n'est pas trop près d'une réalité que nous ne voudrions pas voir. Quelle tragédie ce serait.