C’est tellement ridicule que ça a l’air d’une nouvelle sortie de La Pravda, le site de nouvelles satiriques qui avait annoncé que Gerry Sklavounos allait être nommé ministre de la Condition féminine et que Françoise David avait quitté la politique pour se consacrer à l’élevage des licornes.
Imaginez-vous qu’afin de « contrer les préjugés envers les migrants », un réseau d’agents antirumeurs sera mis sur pied par le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM).
Le barman vous écoute
Qu’est-ce qu’un « agent antirumeur » ?
C’est une personne « formée pour intervenir, sans confrontation, auprès des gens qui véhiculent des stéréotypes sur les immigrants ». Ces gens, qui œuvrent dans différents milieux (ouvriers, employeurs, personnalités du monde médiatique), interviendront auprès de leurs collègues de travail, de leurs amis et de leur famille pour « combattre les préjugés dans la vie de tous les jours ».
Vous allez dans un 5 à 7 avec un collègue de travail, et vous lui confiez entre deux verres que l’arrivée massive de milliers de migrants irréguliers vous inquiète ?
Eh bien, le barman sympathique qui écoute votre conversation est peut-être un agent antirumeur.
En vous servant votre prochaine bière, il en profitera pour propager la Bonne Nouvelle du BINAM, décontaminer votre cerveau (probablement infecté par de méchants chroniqueurs d’un méchant, méchant groupe de presse) et vous remettre dans le droit chemin de la rectitude politique. On se croirait revenu à la belle époque de l’URSS. Des agents formés pour écouter vos conversations privées et vous dire quoi penser !
C’est quoi, la suite ? Des ateliers de sensibilisation ? Des camps de rééducation ? On va recruter des agents au sein de votre famille pour vous purger de toutes vos mauvaises pensées ?
Vendre des idées
Même Philippe Couillard, qui voit pourtant des racistes partout, n’oserait aller si loin. Pensez-y deux minutes...
Un organisme relevant directement de la Ville de Montréal formera des gens qui profiteront des liens privilégiés qu’ils entretiennent avec vous (on parle d’amis et de collègues de travail) pour écouter vos conversations privées et vous « rééduquer » ! Hallucinant.
Comme l’a écrit Mathieu Bock-Côté, on se croirait dans 1984 de George Orwell. Désolé, mais je ne vois AUCUNE différence entre cette initiative et des firmes qui paient des « influenceurs » pour vous vanter les mérites de tel ou tel produit.
Au lieu d’essayer de vous vendre une auto, on essaie de vous vendre une idée. La Ville de Montréal va-t-elle former des gens pour nous convaincre que Valérie Plante mérite un deuxième mandat ?
Si oui, ils sont mieux de se lever de bonne heure pour essayer de me persuader...
Penser « du bon bord »
Imaginez si c’était un organisme qui milite pour une baisse du seuil d’immigration qui agissait de la sorte et employait de telles méthodes.
Les bien-pensants déchireraient leur chemise et crieraient au fascisme !
Mais ce sont des personnes « qui pensent du bon bord », alors tous les coups sont permis. Rien de pire qu’un groupe de militants crinqués qui sont convaincus d’être du bon bord. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Vont-ils essayer de recruter ma mère ?