Improvisation, cafouillages et fiasco: l'incertitude a assez duré dans le projet du CHUM au centre-ville et le premier ministre Jean Charest a désormais le devoir de tirer un trait et d'indiquer clairement le choix du gouvernement, estime la chef péquiste Pauline Marois.
«Après cinq ans de ligne nationale d'improvisation, ce qu'on voit au CHUM est bien pire que ce qu'on a constaté à l'UQAM a-t-elle soutenu, un rappel de la déconfiture financière du projet de l'îlot Voyageur, qui avait donné des munitions au PQ et à l'ADQ, à l'Assemblée nationale en juin dernier.
«Après cinq ans de gouvernement libéral, il n'y a toujours rien de construit. L'échéancier est passé de 2010, 2013 et peut être 2016», a soutenu Mme Marois, dans un point de presse, accompagnée de Bernard Drainville, critique péquiste à la Santé, et de Sylvain Simard, critique au Trésor.
Cette semaine, La Presse révélait que Québec étudiait le projet de raser complètement l'hôpital Saint-Luc au lieu de le rénover pour l'intégrer au futur CHUM. Quelques jours plus tôt, les responsables du projet, plaidant pour la «transparence», y allaient d'une conférence de presse où ce scénario, un changement considérable au plan de match, n'a même pas été évoqué, s'est indignée hier Mme Marois.
On est aussi dans le vague quant aux coûts; le projet initial de 2,5 milliards pour les deux hôpitaux universitaires atteint actuellement au bas mot 4 milliards, sans même tenir compte de la démolition-reconstruction évoquée désormais par Québec.
Le PQ «a soutenu le gouvernement dans son choix. À partir de maintenant, on veut avoir réponses à nos questions. Depuis trois semaines, c'est kafkaïen», a lancé la chef péquiste.
Mme Marois a toutefois refusé de dire hier si le projet du CHUM lui semblait meilleur avec une reconstruction à neuf. Elle ne s'est pas davantage prononcée sur le nombre de lits, ou la pertinence du choix de l'emplacement. «Je ne dis pas: c'est bon ou pas bon, je dis qu'il faut qu'il y ait transparence dans ce dossier», a-t-elle résumé. Le CHUM devait à l'origine tout réunir sur un même site. Le projet actuel est écartelé entre deux sites, et on ignore combien de cliniques privées viendront se greffer dans le quartier, a-t-elle relevé.
Charest doit prendre la relève
La chef du PQ estime que M. Charest doit prendre les rênes dans ce dossier confié à un ministre inexpérimenté. Elle reste évasive toutefois quand on lui rappelle les circonvolutions du dossier du CHUM quand elle en était à la barre.
Dans l'opposition, Mme Marois s'était dite favorable à Outremont comme emplacement du nouveau CHUM, alors que ses collègues du caucus péquiste maintenaient le cap sur le 6000, rue Saint-Denis, le choix du gouvernement Bouchard. Ce choix avait lui-même succédé à une série d'essais et erreurs, la ministre Marois privilégiant à l'origine un site juste à l'ouest du pont Jacques-Cartier. On l'avait convaincu d'aller dans la circonscription de Gouin, représentée par le péquiste André Boisclair. Ce terrain jouxtait une voie ferrée, ce qui a alimenté la controverse pendant plusieurs semaines.
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