Richard LE HIR
(Tous droits réservés – Septembre 2010)
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Chapitre 2 : Le discours
« Si je vous ai bien compris, vous venez de me dire qu’on s’est fait un pays ! »
Il n’y a pas de mots pour décrire le délire qui avait accueilli ces mots. Du plus profond des tripes des 250 000 à 300 000 personnes qui avaient envahi le Parc du Mont-Royal, l’avenue du Parc désormais interdite à toute circulation – et pour cause ! -, et tout le flanc est du Mont-Royal, de l’avenue des Pins à la Côte-Ste-Catherine, avait surgi un grand cri libérateur, presque primal, dans lequel on aurait dit que s’extériorisaient d’un coup deux siècles et demi de refoulements et de rancoeurs.
Partout les gens criaient, sautaient, riaient et pleuraient en même temps, s’embrassaient, s’étreignaient, se congratulaient, dansaient, se donnaient des tapes dans le dos, et dans tout Montréal se répercutait l’écho de ce soulèvement de joie.
Sur la tribune, les paumes de la main toujours bien appuyées sur les rebords du lutrin, Cardinal observait la scène d’un regard presque clinique. Tout en se doutant, en bon orateur qu’il était, de l’effet qu’allait provoquer ses paroles, il avait tout de même été surpris par son intensité et sa puissance, et à en juger par l’expression des personnes qui l’entouraient sur la tribune, il n’était pas le seul.
Son principal adjoint, Jean Vallières, en apparence totalement imperméable à l’atmosphère de l’événement, s’approcha de lui, et se tournant le dos à la foule en prenant bien garde de couvrir le micro de sa main, il chuchota à l’oreille de son patron :
- « La SQ me rapporte à l’instant que des manifestations sporadiques viennent d’éclater dans certaines municipalités de l’Ouest-de-l’Île. Pour le moment, des jeunes seulement qui défilent spontanément en voiture en agitant des drapeaux canadiens. À Dollard-des-Ormeaux, dans le stationnement du centre commercial du Boulevard des Sources, un de ces cortèges s’est arrêté et a brûlé un drapeau québécois. La police municipale a observé le tout, mais s’est maintenue en retrait, conformément aux directives. L’attroupement s’est dispersé après une quinzaine de minutes. Je vous signale aussi qu’il est maintenant 23h40, et que vous ne devez pas oublier de souhaiter bonne Fête nationale à tous les Québécois sur le coup de minuit. »
Cardinal jeta mécaniquement un regard à sa montre et réalisa immédiatement qu’il ne pouvait pas s’engager dans son discours pour ensuite s’interrompre au bout de quelques minutes et offrir les souhaits de circonstance. Il avait des messages importants à livrer à plusieurs auditoires différents, et la continuité de son propos jouait un rôle essentiel dans l’efficacité de ses messages. Il lui fallait gagner du temps.
Porté par l’instinct, il s’approcha du micro en prenant un air de conspirateur et, sur le ton de celui qui s’apprête à vous faire des révélations indiscrètes, il murmura à la foule :
- « Je vais vous confier un secret que vous ne répèterez pas… »
Le fameux discours du Général de Gaulle prononcé du balcon de l’hôtel de ville de Montréal qui se termine par « Vive le Québec ! Vive le Québec… librrrre !... » avait dû être diffusé au moins trois fois sur les écrans géants au cours de la soirée, tant pour meubler les temps morts que pour stimuler l’enthousiasme de la foule, et celle-ci partit d’un immense éclat de rire et d’un tonnerre d’applaudissements au jeu de son premier ministre.
Heureux autant du succès de son stratagème que du temps qui passait, Cardinal laissa la foule manifester bruyamment pendant quelques minutes, puis agita les bras de haut en bas pour l’inviter à se calmer. Lorsqu’il parvint de nouveau à reprendre la parole, ce fut pour déclarer :
- « Nous, les Québécois, avons toujours eu la certitude de constituer un peuple, une nation. Aujourd’hui, ceux qui nous contestaient le droit de nous affirmer en tant que tel, ou qui doutaient encore de notre volonté à l’exercer, ont compris notre détermination. À l’heure qu’il est, le monde entier sait que le Québec entend désormais faire entendre sa propre voix dans le concert des nations, et assumer sa part des responsabilités qu’entraîne le statut de pays indépendant. »
Cardinal fit une pause pour regarder sa montre, puis relevant les yeux vers la foule, il lui dit :
- « Chers compatriotes, j’ai l’immense honneur et la grande joie d’être le premier à vous souhaiter, en cette journée historique du 24 juin 201… qui vient tout juste de commencer, « Bonne Fête nationale ».
Il n’en fallait pas plus pour que fusent spontanément de partout ces paroles empruntées à la chanson de Gilles Vigneault, « Mon cher Québec, c’est à ton tour… ».
Bon ! Maintenant que la foule avait « lâché son fou », il était temps de passer aux choses sérieuses. Les premières paroles de Cardinal furent pour les Québécois. Au terme d’un longue marche parsemée d’embûches, de revers et de déceptions, ils étaient parvenus, alors que certains ne croyaient même plus que ce soit possible, à dégager en leur sein une majorité suffisamment forte pour revendiquer le droit de poursuivre leur destin selon leur propre volonté, et non plus selon celle des autres.
Pour exceptionnelle qu’elle soit, cette réussite ne constituait que la première étape (ses collaborateurs et lui avaient beaucoup hésité avant d’utiliser cette expression, lourde de longs et acrimonieux débats au cours des quarante dernières années, mais dans les circonstances, elle était incontournable), d’un processus en deux phases qui mènerait le Québec à l’indépendance dans un délai d’environ un an.
La première phase, ce serait les négociations avec le Canada pour déterminer les règles du partage. Les deux pays mettraient ensuite sur pied autant de commissions bipartites que nécessaire pour procéder à la séparation des actifs et des passifs. Dans le cas des activités les plus complexes, et pour assurer la continuité nécessaire, les deux pays constitueraient des agences binationales à vocation temporaire chargées de les poursuivre jusqu’à ce qu’il soit possible à chacun de se désengager avec un minimum d’inconvénients.
Il était fort possible que ces travaux mettent en lumière des secteurs ou des activités que les deux pays auraient avantage à poursuivre conjointement. À priori, il n’était pas opposé à cette possibilité. Mais il tenait à rassurer la population qu’aucune décision en ce sens ne serait prise sans discussion préalable à l’Assemblée nationale et, afin d’assurer la parfaite transparence des décisions, il proposerait dès la reprise des travaux à l’Assemblée nationale la création d’une commission d’information indépendante du gouvernement qui serait chargée de renseigner la population sur les enjeux de la négociation avec le Canada.
Dans une deuxième phase, il s’agirait pour le Québec d’aller chercher auprès de certains pays étrangers le soutien nécessaire pour faire reconnaître son nouveau statut de pays indépendant et obtenir son admission à l’ONU. Ces démarches seraient d’autant plus faciles que le Canada ne s’y opposerait pas, pressé qu’il serait de voir lever le poids de l’incertitude qui pèserait alors sur le dollar canadien et sur la capacité du Canada de financer sa dette et en assurer le service.
Il fallait tout de même entreprendre dès maintenant les travaux préparatoires à la deuxième phase. On ne met pas sur pied une diplomatie du jour au lendemain, et le Québec avait grandement négligé les relations internationales depuis l’époque de Lucien Bouchard. Il y avait un gros rattrapage à faire dans ce domaine, et les circonstances nous obligeraient à établir des priorités en fonction tout d’abord de certains résultats à atteindre à court terme.
Avant de s’adresser à son auditoire suivant, Cardinal prit bien la peine de mettre les Québécois en garde contre tout excès d’enthousiasme ou geste déplacé envers qui que ce soit. Pour réussir, l’indépendance devait se dérouler dans l’ordre et, sans pour autant se priver de fêter leur victoire durement acquise et chèrement payée, ils devaient faire preuve de maturité politique et se montrer à la hauteur de la décision qu’ils venaient de prendre. Il comptait personnellement sur eux.
Puis Cardinal passa aux anglophones du Québec. Il savait que c’était sans doute la partie la plus délicate de son discours. Il devait à la fois se monter généreux et ferme sur les principes. Connaissant bien les anglo-saxons, il savait que c’était la seule façon de gagner leur attention et leur respect. Pour faire ce qu’il avait à faire, il avait besoin des deux.
Mais d’entrée de jeu, il devait définir la nouvelle donne. Il entreprit donc de leur parler en français.
- « Je m’adresse maintenant à mes compatriotes de langue anglaise. Au terme d’un exercice démocratique auquel vous avez eu l’occasion de participer pleinement, le Québec a choisi de s’orienter sur une nouvelle voie. Ce faisant, il ne fait qu’accomplir son destin. Jusqu’ici, il l’a fait avec vous, et il compte encore sur vous dans ce nouveau chapitre de son histoire. »
Dès ces premiers mots, Cardinal sentit que la foule se raidissait. Juste avant qu’il arrive, les reportages diffusés sur les grands écrans disséminés un peu partout à travers la foule avaient très clairement indiqué que, malgré de légers progrès ici et là, les anglophones du Québec, autant les vieilles souches qu’une forte proportion des immigrants convertis à l’anglais, avaient fortement privilégié le « Non ».
Il lui fallait à tout prix éviter qu’un mot mal choisi, une phrase mal tournée, déclenche des réactions négatives tant parmi la foule présente que chez la grande majorité de ceux à qui il s’adressait et qui étaient suspendus à chacune de ses paroles avec dans une main une balance de précision, et dans l’autre une hache de guerre, au sens figuré bien entendu.
C’est dans des circonstances pareilles qu’il se sentait équilibriste, et il lui fallait absolument ne rien montrer des craintes qui le tenaillaient, tout en projetant au contraire l’image de la plus grande assurance.
Il poursuivit son discours :
- « Je tiens à souligner ici ce soir votre apport exceptionnel au développement du Québec tel que nous le connaissons aujourd’hui, et nous vous invitons à construire avec nous le Québec de demain. »
De la foule commençaient à monter des murmures de désapprobation de la part de ceux qui trouvaient que Cardinal en faisait trop.
- « Comme vous êtes pour la plupart établis au Québec de longue date, vous connaissez l’attachement des Québécois à leur langue et leur culture, une richesse qu’ils ne demandent pas mieux de partager avec vous. À cette fin, il est donc important que vous sachiez que le français sera désormais la langue commune de tous les Québécois, et que toutes les communications publiques se feront uniquement dans cette langue qui sera également la langue du travail et des affaires, l’utilisation d’une autre langue demeurant permise sur une base d’exception pour les communications avec l’extérieur seulement. »
La réaction, favorable, de la foule fut instantanée. Depuis le temps que cette question empoisonnait la situation politique au Québec, voici qu’elle était réglée pour de bon une fois pour toute. D’abord rassurés par l’adoption de la Loi 101 dans les années 1970, les Québécois avaient vu les tribunaux, et surtout la Cour suprême du Canada, annuler ses dispositions les plus essentielles parfois par pans entiers, parfois par petites miettes, au point qu’il n’en restait qu’une peau de chagrin.
Mais, ayant établi ce principe, il était nécessaire pour Cardinal de rassurer la minorité de langue anglaise.
- « Quant aux droits acquis de la minorité linguistique sur ses institutions de santé et d’éducation, ils demeurent, et s’inscriront dans le cadre normal de notre régime de financement. »
Ce bout-là était délicat, la majorité francophone s’étant souvent plainte dans le passé que la minorité anglophone jouissait d’un traitement privilégié. Il s’agissait ici de rassurer les uns et les autres, ce qui n’était pas évident. Cardinal était pour sa part convaincu que la nouvelle dynamique créée par l’indépendance du Québec allait finir par privilégier les francophones, même s’il ne pouvait pas le dire trop fort pour éviter de déclencher un exode des anglophones.
Heureusement, la conjoncture économique actuelle rendait cette perspective peu vraisemblable, dans la mesure où ni le Canada anglais ni les États-Unis ne jouissaient plus du même pouvoir d’attraction économique ou fiscale qu’au temps du référendum de 1995, et cette réalité avait fini par s’imposer à tous. Sur certains plans, c’est même le Québec qui jouissait maintenant de l’avantage, et Cardinal savait, pour avoir « joué » avec certains modèles, que l’indépendance du Québec allait littéralement lui donner des ailes.
Il termina son message aux anglophones du Québec avec quelques mots en anglais :
- « You’re welcome to stay. This is your home, it will always be as long as you make it that way, and we value your contribution. »
Restait maintenant à Cardinal à s’adresser au Canada. Il ressentit alors la solennité du moment. C’était la première fois dans l’histoire du Québec que son dirigeant aller s’adresser à son partenaire d’égal à égal. Il en ressentait une grande fierté sans que celle-ci ne lui monte à la tête. Il ne savait que trop que l’étape des négociations avec le Canada allait être pleine de pièges et que ni le Québec ni lui ne pouvaient s’attendre à ce qu’on leur fasse de cadeaux. Il était donc important qu’il parte du bon pied.
- « J’invite ce soir tous nos amis Canadiens à comprendre que la décision prise par les Québécois aujourd’hui est une décision qui va enfin permettre à nos deux peuples d’entretenir des rapports normaux et sains, sans aucune relation de dépendance de quelque ordre que ce soit, dans le meilleur intérêt de nos deux pays. »
Tous ces pieux mensonges qu'il fallait dire au nom de la diplomatie ! Nos « bons amis » Canadiens anglais n'étaient-ils pas parvenus très longtemps à tirer pour leur compte exclusif les marrons du feu ? Et pourquoi donc avaient-ils tant tenté de nous retenir, si ce n'est parce que le fédéralisme était d'abord rentable pour eux. Quand Cardinal repensait à ces longues années où l'on avait fait croire aux Québécois que le fédéralisme était rentable, il en devenait mauvais, et l'avocat en lui cherchait des moyens pour le Québec de poursuivre le Canada pour « enrichissement sans cause ». Mais pour l’heure, il fallait jouer le jeu. Il poursuivit donc sur sa lancée :
- « On ne peut pas refaire la géographie, et l’indépendance ne signifie pas que le Québec va se détacher du continent et partir à la dérive dans l’océan, soit au nord soit à l’est. Il va rester bien sagement où il est, et les Canadiens de l’est continueront à traverser le Québec pour se rendre dans l’ouest, et vice-versa. »
- « Nous continuerons aussi à avoir les intérêts communs que nous avons déjà, et notre indépendance nous permettra de voir beaucoup plus clairement comment nous pouvons contribuer à les promouvoir ensemble, ou chacun de notre côté. »
Il précisa ensuite que le Québec et les Québécois n’avaient aucun intérêt à saboter ceux du Canada, bien au contraire, et que tous les efforts seraient déployés pour minimiser les retombées de ce qu’il voyait bien plutôt pour sa part comme un changement de modèle dans les rapports entre le Québec et le Canada, qu’une séparation ou une rupture, car contrairement à l’image habituelle du divorce utilisée pour décrire la situation, les parties allaient dans ce cas-ci continuer à cohabiter en bon voisinage dans leur intérêt réciproque.
D’ailleurs, rajouta-t-il, il avait déjà eu l’occasion de parler au premier ministre canadien et les deux avaient convenu de se rencontrer le plus tôt possible pour établir un plan et un échéancier pour les discussions que le Canada et le Québec auraient au cours des prochains mois.
Cardinal avait d’excellentes raisons de vouloir rapidement dédramatiser l’accession du Québec à l’indépendance. Non seulement était-ce nécessaire pour des raisons d’ordre économique, mais aussi pour des raisons d’ordre politique. Il fallait rapidement empêcher que des têtes fortes se mettent à échafauder des scénarios de démembrement du territoire québécois en misant sur un éventuel soutien d’un gouvernement canadien trop heureux de pêcher en eaux troubles.
Il savait que le gouvernement canadien ne ferait jamais cela parce qu’il avait lui-même beaucoup trop à y perdre. Ne dit-on pas que la politique du pire est toujours la pire des politiques ? Mais, en obtenant rapidement la reconnaissance du gouvernement canadien quant à la légitimité du résultat du référendum et de la démarche du Québec, il se trouvait à réduire rapidement le risque de dérapage.
Et puis, il y avait aussi la délicate question des autochtones qui, parfois à leur insu, parfois avec leur participation active, avaient servi de frein aux revendications d’indépendance du Québec qui redoutait une réduction possible de son territoire dans la reconnaissance des droits des Premières Nations. Un joli panier de crabes qu’il faudrait bien démêler un jour ou l’autre, mais que Cardinal ne pouvait laisser envahir l’avant-plan dans l’immédiat.
C’est donc sur un ton résolument optimiste quant à l’issue de ses discussions avec le gouvernement canadien que Cardinal termina son discours, et en invitant la foule à profiter de la journée de la Fête nationale pour célébrer dans la liesse cette événement historique. Mercredi matin, la vie reprendrait son cours, à la différence que
- « … Dorénavant, tous les espoirs sont permis. »
LES BÂTISSEURS DE L’AN I
Chapitre 2 : Le discours
« Dorénavant, tous les espoirs sont permis ! »
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 octobre 2010M. Sébenne,
j'ai reçu le Courriel suivant de M. Le Hir.
M. Barberis-Gervais,
Vous avez raison, c'est un lapsus de ma part. Je demande à Bernard Frappier de faire la correction s'il veut bien.
Merci.
Richard Le Hir
Monsieur, de ceci, il découle
1- que Richard Le Hir m'envoie des courriels
2- que vous avez tort de me prêter de mauvaises intentions.
Dans la fiction où s'est lancé M. Le Hir, les références à des réalités (lieux, personnages historiques, faits historiques) doivent être impeccables sinon c'est la crédibilité de tout le reste qui écope. M. Le Hir l'a compris.
Je vous donne un exemple. Dans un roman intitulé "Le militant", Alice Parizeau (la femme de Jacques), influencée par les moeurs parisiennes, parle d'une militant du bas de la ville de Montréal (où j'ai passé enfance et jeunesse) qui, dans un dialogue avec un haut fonctionnaire fédéral, dit: "Nous irons déjeûner dans quel restaurant à Ottawa?" Au Québec, dans le bas de la ville de Montréal, on dit: "Nous irons dîner..." pour parler du repas du midi.
Ce n'était plus le personnage qui parlait, c'était Alice Parizeau.
Comme j'ai fait ma thèse de doctorat (j'en parle avec humilité, sans flagornerie) sur les rapports entre réalité et fiction dans la fiction, je vous assure monsieur Sébenne et M. Le Hir est d'accord avec moi, que ce n'est pas "chipoter sur des points de détails" que d'informer l'auteur de ce genre de "lapsus" comme il dit nous lançant dans de profondes réflexions sur la cause de ce lapsus qui, comme Freud le dit, a un sens mais lequel?
3- Je suis en désaccord avec Le Hir sur le contenu précis du référendum, sur l'élection décisionnelle (qu'il a fait la grave erreur d'appeler "le hochet de Bobby"), sur son rejet de Pauline Marois (qui serait une morte qui marche( !!!. sur la nationalisation des installations de Shell à Montréal-Est et sur la nationalisation des gazs de schiste.
Ma première confrontation avec Richard Le Hir, je vous le rappelle, est survenue quand il a traité Pauline Marois de pusillanime qui tient des propos de nounoune de garderie etc. parce qu'elle ne voulait pas fermer le Parlement de Québec.
J'ose espérer, M. Sébenne, que vous ne considérez pas mes divergences d'opinions avec M. Le Hir comme du "chipotage sur des points de détails".
Quel que soit l'intérêt de la fiction à laquelle M. Le Hir se prête, je crois qu'on peut et qu'on doit avoir d'autres priorités que j'expliquerai plus tard quand la fiction aura pris son envol.
En terminant, si vous pensez que mon exigence de précision met les bâtons dans les roues inutilement et malicieusement, prière de réfléchir sur les exigences objectives que doit respecter toute fiction qui a pour référent (les termes techniques me reviennent) une partie de la réalité.
Quant à vos intentions à vous, je ne les connais pas mais elles me paraissent mal avisées. Je crois que mes divergences avec Le Hir ont un rapport direct avec l'indépendance. Si c'est ce que vous appelez "se déchirer", M. Le Hir lui-même pourrait se remettre en question sur l'élection décisionnelle et sur Pauline Marois, entre autres. Sa fiction se situe après la victoire du OUI à un référendum. Moi je m'intéresse à ce qui doit se passer avant la victoire, pour qu'il y ait victoire.
"Chipoter sur des points de détails" sonne drôlement parisien. Est-ce que je me trompe?
Robert Barberis-Gervais, lundi, 4 octobre 2010
Christian Sébenne Répondre
4 octobre 2010réponse à M. Robert BARBERIS-GERVAIS,
Il est dommage que votre talent soit mis à contribution pour chipoter sur des points de détails, je déplore pour ma part de voir des gens de votre qualité se déchirer comme il y a encore peu de temps, alors que le but recherché par tous est l'indépendance du Québec.
Je suis pour la paix des braves, et ce n'est pas le moment de flancher.
Le texte de M. Richard LE HIR est poignant, positif et constructif , restons en là.
Christian SÉBENNE
Archives de Vigile Répondre
3 octobre 2010M. Le Hir, avant d'aller plus loin.
Vous écrivez:
"Du plus profond des tripes des 250 000 à 300 000 personnes qui avaient envahi le Parc Maisonneuve, l’avenue du Parc désormais interdite à toute circulation – et pour cause ! -, et tout le flanc est du Mont-Royal, de l’avenue des Pins à la Côte-Ste-Catherine".
Le Parc Maisonneuve où la St-Jean est célébrée se situe au 4601 Sherbrooke Est en face du stade Olympique. C'était un magnifique terrain de golf avant que Jean Drapeau fasse l'erreur de sa vie: il l'a démoli. Le 15è trou était un par 5 situé le long du Jardin Botanique. Dans un tournoi, un grand golfeur québécois, Adrien Bigras, y envoya deux balles...Je me souviens encore de son air catastrophé.
Le long des rues où vous situez votre parc, il y a le parc Jeanne-Mance (avec ses tennis) à l'est d'Avenue du Parc et surtout le parc du Mont-Royal situé sur le flanc est du Mont-Royal.
Donc, je crois, il faudrait remplacer le parc Maisonneuve par le Parc du Mont-Royal.
Je continue ma lecture.
Robert Barberis-Gervais