Début de guerre civile?

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La démocratie n'est pas à l'abri de vives tensions

Il ne faut pas oublier que les États-Unis d’aujourd’hui sont nés d’une guerre civile entre le Nord antiesclavagiste et le Sud esclavagiste. Et ces divisions se sont poursuivies jusqu’à nos jours.


N’était-ce pas inévitable que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, un personnage fasciné par les dictateurs comme Kim Jong-un et Vladimir Poutine, détraque les institutions, inspire tous les illuminés et les enragés pour qui la démocratie est l’ennemi à abattre.


Dieu sait que les médias sont imparfaits, que l’on peut leur reprocher leur légèreté, une arrogance, une incapacité à s’autocritiquer, alors que Trump critique tout un chacun. Mais la guerre que Donald Trump a déclarée aux médias, ces garde-fous de la liberté, défenseurs des démunis et des sans voix, est en train de déstabiliser profondément la culture politique de ce grand pays.


Nous sommes encore nombreux à avoir été les témoins historiques des exactions et des horreurs des régimes communistes et fascistes en Europe, tous des ennemis de la liberté de la presse. Comme de tous les régimes dictatoriaux du monde, encore aujourd’hui, l’Arabie saoudite au premier chef.


Ennemi numéro un


Devant les événements de cette semaine, qui annoncent une escalade d’attaques qui risque d’être plus dangereuse que les bombes qui n’ont pas encore explosé, Trump demeure convaincu que les médias sont l’ennemi numéro un à abattre.


Le président de la plus grande démocratie au monde est en train de basculer dans le camp des assassins de la liberté. D’ailleurs, une proportion affolante d’Américains sont derrière le premier dictateur potentiel de leur histoire.


Car Trump possède nombre des attributs de ceux qui sévissent à notre époque. Il exerce un pouvoir personnel. Il a restauré le népotisme à la Maison-Blanche en accordant aux membres de sa famille des pouvoirs d’intervention directe dans les affaires­­­ de l’État.


Donald Trump exècre les institutions de son pays qui, à ce jour, malgré leurs défauts, ont permis que la Constitution américaine triomphe et que les valeurs qui ont présidé à la création de la république perdurent­­­.


Haine


Donald Trump hait le Congrès américain, la CIA, le FBI. Depuis qu’il a accédé au pouvoir suprême, il a réussi à transformer la Cour suprême à son image et à ses préjugés­­­.


Il hait tous les démocrates et ne cesse d’encourager ses partisans les plus déchaînés à les attaquer. N’a-t-il pas déclaré un jour, lors d’un de ces rassemblements où il dégoupille ses grenades, qu’il paierait les frais d’avocats de ceux qui tabassent les adversaires de sa politique ?


Des jours sombres s’annoncent. Il est sidérant de constater que depuis son élection, l’homme a pu mentir impunément à la face du monde, insulter des personnes qui ont consacré leur vie à défendre les libertés et parler des femmes en termes dégoûtants.


Ce président fait la preuve de la fragilité de la démocratie dont il secoue les assises sous les bravos de ceux qui rêvent de la restauration d’une dictature nouvelle manière sous couvert de populisme.


Le Canada est assis au propre et au figuré sur une poudrière.