Une comédie des ombres

Méchantes questions, mais diablement pertinentes

Rendus sur ce terrain-là, nous sommes en plein complot criminel

Chronique de Richard Le Hir

Décidément, plus on tire sur la ficelle, plus on découvre des indices qui rendent encore plus suspect le refus de la Caisse et du ministre des Finances de lever le voile sur ce qui s’est vraiment passé à la Caisse pour justifier des pertes de l’ampleur de celles qu’elle a subies.

Après l’éclairage fourni par Mario Pelletier il y a quelques jours, je reçois aujourd’hui celui de Benoît Lajeunesse sous forme de questions tellement pertinentes et tellement pointues qu’on soupçonne presque qu’il en connaisse les réponses.

Notre ami Lajeunesse semblant être en froid avec la grammaire française, je me suis permis de faire quelques corrections dans son texte pour en maximiser l’efficacité. Comme c’est pour une bonne cause, je suis certain qu’il ne m’en voudra pas. Voici donc ce qu’il nous dit :


« La CDPQ savait le dès le 20 juillet que les PCAA étaient toxiques, mais elle a continué à en acheter pour plus d’un milliard $ après cette date. Qui s'est débarrassé de ses PCAA toxiques pour les refiler à la CDPQ ? Qui à la Caisse a signé ces ordres d'achats ? »

« Pourquoi la CDPQ s'est-elle débarrassée de ses PCAA bancaires plus sécuritaires (8 milliards $) pour acheter des PCAA non-bancaires (1,2 milliards $) qu’elle savait sans valeur ? Qui a utilisé la CDPQ pour se sortir du pétrin en lui refilant des titres sans valeur ? Qui à la CDPQ avait des amis riches à sauver... ? »
« On dirait qu'on se fait encore f.....! »


Et encore, le mot est faible ! Je rajouterais pour ma part deux questions qui s’inscrivent tout de suite dans la foulée de la dernière de Benoît Lajeunesse : Qui étaient ces amis riches ? Se pourrait-il que nous les connaissions ?

Rendus sur ce terrain-là, nous sommes en plein complot criminel.


Laissez un commentaire



8 commentaires

  • @ Richard Le Hir Répondre

    1 juin 2010

    Réponse @ Martin Lavoie
    On peut trouver une partie de la réponse à votre question dans le Rapport annuel de la Caisse de 2008.
    En effet, voici ce qui s'y trouve concernant les déposants :
    " La Caisse est au service de ses déposants, principalement descaisses de retraite et des régimes d’assurance publics et privés québécois. Plusieurs des déposants de la Caisse sont des régimes de sécurité sociale qui assurent un revenu aux retraités ou encore aux prestataires de régimes d’assurance tels que la CSST ou la SAAQ. Par l’entremise de ces régimes, une grande majorité de Québécois sont concernés par le travail de la Caisse.
    L’engagement de la Caisse envers les déposants est d’investir leurs fonds et de les gérer dans le but de leur procurer un rendement qui concorde avec leurs objectifs et leur tolérance au risque.
    Au 31 décembre 2008, la Caisse comptait 25 déposants. Les sept principaux déposants de la Caisse représentent plus de 96 % de l’actif net des déposants. Pour la majorité des déposants, soit 20 sur 25, le dépôt à la Caisse des sommes perçues est prévu dans une loi.
    Les autres déposants, que la loi n’oblige pas à déposer à la
    Caisse, trouvent certains avantages à y investir, dont l’accès à plusieurs catégories d’actif qui conduisent à une plus grande diversification, à des coûts raisonnables. En effet, un actif plus important permet de réaliser des économies d’échelle appréciables sur le plan des coûts de transaction, de la recherche, des systèmes informatiques, du soutien administratif et du développement des compétences."
    Il serait évidemment intéressant de savoir de qui il s'agit, mais, à priori, je douterais que nous fassions-là des découvertes époustouflantes.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2010

    Lors de sa comparution devant les élus. M. Rousseau a répondu à une question posée par un député concernant certains 'INVESTISSEURS À COURT TERME" qui avaient retiré leurs billes avant la crise. Il a bien expliqué que n'ayant pas nécessairement les liquidités nécessaires pour les renflouer, ils ont ( action qu'ils avaient le droit de le faire, à l'interne, sans consulter les grands épargnants, tout en précisant que certains n'auraient pas été d'accord ) déplacés certains de ces PCAA, dont les "investisseurs à court terme étaient propriétaires" dans les comptes des grands épargnants. Je demeure toujours étonné, aujourd'hui, que personne n'ait relevé ce dossier et identifié ces" investisseurs à court terme" qui me semble être tout a fait incongru dans le décor d'une Caisse de Dépôt qui a comme priorité la gestion des épargnes des Québécois et de ses grandes institutions.
    M. Le Hir, auriez-vous une réponse à mon questionnement?

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2010

    Mes excuses pour l'anglais causer par le copier/coller.
    Avril 2006
    Philippe Ithurbide,
    International Financier, who recently left
    La Société Générale, Paris for the Caisse
    de depot
    Canadian Caisse Gets New V.P.
    April 2007
    Philippe Ithurbide has been promoted to executive v.p. of fixed income at the Caisse de Dépôt et Placement du Québec, writes Global Pensions. He will now be responsible for the teams that manage short-term investments, real return bonds, bonds and long-term bonds and currency, as well as management of fixed-income securities held by the specialised Québec international portfolio.
    Ithurbide will also now be a member of the Caisse’s executive committee and its investment division committee.
    Il était donc le patron de Luc Verville et de Nicolas Deblois supposément responsable des PCAA.
    Il était RESPONSABLE des équipes...
    Il était sur l'exécutif...

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2010

    Monsieur Le Hir,
    Remarque capitale: 6. Occupation de tous les postes des entreprises d’état par des sympathisants fédéraux suite à l’élection de M. Charest.
    Pour qui ignore le rôle de Charest, lire: "La Nébuleuse", les éditions du Québécois. Une compilation minutieuse par P. Bourgeois de toutes les accointances de cet homme de paille.
    Saurons-nous un jour combien vaut de placer sa face comme "punching bag" couvrant tous les marionnettistes qui l'utilisent pour arrêter la marche d'un peuple vers l'indépendance? Et qui plus est, de demeurer un modèle politique pour son fils qui le suit pas à pas dans les coulisses de ce pouvoir usurpé.

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    30 mai 2010

    La déviation des 40 milliards de dollars de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDPQ), au profit de groupes d’intérêts manifestement contraires aux intérêts du Québec, est un autre exemple du saccage organisé faisant avec la comptabilité créative l’instrument légaliste pour dérober, sous prétexte d’une rentabilité supérieure et spéculative, cette somme colossale appartenant à un peuple qui s’acharne à consolider démocratiquement son économie nationale, pour ainsi atteindre sa pleine liberté comme voie suprême de libération nationale.*
    Jean-Louis Pérez
    *. Passage extrait de mon article CDPQ. Un autre saccage annoncé : une sale guerre pour l’argent des Canadiens-français (publié à Tribune libre de Vigile le 9 mars 2009)

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2010

    Il faut espérer que le PQ ait mis quelqu'un sur ce dossier, car ne comptons pas sur les enquêteurs de la SQ pour le faire. Ils (les juges, les avocats, les ingénieurs et pourquoi pas les policiers ) sont tous plus ou moins acoquinés ou réduits au silence.

  • Jean-Pierre Plourde Répondre

    30 mai 2010

    Pour avoir la réponse, l'analyse du passé nous aide grandement.
    Les évènements suivant entre dans une logique implacable.
    1. Nuit des longs couteaux.
    2. Rapatriement unilatéral de 1982.
    3. Référendum volé par l'état fédéral.
    4. Élection de M. Charest sous de fausses promesses.
    5. Négociation de l'approche commune basée sur la constitution de 1982 et sans référendum. Le Québec est mis sous tutelle.
    6. Occupation de tous les postes des entreprises d'état par des sympathisants fédéraux suite à l'élection de M. Charest.
    7. Tentative d'achat ratée de Énergie Nouveau-Brunswick.
    8. Évidence d'abus de pouvoir dans l'attribution de contrats du tuteur géré par M. Charest.
    9. Refus d'une commission d'enquêtes sur les magouilles dans la construction.
    10. Il en manque beaucoup, On pourrait remonter à la bataille des plaines d'Abraham tant la suite est logique et imparable.
    Qui sait compter, connait la réponse... Et ce n'est pas fini.
    Il y a de forte chance que ce sera douloureux pour le Québec et pour le Canada.
    Jean-Pierre Plourde.
    saglacweb.blogspot.com

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    29 mai 2010


    Au sujet de Coventree et des PCAA et de la Caisse. Voici un extrait de mon texte qui porte sur le rôle de l' agences de notations, DBRS de Toronto. Le tout en lien avec le commentaire de M Benoît Lajeunesse:
    http://www.vigile.net/Le-Quebec-floue-de-plus-10
    (...)
    Coventre
    Coventree, par qui le malheur du papier commercial arrive, fait maintenant l’objet d’une plainte de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, qui lui reproche d’avoir trompé le marché (misleading). Entre autres, d’avoir caché des informations à ceux qui transigeaient ces titres. Mais pas à tous, certains auraient été avisés, juste avant l’effondrement du marché en Août 2007, de la vraie nature des problèmes liés aux PCAA non bancaires (les initiés de Toronto) ; et d’autres se faisaient dire que tout va bien, madame la Marquise, dont la Caisse. Ce qui explique qu’elle a été la dernière à en acheter alors que les initiés de Toronto "dumpaient" sur la Caisse leurs produits qu’ils savaient toxiques :
    « The Ontario Securities Commission is out to make a case that when it came to ABCP, there was grim but realistic information available to market insiders, while a shiny, happy picture was painted for the rest of the investing world. » (Remarque : ABCP est le terme anglais pour PCAA)
    http://www.theglobeandmail.com/blogs/streetwise/abcp-allegations-are-dynamite/article1392424/
    Donc jusqu’à la toute fin, Coventree se servira de la Caisse comme un déversoir pour ces produits qu’elle savait toxiques. Comment expliquer que la Caisse, qui a une expertise de renommée internationale, ait pu se faire instrumentaliser par cette "binerie" de Toronto, dont elle avait été le principale actionnaire lors de l’émission public d’action (2006). Incompétence ou autre chose ? Qui a fait quoi ? Quand ?
    L’audition de la plainte contre Coventree se poursuivra en janvier devant la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. L’occasion pour les médias du Québec de se rendre à cette audience pour braquer des micros sous le nez des administrateurs mis en cause. Histoire de leur poser quelques questions : Qui a fait quoi et quand pour que cette petite « binerie » de Toronto réussisse à instrumentaliser la Caisse pour qu’elle devienne, son principal actionnaire, ce qui lui a permis de devenir le plus gros promoteur de PCAA non-bancaire au Canada : 16 milliards de dollars ! Et ensuite en faire son meilleur client, ce qui a occasionné des pertes de milliards de dollars.
    Je doute cependant que la meute de journalistes qui pourchassaient Vincent Lacroix, redirigent leurs ardeurs vers l’Ontario pour tirer la situation au clair. Et nous expliquer comment le Québec s’est fait flouer de plus de 10 milliards par Toronto !
    ***
    Dans un texte publié en Février 2009, juste avant la publication des résultats désastreux de la Caisse, j’avais identifié DBRS et Coventree comme étant les principaux responsables des pertes liées au PCAA non bancaires. J’avais ajouté à l’époque :
    "Il faut préciser au passage que Coventree est présentement sous enquête de la part de la Commission de valeurs mobilières de l’Ontario pour cette émission publique d’actions en 2006, à laquelle a participé la CDPQ. Les résultats de cette enquête serviront sans doute d’argumentaire pour la création d’une commission des valeurs mobilières unique au Canada, comme le souhaite le gouvernement Harper. Tout se tient. Il faut ajouter que la perte possible de "notre" Commission des valeurs mobilières serait évidemment un dommage "collatéral" qui s’ajouterait au bilan désastreux de la Caisse. Un malheur ne vient jamais seul."
    http://www.vigile.net/Quebec-sink
    ...........
    JCPomerleau