Crise du coronavirus: engouement pour l’achat local au Québec

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Une tendance qui durera ?


Plusieurs citoyens ont entendu l’appel du premier ministre et veulent encourager l’achat local même si le prix et la disponibilité des produits risquent de freiner les ardeurs de certains.   


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« On veut consommer moins en termes de quantité pour acheter localement », témoignent Catherine Dallaire et Jocelyn Boucher, un couple de Saint-Philippe-de-la-Prairie interpellé par l’appel du premier ministre.   


Depuis le début de la crise, ils ont notamment commandé à un ébéniste québécois une sorte de module en bois pour leur garçon de deux ans, du vin au vignoble sur leur rue et des repas à leur traiteur du coin.   


« Je ne veux pas me faire l’apôtre de la consommation locale, mais je pense que c’est une conjoncture qui va favoriser les achats locaux pour plein de raisons économiques, écologiques et de stabilité d’approvisionnement », croit Jacques Nantel, professeur émérite aux HEC Montréal, spécialiste du commerce de détail.   


Sensibilité aux prix  


Si plusieurs consommateurs veulent encourager les marchands locaux, le prix des produits va demeurer un frein pour plusieurs d’entre eux, estime Benoît Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.   


« La sensibilité au prix dépend beaucoup d’un consommateur à l’autre [...] Pour plusieurs d’entre eux, si le prix est trop élevé, ils n’achèteront simplement pas », explique-t-il.   


La disponibilité des produits risque également d’avoir une incidence sur les choix de consommation.    


« On est dans un pays nordique, on ne peut pas tout produire efficacement », rappelle Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie.    


Choix plus limité  


La diversité ne doit pas non plus être négligée, selon lui.   


« Le Québec offre de très beaux produits, mais il y a de très beaux produits qui arrivent d’ailleurs aussi, souligne-t-il. Il n’y a personne qui va être contre l’achat local, mais il faut quand même apprécier les différentes dimensions de notre économie. »    


Jacques Nantel estime qu’il est important de rester positif.   


« Le bouleversement qu’on vit en ce moment est sans commune mesure avec ce qu’on a déjà vécu. [...] On va tous en même temps découvrir de nouvelles formes de consommation qui ne seront pas nécessairement plus désagréables pour autant », conclut-il.   


– Avec Dominique Scali  


« 100 % québécois »   


Marilyn Lévesque (photo) s’efforce d’acheter une panoplie de produits québécois pour son usage personnel, mais aussi en tant qu’entrepreneure. Les vêtements qu’elle confectionne à La Prairie pour son atelier Création MLL sont non seulement faits par elle, mais les tissus sont aussi de fabrication québécoise. « C’est une roue qui tourne », résume-t-elle, bien placée pour connaître l’impact de l’achat local.    


Vague d’amour    


Chaque jour, Marie-Ève Lanthier publie sur Instagram une photo montrant un produit d’ici. « Mon objectif, c’est d’acheter un produit québécois par semaine », dit la Blainvilloise de 37 ans. Sur les réseaux sociaux. Étienne Dancosse de la Cidrerie Lacroix peut deviner que ses ventes ont augmenté rien qu’en comptant le nombre de « stories » dans lesquelles son entreprise a été identifiée. « Il y a comme une fierté de consommer québécois », constate-t-il.     


Réseaux sociaux   


« Recherche : Made in Québec », « Achetonslocal.ca », « Ma zone Québec ». Plusieurs Québécois avaient eu l’idée de créer une plateforme pour fédérer l’offre de produits d’ici avant que le premier ministre annonce la mise en ligne du Panier Bleu, hier.    


Stéphanie Morin, qui administre la page Facebook « Je déPENSE local », était en train d’y travailler depuis janvier. Elle prévoit toujours mettre son site en ligne d’ici une semaine.    


Comme à Noël   


Des entrepreneurs ont vu leurs ventes en ligne augmenter depuis le début de la crise. « C’est incroyable la vague d’amour qu’on reçoit », dit Annick Lavoie, d’Au pays des merveilles, qui confectionne des vêtements et des accessoires et vend ceux d’autres artisans sur son site web. « C’est aussi occupé que dans le temps de Noël », abonde Valérie Laprade Leduc, employée chez Ça coule à flot, à La Prairie, qui vend des bières de microbrasseries québécoises.    


– Dominique Scali





 

 


 





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