D’après les experts, la crise économique actuelle s’amplifie à cause de la faible confiance des consommateurs dans le système. Ce n’est pas une nouvelle. C’est l’évidence même que les consommateurs n’ont plus confiance dans le système. D’abord parce que le système en question n’est pas qu’économique, mais aussi politique, et que tout le monde est parfaitement conscient que l’économique et le politique marchent depuis toujours main dans la main. Ensuite parce que les consommateurs sont aussi des citoyens, des électeurs, des contribuables et des usagers de services publics.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en politiques monétaires ou en finances internationales pour comprendre que le système actuel vise l’enrichissement des plus riches en maintenant tous les autres à un niveau juste correct pour qu’ils s’en contentent sans se révolter. La stratégie ne dupe personne, depuis longtemps.
Qui va mettre en place les mesures pour régler la crise? Les politiciens. Qui détient la dernière place dans les sondages quant à la confiance qui leur est accordée? Les mêmes politiciens! Tout le monde sait bien qu’ils ont menti pour être élus, et qu’ils mentent encore en cours de mandat. Il y a un prix à payer pour les nombreuses promesses électorales faites et non tenues, les contorsions pour cacher des transactions douteuses favorisant des amis du régime, l’absence de transparence entourant une foule de décisions gouvernementales et leurs conséquences.
La crise de confiance actuelle repose sur des événements aussi précis que nombreux. Parmi ceux-ci : les faux motifs ayant amené les États-Unis, la France, l’Angleterre, le Canada et d’autres à faire la guerre en Irak ou en Afghanistan, la spéculation douteuse sur le prix du pétrole au cours des dernières années, les parachutes dorés que se sont votés les dirigeants d’entreprises avec la bénédiction des organismes de contrôle des États, l’indécente désinvolture avec laquelle les chefs d’état occidentaux se sont faits les porte-paroles du néo-libéralisme, l’absence évidente de véritables intentions politiques pour réellement résoudre les problèmes de la dégradation de l’environnement, le réchauffement de la planète, les problèmes sanitaires et alimentaires des pays pauvres et les pratiques abusives comme le travail des enfants et le non respect des droits de la personne.
La crise de confiance, c’est autant la prison de Guantanamo Bay et son simulacre de justice que la condamnation des dirigeants d’Enron ou de Conrad Black pour fraude (ou de Lacroix au Québec) sans que jamais le petit épargnant ne soit dédommagé. C’est également les salaires des hauts dirigeants « gelés » à 400 000 $ sans qu’on ne touche à leurs autres avantages, ou les crimes pour « délits d’initiés » sanctionnés par des amendes payées par l’entreprise (et donc par les petits actionnaires) plutôt que par l’ « initié ». C’est encore la protection du secret des banques suisses et les paradis fiscaux des Bahamas et d’ailleurs qu’exploitent à leur avantage nos plus grandes institutions financières et nos grandes sociétés, côtoyant souvent de très près des intérêts criminels, sans que nos gouvernants s’y opposent. Au contraire, on concocte pour elles, avec les milliards que les petits contribuables ont mis de côté pour leur santé et leur retraite, des « plans de sauvetage » qui se traduiront par des millions de mises au chômage et la protection des emplois des dirigeants à gros salaires!
La crise de confiance est profonde. C’est l’effondrement de la confiance dans tout un système dont l’économie n’est qu’un des volets. Les médias contrôlés par les grands patrons auront beau se lamenter de tous leurs experts qui, curieusement, n’ont rien vu venir, et les gouvernements prétendre faire des miracles, la population semble, cette fois, avoir compris et n’a plus envie de faire confiance. À personne. Combien de temps cela durera-t-il? Sans doute longtemps. Peut-être même assez longtemps pour que, après les faillites prévisibles de plusieurs grandes entreprises, on se mette à penser plus loin, à faire un vrai ménage, et à remplacer le système actuel en se débarrassant des parasites qui s’y greffent.
L’autre possibilité? Le risque que le système qui nous a menés là refuse de tomber et garantisse sa survie en faisant ouvertement ce qu’il faisait avant de façon plus subtile : réduire l’ensemble des humains au rang d’esclaves au service des mieux nantis. Cela s’est déjà vu et ce sera, sans aucun doute, une alternative qu’on envisagera. Sachons s’en prémunir.
Économie et crise de confiance
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2 commentaires
Jean Desautels Répondre
1 mars 2009Vous avez raison, la France n'est pas présente en Irak, non plus que le Canada. c'est pour cette raison que je notais que ces pays font actuellement la guerre en Irak ou en Afghanistan. C'est exclusivement dans ce dernier pays que nos deux pays se battent présentement.
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2009errata: La France ne fait pas la guerre en Irak, mais le président actuel, NS, aurait bien aimé. De plus il va vendre la France à l'Otan pour faire de l'Afghani-bashing. Ça le démange tellement d'être parmi les grands.
Thomas Rudolf, Strasbourg, France