Bloc québécois: Yves-François Blanchet fait le saut

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Vers un couronnement au Bloc

C’est en appelant les bloquistes à faire preuve de « lucidité » et de « patience » qu’Yves-François Blanchet leur a annoncé lundi qu’il briguerait la direction du parti souverainiste. Le commentateur et ex-ministre péquiste a ainsi confirmé qu’il faisait le saut dans l’arène fédérale.


Yves-François Blanchet a admis d’entrée de jeu « que le mouvement souverainiste n’est pas à ses meilleures années de gloire ». Le Bloc québécois a lui-même connu une année difficile. Mais l’aspirant-chef estime que le parti « a toute la pertinence qu’on lui a connue dans ses meilleures années ». La vague néodémocrate de 2011 « n’a rien donné au Québec », dit-il, pas plus que celle qui a porté les libéraux au pouvoir en 2015.


Les Québécois méritent des élus qui n’ont que leurs intérêts à coeur, a martelé M. Blanchet. Et à ceux qui se demandent s’il défendra les intérêts du Québec ou la souveraineté à tout prix — comme souhaitait le faire Martine Ouellet —, Yves-François Blanchet répond que les deux vont inévitablement de pair.


Les bloquistes, et l’ensemble des souverainistes, devront cependant s’adonner selon lui à un « exercice de patience ». Il n’y aura pas de référendum au cours des quatre prochaines années, sous un gouvernement caquiste à Québec. « Ce temps-là nous demande d’être patients, mais nous demande d’utiliser chaque seconde à notre disposition pour illustrer, au bénéfice des Québécois, les avantages indubitables de l’indépendance nationale. » Et entre-temps, le mouvement souverainiste au complet doit réfléchir, comme le fait le Bloc avec sa refondation, à la meilleure façon de convaincre les Québécois du mérite de son projet de société.


Le candidat à la chefferie compte sur l’appui d’une majorité des députés bloquistes : Mario Beaulieu, Rhéal Fortin, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Luc Thériault et Gabriel Ste-Marie. Le caucus au complet avait indiqué, la semaine dernière, qu’il « voit d’un très bon oeil [sa] candidature ».


Xavier Barsalou-Duval et Marilène Gill n’ont toutefois pas encore fait leur choix et préfèrent attendre de voir s’il y aura d’autres candidats. Les deux députés étaient restés fidèles à Martine Ouellet jusqu’au bout l’an dernier, malgré la révolte du reste du caucus contre son leadership.


Simon Marcil n’a pas non plus précisé ses intentions — il est proche du député Michel Boudrias, qui songe à se lancer dans la course.


Un couronnement ?


Seul Christian Hébert, un agriculteur de Portneuf, a confirmé qu’il serait également de la course, qui sera la troisième du Bloc québécois en quatre ans.


Pierre Paquette, un autre ténor du mouvement souverainiste, a lui aussi songé à se porter candidat à la succession de Martine Ouellet, mais il a confirmé au Devoir qu’il ne se lancera pas. « J’ai d’autres projets personnels », a-t-il expliqué.


Lorsque le nom de M. Blanchet a commencé à circuler, une source bloquiste avait relaté qu’il préférerait un couronnement.


L’entourage d’Yves-François Blanchet s’est justement discrètement informé des intentions de M. Paquette, la semaine dernière, a confié une autre source au Devoir.


Le député Michel Boudrias poursuit sa réflexion et laisse « la chance au coureur » pour l’instant. Il rapporte cependant que plusieurs militants ne veulent pas d’un couronnement. « J’ai beaucoup de téléphones qui rentrent de partout au Québec présentement. Il y a des gens qui s’interrogent à savoir si un couronnement est une bonne chose. Les gens veulent un débat d’idées », fait valoir le député de Terrebonne en entrevue.


> La suite sur Le Devoir.



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