Notre Bureau d’enquête a exposé cette semaine une situation qui a de quoi faire peur et mettre le gouvernement de Justin Trudeau dans l’embarras, si cela est possible : sa décision de ne plus exiger de visas des visiteurs mexicains a permis à plusieurs dangereux criminels de traverser la frontière avec un faux passeport.
► D’ailleurs, ces membres des cartels de la drogue ont déjà commencé à régler leurs comptes dans les rues de Montréal.
Ce n’est pas si difficile, semble-t-il, d’acheter un faux passeport au pays (le Mexique) qui a connu 33 341 homicides l’an dernier. Comme le Canada ne demande plus de visas aux ressortissants mexicains qui arrivent ici, il est doublement facile de déjouer les douaniers.
► Résultat : quelque 200 criminels mexicains ou sud-américains ont débarqué au Québec, 400 au Canada. Dans sa chronique d’aujourd’hui, Claude Villeneuve résume pourquoi ça n’a vraiment rien de rassurant. La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, n’a d’ailleurs pas caché son inquiétude, qui ne semble pas partagée par Ottawa.
► Pour mieux comprendre cet enjeu, notre Bureau d’enquête a produit un documentaire d’une heure, intitulé Narcos PQ, qui est accessible depuis jeudi sur Club illico.
Nos vedettes de retour
Notre Bureau d’enquête continue de surveiller ceux qui ont disparu des radars, entre autres les anciennes vedettes de cette commission Charbonneau qui avait rivé tant de Québécois à leur petit écran entre 2012 et 2014.
► C’est ainsi que nous révélions jeudi que l’ancien patron de la firme de génie SM, Bernard Poulin, avait fait des manœuvres pour protéger son chalet de près de deux millions de dollars en bordure du lac Memphrémagog. La Ville de Montréal, qui essaie de recouvrer 14 M$ dans le cadre du scandale des compteurs d’eau, a réussi à inscrire une hypothèque légale sur ce « chalet des magouilles » afin de protéger sa créance si elle gagne en cour contre l’ingénieur.
► Une autre vedette des belles années de l’administration Tremblay de Montréal, Claude Dauphin, ancien maire de l’arrondissement de Lachine, a tout fait pour ne pas payer ses frais d’avocats encourus après une perquisition de l’UPAC à son domicile et à son bureau. Les policiers le soupçonnaient d’avoir abusé de son pouvoir en acceptant des petits cadeaux d’entrepreneurs (bouteilles de vin, billets de spectacles), mais il n’a jamais été accusé. Il a tenté de faire rembourser ses frais par la Ville, en vain, puis il a essayé de les déduire de ses revenus comme une dépense d’affaires. Cette fois, a-t-on appris cette semaine, c’est le fisc qui a refusé.
► On a aussi appris cette semaine que le système d’une autre vedette de cette « grande » époque de la corruption, le maire Gilles Vaillancourt, avait coûté au moins 116 millions $ aux contribuables de Laval pendant une période de 14 ans, selon des documents judiciaires obtenus par nos journalistes d’enquête cette semaine.
► Enfin, l’ex-maire de Terrebonne Jean-Marc Robitaille a fait une courte réapparition en cour cette semaine. Notre Bureau d’enquête a été le premier à exposer les anomalies dans cette banlieue où le directeur général mettait ses petites culottes sur son allocation de dépenses et où le maire s’amusait allègrement sur le célèbre Touch.
Les roitelets municipaux
Parlant des roitelets de banlieue, avec les problèmes financiers qui affectent de plus en plus de journaux en région, il est à parier que certains élus municipaux se sentiront moins surveillés et reprendront leurs mauvaises habitudes. Chose certaine, notre Bureau d’enquête accentue son intérêt pour certaines villes.
► C’est ainsi que nous exposions il y a quelques jours l’existence d’un enregistrement compromettant dans lequel le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, promettait un « emploi prestigieux » à un conseiller municipal dont il ne voulait plus au sein de son parti. (jdem.com/stjerome).
Malgré deux avis d’infraction du Directeur général des élections du Québec et une enquête de la Commission municipale du Québec, le maire s’accroche à son poste, a-t-on constaté cette semaine.
► On apprenait le même jour que le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante, contestait pour sa part un blâme de la Commission municipale pour des manquements à l’éthique en ne demandant rien de moins qu’un nouveau juge se penche sur son dossier. Notre Bureau d’enquête a révélé cette semaine que des signatures auraient été falsifiées sur des documents déposés au conseil municipal.
Dany Doucet, Rédacteur en chef