Immigration massive

Cri du coeur pour un «statut pour tous»

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Il faut expulser les sans-papiers qui n'ont rien à faire au Québec


Plus d’une centaine de personnes ont manifesté à Montréal dimanche pour réclamer la régularisation de toutes les personnes migrantes, qui se sentent complètement délaissées depuis le début de la pandémie.


« Statut pour tous » ; « Solidarité avec les sans-papiers », ont scandé les manifestants en début d’après-midi, rassemblés à l’appel du réseau Solidarité sans frontières, devant les bureaux d’Immigration, réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), dans le Vieux-Montréal.


D’une seule et même voix, des migrants sans papiers, des travailleurs agricoles temporaires, des demandeurs d’asile et des étudiants internationaux ont interpellé Ottawa et Québec pour que leur statut soit régularisé. Sans résidence permanente, ils n’ont aucun accès aux prestations gouvernementales et bénéficient d’une couverture limitée pour les soins de santé. Cela les place dans une situation précaire et vulnérable dans ce contexte de crise sanitaire.


« La pandémie est venue remettre les pendules à l’heure et montrer comment nous sommes tous dans le même bateau, peu importe notre statut et notre rang social. Notre combat est le combat de tous, celui de la dignité, l’égalité, la liberté et la justice », a lancé devant la foule Samira, membre de Solidarité sans frontières et animatrice de l’événement dimanche.


Photo: Valérian Mazataud Le Devoir

Rappelons que, fin mai, le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé que son ministère de l’Immigration regarderait « les cas un par un », dans l’optique de faciliter le processus d’immigration pour les travailleurs essentiels venus prêter main-forte dans le milieu de la santé pendant la pandémie. Son homologue fédéral, Justin Trudeau, avait indiqué quant à lui que son gouvernement était déjà à l’œuvre en ce sens.


Toutefois, aux yeux des manifestants réunis dimanche, « tous les migrants » ont droit à cette reconnaissance. « Nous sommes tous essentiels, nous sommes tous des anges gardiens », ont-ils crié.


Samira, de Solidarité sans frontières, a ensuite invité ceux qui le souhaitent à prendre la parole publiquement pour « briser le silence, briser la peur ».


Adi, un demandeur d’asile, s’est avancé pour raconter son histoire. Originaire de Mauritanie, il est arrivé de manière irrégulière au Canada par le chemin Roxham, en Montérégie, il y a plusieurs années, mais n’a toujours pas été reconnu comme réfugié. À noter que les demandeurs d’asile risquent l’expulsion s’ils n’arrivent pas à prouver que leur sécurité est menacée dans leur pays d’origine.


« Je vous demande d’aller sur Google pour voir c’est quoi [la Mauritanie]. C’est un des derniers foyers d’esclavage et du racisme », a-t-il dit.


Photo: Valérian Mazataud Le Devoir

De son côté, Hamida — d’origine algérienne — a pris la parole au nom de son fils de 20 ans, venu étudier au Québec il y a quatre ans. Son permis d’étude a expiré au mois d’avril, mais le gouvernement fédéral a récemment refusé de lui en délivrer un autre pour continuer son DEC. Son fils se retrouve maintenant sans statut. « Les sans-papiers ne sont pas des envahisseurs. Ils cherchent un meilleur monde, une vie meilleure », a-t-elle lancé.


« Ici, c’est devenu chez nous, on est des citoyens du Canada dans notre cœur, mais on ne nous donne pas la chance de le devenir [sur papier] », a renchéri Mohamed, demandeur d’asile. Il a raconté les difficultés rencontrées à son arrivée il y a sept ans pour obtenir un permis de travail. Par la suite, victime d’un accident de travail, il a dû se battre pour que ses frais médicaux soient remboursés par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.


Solidarité sans frontières avait déjà organisé une marche à Montréal le 4 juillet pour défendre cette même cause. Une autre manifestation aura lieu le 8 août prochain dans la métropole, devant le bureau du premier ministre fédéral, Justin Trudeau, sur le boulevard Crémazie Est. L’organisme prévoit également organiser une grande marche de Montréal vers Ottawa plus tard dans l’été.



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