Sylvain Larocque - Au moment de l'éclatement de la crise du papier commercial, la gestion du risque à la Caisse de dépôt et placement du Québec était «inefficace» et accusait un retard par rapport aux pratiques du marché, indique un rapport interne de la firme comptable PricewaterhouseCoopers jusqu'ici tenu secret.
Le document daté de mai 2008, obtenu par La Presse Canadienne, souligne que les instruments de placement se sont complexifiés «à un rythme tel que le groupe de gestion des risques de la Caisse ne (parvenait) pas à suivre».
Selon PricewaterhouseCoopers, l'implantation d'une bonne culture de gestion des risques a été «inhibée» par l'autonomie des équipes de placement et l'accent mis sur l'atteinte de résultats portefeuille par portefeuille.
De plus, le personnel du groupe de gestion des risques consacrait «un temps disproportionné» à résoudre les problèmes liés à la mauvaise qualité des données. Il disposait par conséquent d'un temps limité pour mesurer et analyser les risques.
C'est sans compter que plusieurs membres du groupe de gestion des risques étaient surqualifiés pour ce travail, une situation qui conduisait à une forte rotation du personnel.
En fait, l'équipe de gestion des risques ne refusait qu'un «faible nombre d'opérations», ce qui découlait d'une «lacune» dans le processus d'examen interne, d'après PricewaterhouseCoopers.
Preuve tangible des faiblesses importantes qui existaient, il pouvait s'écouler jusqu'à sept semaines entre la mesure d'un risque et la communication de l'information s'y rattachant aux personnes concernées.
Pire encore, la mesure du «risque de marché» était fondée sur des hypothèses «non conformes aux pratiques du secteur financier». En outre, la portée des tests de tension, destinés à déceler les risques extrêmes, n'était pas aussi exhaustive que dans les autres grandes caisses de retraite.
Le rapport vient d'être remis à une commission parlementaire de l'Assemblée nationale. La Caisse assure avoir rectifié la situation au cours des derniers mois.
La Caisse a perdu plus de cinq milliards à cause de ses investissements massifs dans le papier commercial adossé à des actifs (PCAA), un titre obligataire à court terme qui a été happé par la crise hypothécaire américaine.
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