Bilinguisme et indépendance

Bilinguisme au Québec

Souvenons-nous des raisons qui motivent les velléités indépendantistes du Québec. Elles tiennent pour l’essentiel à la volonté de rompre le rapport dominant/dominé qui, souvent et plus ou moins subtilement, teintent et dénaturent les relations entre le Canada et le Québec. C’est beaucoup plus qu’une question de langue et de culture. C’est, surtout aujourd’hui, un rapport économique et politique dont les impacts touchent tous les aspects de la vie : le marché du travail, le système judiciaire, l’éducation, les priorités environnementales et tous les autres choix de société avec en prime, bien sûr, des retombées significatives sur la langue et la culture.
Que tous les Québécois soient parfaitement bilingues ne changera vraiment rien à cette situation. Ce n’est pas parce que nous parlerions tous anglais qu’on s’identifierait davantage à la culture de l’Alberta, où qu’on partagerait d’emblée la vision politique des Orangiste de Sault-Ste-Marie !
Plusieurs exemples le montrent. Pensons aux Néerlandais qui échangent en anglais avec la planète tout en conservant jalousement leur langue et leur façon de penser. Et plus près de nous, bien des nations autochtones, drôlement plus affaiblies que le Québec, maintiennent et souvent même renforcent leur indépendance culturelle face au Canada même si leurs membres s’expriment surtout en anglais.
N’en déplaise aux descendants de lors Durham, parfaire nos habiletés de communiquer en anglais ne nous britannise pas automatiquement ! C’est toutefois ce qui peut nous rendre encore plus habiles à nous imposer dans une foule de domaines où, localement, nous excellons. Croire que nous arriverons à le faire en nous confinant au français est une dangereuse illusion qui risque de nous faire beaucoup plus de tort que de bien.
Certes, il faut défendre et promouvoir le français avec acharnement, mais il ne faut pas pour autant faire semblant d’être sourd.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2008

    Pour quelle raison parle-t-on encore français sur le territoire du Québec? Sûrement pas parce qu'on s'est fendu en quatre pour apprendre l'anglais ou d'autres langues.
    En quoi celà vous importe-t-il que moi par exemple j'apprenais l'anglais ou pas? Qu'est-ce qui vous permet de penser et de décider pour sept millions d'individus?
    Qu'est-ce qui vous fait croire qu'on est des infirmes avec une seule langue? Écoutez, je ne sais pas d'où vient cette nouvelle mode de se sentir inférieur en s'exprimant dans une seule langue, mais soyez assurés que les Québécois en général ne passent pas leurs journées à penser à celà.
    Et je ne pense pas que les anglais du Canada et des Étas-Unis se sentent obligés d'apprendre une seconde langue comme le français par exemple.
    L'apprentissage de nouvelles langues c'est pour les gens que ça concerne, par choix personnel, par besoins liés à quelque chose de réel et pragmatique comme les affaires, voyages ect. et non pas par ''au cas où'' au cas où on se ferait assimiler par exemple? D'ailleurs les Indiens que vous mentionnez ils ne font pas seulement parler anglais, ils parlent de moins en moins leur langue qui disparait comme neige au soleil. Apprendre l'anglais jusqu'à oublier ma propre langue pour aller dire aux anglais en anglais '' Je ne veux pas être assimilé'' Ils me réponderont: oui mais vous parlez notre langue, quelle est votre langue maternelle? JE NE ME SOUVIENS PLUS. Ayez donc le courage de vous imposer en français sur votre territoire, il est là votre vrai problème.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2008

    Dans le même temps qu'un Québécois apprend l'anglais, il pourrait apprendre l'italien, l'espagnol et le portugais, trois langues latines, toutes proches du français. Pour un total de locuteurs comparable à celui des anglophones. S'il s'agit de mégalomanie linguistique, reprendre l'enseignement du latin vaut tout autant qu'insister sur l'anglais. Il faut le dire : s'il s'agit des Amériques, le Québec n'est pas plongé dans une mer anglophone, mais bien tenu à l'écart par une ceinture anglophone du coeur d'un continent latin.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2008

    Monsieur Desautels,
    Quand vous pourrez faire la démonstration que les Québécois ne savent pas assez parler anglais, nous reparlerons de bilinguisme. Jusqu'à preuve du contraire, c'est plutôt la connaissance du français qui fait défaut au Québec.
    Si vous habitiez ma région du Québec, l'Outaouais, vous comprendriez que les anglophones (quelle que soit leur origine) ne comprennent la nécessité de parler français que lorsqu'on refuse de leur parler anglais. Sinon, ils sont parfaitement heureux dans leur unilinguisme et n'ont pas l'impression d'être moins riches ou moins intelligents à cause de cela.
    C'est quand même curieux que l'unilinguisme anglais ne pose pas problème, mais que l'unilinguisme français soit une tare.
    La langue est un instrument de domination. L'anglais fait partie des moyens de domination du Québec puisque les Québécois ne peuvent pas accéder individuellement au pouvoir économique ou politique fédéral sans parler anglais, alors que l'inverse n'est pas vrai.
    À l'échelle de la planète, l'anglais est devenu le deuxième instrument de domination des États-Unis et de leurs valets anglo-saxons après leur puissance militaire. En imposant l'anglais partout, le cartel de la mondialisation s'assure d'une solide emprise sur l'information. N'importe quel stratège militaire vous dira qu'avant de gagner la guerre, il faut gagner la bataille de l'information.
    Partout, dans les salles de nouvelles du monde entier, de serviles journalistes bilingues sont prêts à reprendre textuellement les communiqués en anglais impeccable de la Maison-Blanche. Mais, c'est moins évident lorsque le communiqué arrive en anglais boiteux ou en arabe. C'est bien connu: dans le monde actuel, les bons parlent anglais et, comme par hasard, les méchants parlent arables, chinois, russes, serbo-croates ou même français.
    Soit dit en passant, votre exemple des Pays-Bas est plutôt mal choisi puisque les Pays-Bas ont toujours été un pays à la culture très proche de l'Angleterre. Les orangistes ont des racines autant aux Pays-Bas qu'en Angleterre. Les Néerlandais sont profondément francophobes. Alors, la façon de penser des Néerlandais est très proche de celle des Anglais.
    En outre, après des années de laxisme multiculturaliste, les Néerlandais sont en train de se rendre compte qu'il est temps d'exiger des immigrants qu'ils apprennent le néerlandais. Le bilinguisme des Néerlandais leur a joué un mauvais tour puisque beaucoup s'en sont servi pour ne pas apprendre la langue du pays.
    Par ailleurs, l'obsession de l'anglais empêche les Québécois d'apprendre d'autres langues et ainsi de s'ouvrir vraiment au monde, au lieu de subir les lavages de cerveau de CNN et de Disney. Les langues sont des savoirs très complexes. Ne devient pas polyglotte qui veut. Il vaudrait mieux se contenter de rudiments d'anglais et d'avoir aussi des rudiments d'espagnol et de portugais, par exemple, plutôt de chercher à parler anglais sans accent, comme le souhaite si ardemment le laquais Maxime Bernier pour ses enfants.
    Pour ma part, je n'ai jamais préconisé l'ignorance, mais quand un anglophone m'adresse la parole au Québec et qu'il ne s'agit manifestement pas d'un touriste américain égaré, je ne réponds jamais en anglais. Je réserve l'anglais pour mes séjours au Canada anglais, où moins de 10 % de la population sait parler français. Si vous appelez cela de la surdité, alors je suis sourd et j'en suis fier.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2008

    Michel G. écrit : «ce monde qui a 90% ne parle pas anglais»
    Exact mais, quand il veut faire des affaires à l'international, il utilise l'anglais, M. Michel G.
    C'est bien beau le mandarin, l'indi et l'arabe mais ça nous donnerait peu de connaître ces langues très répandues mais peu utiles ici. Que quelques Québécois apprennent ces langues, parfait s'ils pensent s'en servir, selon leurs occupations.
    Un Indou ou un Chinois qui voyagent et/ou veulent voyager aux États-Unis, doivent parler l'anglais mais un Américain qui veut voyager en Chine ou en Inde peut très bien se débrouiller en anglais. Ce n'est pas le nombre d'individus qui parlent une langue qui la rend nécessaire, c'est sa force économique qui fait la différence, M. Michel G.

  • Michel Guay Répondre

    9 août 2008

    Tous bilingues en une seule et même seconde langue est suicidaire et une véritable fermeture au monde ce monde qui a 90% ne parle pas anglais .
    Propagande Canada ment lorsqu'il nous endoctrine en laissant croire que le monde entier parle anglais .
    Voici les principales langues du monde
    Chinois 20%
    Hindis 20%
    Arabes 20%
    Latinos 20%
    Saxons 10%
    Autres 10%

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2008

    À M. Gébé Tremblay qui écrit : «C’est ce qui m’a déçu du discours Marois qui ne propose que d’apprendre l’anglais et évite le plus important ; le contenu !»
    L'anglais est un contenant seulement. Mme Marois, à mon avis, n'a pas le pouvoir et ne peux pas dicter un contenu à ceux qui utilisent la langue anglaise au Québec, soit à un anglophone, à un anglophile ou à un Québécois francophone qui se débrouille seulement bien en anglais même s'il se dit "bilingue". Faut bien tenir compte de notre chère liberté d'expression.
    Le mot bilingue ne veut pas dire la même chose pour tous. Le PQ ne semble pas souhaiter un Québec bilingue mur à mur, seulement des Québécois francophones qui peuvent bien se débrouiller en anglais, quand c'est nécessaire. Des Québécois francophones qui connaitraient très bien le français et qui pourraient ne pas être freiné par une mauvaise connaissance de l'anglais au travail, en voyage ou en écoutant la télé américaine ou ontarienne.
    N'importe quoi pour "basher" Mme Marois encore une fois.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2008

    Je suis 100% d'accord avec vous, M. Desautels.
    J'irais même plus loin en disant que nous subissons la colonisation et l'assimillation anglo-saxone beaucoup plus en français qu'en anglais !
    Ce sont nos médias francophones québécois qui nous assimillent au discours anglo-saxon. Ce sont aussi nos institutions académiques francophones qui assimilent et ne font qu'une traduction française du discour dominant anglo-saxon canadian.
    L'apprentissage de l'anglais ne serait pas un danger si le discours était le nôtre. Au Pays-Bas il est le leur ! Même chose en Irlande. Un Irlandais parle anglais mais ne tient pas le même discours qu'un Anglais.
    Il est tout de même plus urgent de combattre la polution du discours assimillateur qui a envahis tous nos instruments culturels et académiques. Seulement alors pourrons-nous les utiliser comme instruments d'apprentissage de la langue anglaise et autres langues.
    C'est ce qui m'a déçu du discours Marois qui ne propose que d'apprendre l'anglais et évite le plus important; le contenu !
    Le bilinguisme n'est qu'un autre débat de surface pour occuper les esprits le plus loin possible de l'essentiel.
    Un autre moulin à vent.