Le premier ministre François Legault et le chef du Parti Québécois ont refusé de participer à un débat dans la langue de Shakespeare durant la campagne électorale. Conséquence : l’affrontement est annulé.
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La CAQ a confirmé vendredi que le premier ministre François Legault serait absent du débat qui doit être diffusé en septembre prochain qui était organisé par un consortium rassemblant CBC, CTV, Global et CJAD.
«Nous avons décliné les invitations pour deux débats, dont un en anglais. Le PM participera déjà aux débats organisés par les réseaux TVA et Radio-Canada. Il faut comprendre que chaque débat demande un temps de préparation important», a mentionné son porte-parole Ewan Sauves. Le parti au pouvoir n’a pas voulu émettre plus de commentaires.
Dans un communiqué, le consortium a confirmé que le débat est annulé en raison de l’absence des chefs de la CAQ et du PQ. L’exercice ne serait pas juste et informatif, disent-ils.
«L’objectif était de permettre à tous les Québécois d'entendre les chefs de partis discuter, débattre et confronter leurs visions et priorités pour le Québec, en plus d'aider tous les électeurs à faire un choix éclairé.»
«Langue commune»
Dans une série de tweets, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a également fait savoir qu’il ne participerait pas au débat des chefs en anglais.
«La langue officielle et commune au Québec est le français. Nous serons bien évidemment disponibles pour répondre aux questions des journalistes anglophones», a-t-il écrit, faisant polémique sur les réseaux sociaux vendredi.
Il estime qu’il peut néanmoins promouvoir l’idée de l’indépendance auprès des anglophones.
«L’argument que notre absence du débat en anglais empêche de promouvoir l’indépendance auprès des anglophones est mal fondé», croit-il. «Nous serons bien évidemment disponibles pour répondre aux questions des journalistes anglophones.»
Anglade attaque Legault
Pour la cheffe libérale Dominique Anglade, le premier ministre «tourne le dos» à une portion importante de la population en refusant de participer au débat en anglais. «En 2018, il a participé, mais, là, ça ne fait plus son affaire. Ce n’est même plus important. Quel genre de message on envoie à la population?» demande-t-elle.
François Legault, suggère-t-elle, n’a peut-être pas envie de justifier certaines politiques qui ont déplu à la communauté anglophone. «Ça donne l’impression de ne pas être capable de défendre son bilan et de se tenir debout», estime Mme Anglade.
En 2018, François Legault avait participé à ce premier débat en anglais. Il avait même fait une campagne publicitaire en anglais dont le slogan était: «Join us!». Il tentait ainsi de convaincre la communauté anglophone de voter pour la CAQ.
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QS et le PQ en ajoutent
Tout comme les libéraux, Québec Solidaire avait confirmé sa présence, soutenant que le premier ministre est celui qui en sortirait perdant.
Idem pour le Parti conservateur d’Éric Duhaime. Ce dernier en a aussi profité pour attaquer François Legault.
«Ce premier ministre n’est pas à la hauteur de sa fonction», a écrit sur Twitter M. Duhaime.
– avec la collaboration de Patrick Bellerose