Entre les insultes, les pleurs, les gestes agressifs et la violence générale des débats, les rencontres télévisées entre les candidats à la présidentielle russe ou leurs représentants ont livré un spectacle pour le moins original.
Les débats organisés dans le cadre de l'élection présidentielle russe ont souvent tourné au vinaigre. Entre les invectives, les insultes et les dérapages, plusieurs scènes auront marqué cet exercice médiatique auquel certains candidats, à l'instar de Pavel Groudinine ou de Vladimir Poutine, ont refusé de se livrer, le premier se faisant remplacer par un émissaire, le second préférant ne pas se faire représenter.
«Je te casse la gueule !»
Le 15 mars, le débat télévisé pour l'élection présidentielle russe sur la chaîne Rossiya 1 a donné lieu à un étrange spectacle : le candidat Maxime Souraïkine, du parti politique Communistes de Russie, issu d'une dissidence en 2012 avec le Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), en est venu aux mains. Il a en effet tenté d'attaquer le représentant du KPRF – son candidat Pavel Groudinine ayant fait le choix de se faire suppléer comme la loi électorale russe le lui autorise.
Maxime Souraïkine avait fait venir sur le plateau une femme supposée livrer un témoignage à charge contre Pavel Groudinine. Il avait alors été prié de quitter le plateau, un même parti ne pouvant être représenté par deux personnes. Après avoir essuyé une insulte de la part du représentant du KPRF, Maxime Souraïkine semble alors avoir perdu son sang-froid, criant à son adversaire : «Je te casse la gueule !»
Les larmes de Xénia Sobtchak
La veille, Xénia Sobtchak, ancienne vedette ayant entamée une carrière politique, a fondu en larmes peu de temps avant la fin de la confrontation. Alors qu'elle tentait d'adresser son mot de conclusion aux électeurs, elle s'est vue interrompue de manière intempestive par ses opposants. «J'exige qu'on me restitue mon temps de parole», s'est-elle exclamée, s'adressant au modérateur du débat, Vladimir Solovyov.
Vladimir Jirinovsky, candidat libéral-démocrate (droite nationaliste), lui a alors coupé une nouvelle fois la parole alors que celle-ci commençait à être visiblement très éprouvée par la violence du débat. «Qu'on la ramène à la crèche et qu'on la mette sur un pot, peut-être qu'elle se sentira mieux !», s'est-il exclamé d'un ton moqueur.
Un verre d'eau et... «Sale p*te»
Le 28 février, le débat avait également été vif. L'esclandre qui avait eu lieu à cette occasion opposait déjà Vladimir Jirinovsky à Xénia Sobtchak. Alors que le premier traitait la seconde d'«idiote», celle-ci avait répondu : «De quel droit me parlez-vous ainsi ?» Vladimir Jirinovsky avait poursuivi en élevant le ton : «Mais elle est idiote ! Elle n'a pas de cerveau !»
Xénia Sobtchak, offusquée, lui avait alors jeté alors son verre d'eau à la figure. En colère, Vladimir Jirinovsky avait poursuivi ses insultes en traitant son opposante de «débile», de «prostituée», de «saleté», «d'ordure», d'«ignoble gonzesse» ou encore de «sale p*te».