ISLAM

Canada : des écoles censurent Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, pour ne pas offenser leurs élèves

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Le Canada anglais censure pour ne pas vexer les islamistes

En septembre dernier, 5 000 livres jugés néfastes aux Autochtones avaient été détruits dans des écoles de l’Ontario. Un événement qui avait provoqué de vives réactions à travers le monde. Le combat mené par les Canadiens contre la littérature qu’ils jugent offensante se poursuit. Dernièrement, le conseil scolaire de Toronto a censuré certains auteurs, parmi lesquels Nadia Murad – prix Nobel de la Paix 2018 et militante des droits de l’Homme yézidie – relate The Globe and Mail, dont l’article a été repéré jeudi 18 novembre par Le Figaro.


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Sa présence pourrait « favoriser » l’islamophobie


Dans le détail, Nadia Murad avait été invitée par les organisateurs d’un club de lecture, qui accueille des adolescentes de 13 à 18 ans, issues de plusieurs établissements scolaires. Des établissements chapeautés par le conseil scolaire en question, précisent nos confrères. Or, celui-ci a décidé d’empêcher les élèves d’assister à ce rendez-vous en compagnie de Nadia Murad. La raison invoquée ? Sa présence pourrait « favoriser » l’islamophobie.


L’organisatrice de l’événement littéraire, prénommée Tanya Lee, a fait part de sa stupéfaction au Globe and Mail. Elle a aussi fait savoir à nos confrères qu’Helen Fisher, surintendante de l’institution scolaire, lui aurait dit que les étudiants ne prendraient pas part à cet événement prévu en février prochain. En cause, le dernier ouvrage de Nadia Murad, « La dernière fille : mon histoire de captivité et mon combat contre l’Etat islamique ». Pour rappel, l’Irakienne âgée de 28 ans a été, pendant trois mois, l’esclave sexuelle de 13 soldats de Daech, en 2014. Elle est ensuite parvenue à prendre la fuite et à rejoindre l’Allemagne.


« C’est ça, ce que signifie l’Etat islamique »


Atterrée par l’échange qu’elle a eu avec la surintendante de l’institution scolaire, Tanya Lee a précisé au média lui avoir ensuite adressé un courriel, dans lequel figuraient des informations au sujet de l’organisation terroriste, en provenance de la BBC et de CNN« C’est ça, ce que signifie l’Etat islamique, lui aurait-elle par ailleurs écrit dans le mail, cité par le Globe and Mail. C’est une organisation terroriste. Cela n’a rien à voir avec les musulmans ordinaires. Le conseil scolaire de Toronto devrait être conscient de la différence. » 


Par retour de mail, Helen Fisher lui aurait ensuite adressé une copie de la charte politique du conseil, qui précise les règles à respecter au moment de sélectionner le matériel de lecture. Egalement contactée par The Globe and Mail, la surintendante a quant à elle jeté la pierre au porte-parole du conseil scolaire, Ryan Bird. Dans un courriel adressé à nos confrères, ce dernier a admis que l’ouvrage écrit par Nadia Murad avait bien été examiné par les différents membres du conseil, comme le veut la pratique. Et de conclure : « Nous espérons être en mesure d’approuver [les prochains livres de l’auteur] dans un avenir proche. »