Commission Charbonneau - Benoit Labonté revient hanter le parti de Louise Harel

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« Tremblay et Harel ont tenté de voler l’élection en 2009 : Tremblay a réussi, Harel a échoué. » - Richard Bergeron

Le témoignage dévastateur de l’ingénieur Michel Lalonde devant la commission Charbonneau a eu des échos à l’hôtel de ville de Montréal, où se déroulait lundi la séance mensuelle du conseil municipal. Son parti ayant été visé par les allégations du p.-d.g. de Genius, Louise Harel a tenté de se dissocier des activités de son ancien bras droit, Benoit Labonté.
Très actif dans le financement des partis municipaux, Michel Lalonde a affirmé avoir donné un coup de pouce non seulement à Union Montréal, mais également aux campagnes électorales de certains candidats des mairies d’arrondissement.
Sur le réseau Twitter, les réactions outrées ont fusé : « Les Montréalais se sont fait voler leur élection en 2009 », a clamé la chef de l’opposition, Louise Harel. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron a aussitôt répliqué : « Tremblay et Harel ont tenté de voler l’élection en 2009 : Tremblay a réussi, Harel a échoué. »

« Pauvres, mais honnêtes »
Car le parti de Louise Harel n’a pas été épargné par les révélations de Michel Lalonde. Celui-ci a relaté avoir versé 25 000 $ à Michel Petit, conseiller politique du candidat à la mairie de Benoit Labonté qui, en 2008 et 2009, dirigeait Vision Montréal.
Louise Harel estime n’avoir rien à voir dans cette affaire. « Michel Petit n’était pas responsable de la campagne de financement de Vision Montréal lorsque je fus nommée chef [en juin 2009], a-t-elle soutenu. C’est Sylvie Bourassa qui avait l’entièreté de la responsabilité du financement. M. Petit travaillait avec M. Labonté ».
« Le balai que j’ai brandi en 2009, je m’en suis servie dans mon propre parti et j’espère continuer de m’en servir à l’administration municipale. […] Nous, on est pauvres, mais honnêtes », a-t-elle ajouté.
L’équipe de Vision Montréal a été complètement renouvelée depuis 2001, a rappelé Louise Harel. « Quant aux élus de 2005 et 2009, Mme Thériault, M. Primeau et M. Blanchard sont ceux dont on peut s’assurer de leur totale intégrité. »
Les descriptions d’un système de financement occulte sont troublantes, a reconnu le maire Michael Applebaum, tout en tentant de dissiper les doutes sur le financement de sa propre campagne électorale dans Côte-des-Neiges -Notre-Dame-de-Grâce. « On n’était pas impliqués dans un tel système dans mon arrondissement », a-t-il dit. Même le chef d’Union Montréal, Richard Deschamps, a clamé que « tout a été fait dans l’ordre à Union Montréal ».

Remboursement demandé
Selon Projet Montréal, les manoeuvres douteuses décrites par Michel Lalonde ont toutes les allures d’un « vol » : « On demande aujourd’hui à ceux qui ont reçu de l’argent de le restituer aux citoyens de la Ville de Montréal, car c’est un vol », a commenté le leader de cette formation, Marc-André Gadoury. Les élus visés doivent « avoir vraiment beaucoup de misère à se regarder dans le miroir », a-t-il dit.
Michel Petit et l’ancien maire de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Cosmo Maciocia, qui aurait reçu 60 000 $ de Michel Lalonde, n’ont pas rappelé Le Devoir. Le maire de Saint-Léonard, Michel Bissonnet, et son homologue de Montréal-Nord, Gilles Deguire, brillaient par leur absence lors de la séance du conseil municipal. Les deux élus auraient bénéficié d’une contribution de 2000 $ du p.-d.g. de Genius.


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