Un gouvernement radical de droite
Quelqu’un d’honnête et de conscientisé ne peut nier que le Parti conservateur fédéral au pouvoir de Stephen Harper est d’extrême droite. Il s’attaque à tout ce qui n’est pas patronal. Les syndicats, les progressistes, les environnementalistes, les chômeurs, les assistés sociaux, les retraités, etc. ont droit à ses attaques en règle en les brimant dans leurs droits légitimes. Pour ce faire, on met la police, le service de renseignement, le fisc, le patronat, les inspecteurs à leur trousse afin de les empêcher de critiquer et de les brimer dans leur liberté de parole, d’action, de se syndiquer, de faire la grève, etc.
Voici quelques perles émanant des conservateurs de Stephen Harper :
— « Harper attaque les liens syndicaux du NPD » (La Presse, 4 août 2015). Comme si c’était un péché de travailler avec des organisations de travailleurs. Par contre, être asservi au patronat est, pour eux, une grâce.
— « Les écologistes classés parmi les menaces à surveiller par Ottawa » (La Presse, 10 février 2012). Et effectivement, Harper a mis la Gendarmerie royale (GRC) et le service canadien de renseignement (SCRS) à leurs talons.
— « Haro sur les extrémistes écolos. Vic Toews craint le terrorisme des groupes environnementaux » (Le Devoir, 11 février 2012). Fous à enfermer que je vous dis. Le patronat est un modèle de tempérance, je suppose!
— « Gaz de schiste. Écologistes ciblés par la GRC et le SCRS » (La Presse, 14 janvier 2013). Avec les conservateurs, c’est la prison qui attend celles et ceux qui n’entrent pas dans le rang et qui ne se soumettent pas.
— « Groupes progressistes sur les dents. Le fisc canadien multiple les vérifications politiques de plusieurs organismes » (La Presse, 17 février 2014). Et si on vérifiait les activités politiques (propagande et corruption), fiscales (évasion fiscale dans les paradis fiscaux) et commerciales (cartels et collusion) du privé et de leurs organismes subjugués? Qu’en pensez-vous mes amis?
— « Le GRC avait à l’œil le mouvement Occupons Ottawa » (Le Devoir, 4 février 2013). C’est évident, tous ceux qui critiquent les positions conservatrices et qui manifestent sont des révolutionnaires communistes. Harper et cie, ça relève du délire obsessionnel.
— « Un monument à la droite canadienne » (Le Devoir, 7 juillet 2015). Ça c’est ma préférée. Harper qui érige un monument aux victimes du communisme. Et pourquoi pas un monument aux victimes de Bush, de Pinochet, d’Hitler, du Chah d’Iran, du capitalisme et de l’impérialisme occidental et des conservateurs? Écoutez, c’est le farfelu qui a imposé des photos et des peintures de la reine d’Angleterre partout, du parlement à toutes les ambassades canadiennes. Tiens, pourquoi pas un monument gigantesque érigé à la gloire de la reine d’Angleterre? Pour ce faire, on pourrait mandater le sculpteur Armand Vaillancourt.
— « Harper a déjà qualifié Kyoto de complot socialiste » (Le Devoir, 31 janvier 2007). Je vous le dis, ce gars-là semble dérangé et, idem pour ses partisans. Donc, la planète entière est socialiste puisque Kyoto a été entériné par pratiquement tous les pays.
« Harper est personnellement favorable à la peine de mort » (Le Devoir, 20 janvier 2011) et : « Conservateurs. La torture serait acceptable » (Journal de Montréal, 8 février 2012). La peine de mort c’est bon pour sauver l’argent des contribuables et la torture c’est bien si elle est effectuée pour une bonne cause, comme toutes celles émanant des conservateurs et des républicains aux States.
— « Critiquer Israël est antisémite, selon Stephen Harper » (Journal de Montréal, 21 janvier 2014). Faut plutôt accuser de tout les Palestiniens et les Russes.
Après ça, vous allez me dire que ça prend pas un ignare pour voter conservateur au fédéral? Attendez, c’est pas fini, dans ma deuxième partie je ferai une brève revue de presse des conservateurs de Stephen Harper et de ses « soubresauts » avec différents organismes internationaux, dont l’ONU. J’ai honte d’être Canadien avec un tel premier ministre.
Les conservateurs collés au patronat
Mes amis, uniquement à l’aide de quelques exemples probants que j’ai pigés dans mes dossiers de vieux articles de journaux, vous allez comprendre pourquoi, au Canada, on vit sous le joug du pouvoir patronal. Le Canada n’est plus une démocratie, mais une vraie dictature quand on exclut l’équation les simulacres démocratiques.
Commençons donc par celle-ci. Ça se passe à une conférence à Bali : « Baird accompagné par un représentant des pétrolières. Il l’a préféré aux députés et environnementalistes » (La Presse, 11 décembre 2007). John Baird, c’est l’ex-ministre conservateur des ressources naturelles et qui est aujourd’hui administrateur du CP qui transporte beaucoup de pétrole comme vous le savez. En fait, c’est pas un, mais plusieurs dirigeants de transnationales pétrolières qui ont accompagné leur commis politique à Bali : EnCana, Joquen Corporation et Plasco Energy. Des compagnies, qui en plus ont reçu la même année 2007, 8 millions $ en subvention du fédéral pour Joqen et 7 millions pour Plasco. En fait, Harper subventionne les pétrolières afin de financer leur cartel et leurs lobbyistes. Par contre, c’est le même qui prive d’aide gouvernementale les groupes communautaires et qui lamine Statistique Canada et les chercheurs fédéraux, entre autres. J’aime bien aussi celle-ci : « Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie. Un dirigeant de l’industrie du charbon conseillera le gouvernement Harper » (La Presse, 28 juin 2008). Ben oui, tout le monde sait ça que le charbon et les sables bitumineux, c’est bon pour l’environnement. Ben quoi, c’est mieux d’être conseillé par un industriel qu’un écologiste surtout si ce dernier est issu d’un grand extrémiste comme Greenpeace. En fait, la table ronde était présidée par Robert Page, un dirigeant de TransAlta, le deuxième émetteur de gaz à effet de serre au Canada en 2005. Puis, monsieur Page est devenu par après professeur à l’Université de Calgary et a créé sa propre chaire financée évidemment par TransAlta et d’autres pétrolières. Un vrai conte de fées. On devrait en faire un film.
Les compagnies aiment bien, avec la complicité des élus, investir massivement la recherche à l’université, s’acheter des professeurs, orienter et dicter la nature des recherches à produire et infléchir à l’avance les conclusions. Par exemple, aux HEC de Montréal, se finance la chaire « objective » en énergie du professeur « indépendant » Pierre-Olivier Pineau : « HEC. Énergie : une chaire de recherche financée par le secteur privé » (Le Devoir, 17 décembre 2013). Et puis, il y a à Québec, la minière Goldcorp qui a aussi mis en place sa chaire universitaire : « Goldcorp devient partenaire de l’Université Laval à Québec » (Le Devoir, 14 février 2014). Comme c’est financé par le privé, mais déductible d’impôts, ces chaires universitaires sont très scientifiques, impartiales et leurs professeurs conservent, malgré les apparences et même les faits, leur indépendance d’esprit. C’est comme le professeur Robert Gagné des HEC, un abonné des commissions orientées du Parti libéral du Québec, qui lui en compte deux financés par le patronat, soit l’Institut du Québec, avec l’ex-ministre des finances devenu lobbyiste, Raymond Bachand, et sa chaire sur la productivité. Il met l’emphase strictement sur la productivité du public, jamais celle du privé qui est, à cet effet, un cancre à l’échelle internationale. Faut obéir aux commandes des souteneurs financiers.
Pour l’instant, je vais terminer par ceci qui en dit long sur qui mène au pays :
— « Le lobby du pétrole plus intense que jamais. Le gouvernement fédéral prête une oreille très attentive aux doléances des grandes pétrolières » (Le Presse, 26 décembre 2008). C’est bien d’avoir un gouvernement « attentif » aux « doléances » des « grandes » pétrolières qu’il subventionne à coup de milliards chaque année.
— « Les compagnies d’hydrocarbures ont accentué leur lobbying auprès du fédéral “(Le Devoir, 25 août 2008). Merveilleux. J’atteins un profond état de quiétude et de sérénité à la lecture de ces articles de journaux et je dirais même que l’orgasme intellectuel à la vue de cet autre texte : ‘Climat. 1570 lobbyistes à l’assaut du fédéral’ (Le Devoir, 5 décembre 2009).
Comment un mortel ne peut pas être en transe et sentir qu’il lui pousse des ailes à la lecture de ces articles qui prouvent, hors de tout doute raisonnable, qu’au pays, avec les conservateurs et le patronat au pouvoir, nous sommes en très bonnes mains. Ils veillent sur nous et nous pouvons dormir en paix. Ils nous bâtissent d’arrache-pied et envers et contre les groupes radicaux récalcitrants qui s’acharnent lâchement sur eux, un pays vert, riche et égalitaire où il fera bon y vivre pour nos enfants et nos petits-enfants. Je dis merci de tout mon cœur et je me prosterne devant de magnanimité, de désintéressement et de dévouement. Vraiment, ils ne lésinent pas pour nous rendre heureux. Ils envoient à Ottawa, pas 15, pas 157, mais bel et bien 1570 lobbyistes plaidés ardemment pour le bien commun, le partage et la solidarité. Ça y est, je me mets encore à pleurer. Je vais continuer dans ma deuxième partie à vous en montrer des vertes et des pas mûres très pathétiques.
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