Chacun cherche son chef

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Pas de sauveur en vue au PQ, ni au PLQ


Avis de recherche : parti politique vieux de 152 ans, aime beaucoup le pouvoir, capable du meilleur et du pire, mais dont le vote francophone lui échappe, cherche désespérément sa prochaine ou son prochain chef et peut-être même une nouvelle vision, mais pas trop. Signé : Parti libéral du Québec (PLQ).


Face à la CAQ de François Legault et possiblement pour un bon moment, le PLQ est en deuil de sa véritable raison d’être : le pouvoir. À peine un francophone sur dix l’appuie encore. Manque de chance, le prometteur et jeune ex-ministre André Fortin se désiste de la prochaine course pour des raisons familiales. S’il n’y a pas lieu de douter de son cœur de père, la perspective d’une longue traversée du désert à l’opposition ne le réjouissait sûrement pas non plus.


Comme au PQ


On a beaucoup parlé du Parti québécois qui, depuis le dernier référendum, erre de virages inutiles en graves erreurs stratégiques. Le tout au détriment de son option souverainiste. Le PLQ n’est pas en bien meilleur état. N’eût été sa base anglophone inconditionnelle, qui sait jusqu’où il aurait glissé au scrutin du 1er octobre dernier.


Les effluves de corruption de l’ère Charest, la gouvernance inepte de l’ère Couillard et son antinationalisme féroce ont fini par lasser l’électorat. Sur le projet de loi 21 sur la laïcité, les réflexes du chef intérimaire Pierre Arcand rappellent la méthode Couillard. Blâmer le gouvernement Legault pour les déclarations incendiaires du maire de Hampstead William Steinberg n’était pas l’idée du siècle. Heureusement, il a rectifié le tir.


Bref, les libéraux peinent à tirer les leçons de leur défaite historique. Pour la prochaine ou le prochain chef, insuffler un vent nouveau sur un parti enferré dans ses pires travers ne s’annonce pas chose facile. Or, comme pour le PQ, la clé de la reconstruction du PLQ réside dans sa capacité de retourner toutes les pierres. Incluant celle de son progressisme oublié et de son nationalisme enterré depuis le départ de Robert Bourassa.


Alors, qui ?


Après avoir défroqué de la CAQ, l’ex-ministre Dominique Anglade, candidate plus que probable à la chefferie, en serait-elle capable ? Étant aussi un pur produit du sérail Couillard, le doute est permis. Et la nouvelle députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy ?


Contrairement à Mme Anglade, Mme Rizqy donne des sueurs froides à l’establishment libéral. Déjà un bon signe. Grande pourfendeuse des paradis fiscaux au verbe détonnant, elle dérange. Son habitude audacieuse de critiquer publiquement l’héritage de M. Couillard donne de l’urticaire à plusieurs libéraux.


Pour ces mêmes raisons, elle représente pourtant le seul vrai coup de pied au derrière dont le PLQ aurait besoin pour se sortir de sa longue léthargie. La grande inconnue étant à savoir si Mme Rizqy aurait suffisamment la fibre nationaliste pour séduire une partie de l’électorat francophone de la CAQ. Jusqu’à preuve du contraire, le doute est également permis.


Alors qui ? Une seule chose est sûre : comme au PQ, en quête lui aussi d’un nouveau chef, les sauveurs sont définitivement en rupture de stock.