Retrait de Raymond Bachand de la vie politique

Autopsie d'une défaite crève-coeur

Retour de Couillard, l'enfant prodigue!...

Tribune libre

Le retrait de Raymond Bachand de la vie politique n’est pas sans me rappeler la parabole de l’enfant prodigue qui bénéficie de la clémence de son père après une absence prolongée du foyer familial alors que le fils aîné se voit laissé pour compte malgré sa fidélité constante à son père.
«…Et ils commencèrent à se réjouir. Cependant son fils aîné, qui était à la campagne revint ; et comme il approchait de la maison, il entendit les chants et les danses. Et il appela un des serviteurs, à qui il demanda ce que c'était. Et le serviteur lui dit : « Ton frère est de retour et ton père a tué un veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé ». Mais il se mit en colère, et ne voulut point entrer. »
Or, en ce soir du 17 mars 2013, à l’auditorium de Verdun, le directeur général du Parti libéral du Québec, Karl Blackburn, se présente sur scène pour annoncer les résultats du premier tour. Les militants cessent leur tintamarre pour l’écouter. Depuis les estrades, les candidats Philippe Couillard et Pierre Moreau affichent une belle confiance. Raymond Bachand, lui, semble plutôt anxieux.
Pendant toute la durée du décompte des votes, le critique en matière de finances du PLQ texte inlassablement sur son Blackberry pendant que ses adversaires se dandinent et tapent dans les mains comme des vacanciers au Club Med.
Aussitôt que Blackburn s’installe derrière le lutrin pour l’annonce des résultats, Bachand lâche son gadget et porte son regard sur cet homme de belle stature et fier d’apporter la « bonne nouvelle » aux nombreux militants.
«Avec 19,5% des votes, Raymond Bachand». Quelques murmures résonnent dans l’auditorium de Verdun. Avait-il dit 19,5 % des voix? Oui, c’est bien cela… Bon troisième, bon dernier. Son doctorat en administration et ses compétences en matière de finances se trouvent soudainement très loin… Le député d’Outremont esquisse un faible sourire, sachant que des caméras sont braquées sur lui pour filmer sa réaction. Toutefois, le mal est fait. Quelques supporters ont beau le féliciter, l’amertume l’a gagné pour ne plus le quitter…
Depuis lors, le fils prodigue a refait son nid dans le giron libéral tout en sillonnant le Québec, clamant partout où il passe le renouveau de son parti. Sa dernière trouvaille, baisser les impôts à la source et augmenter la taxe à la consommation…comme « renouveau », avouez que Philippe Couillard, qui se prétend le porte-étendard d’une politique axée sur l’économie et la création d’emploi, n’a pas inventé la solution du siècle à la relance de l’économie!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    29 août 2013

    Avant de rejeter aussi cavalièrement la « trouvaille », comme vous dites, il vaudrait mieux y penser à deux fois. L’impôt sur le revenu n’est pas un champ infini. Fait longtemps que tout le champ de l’impôt est occupé, ce qui n’est pas le cas des taxes…
    En ce cas précis, le problème de Couillard n’est pas sa « trouvaille », l’électorat pourrait y être sensible, (alors que par ailleurs les électeurs sont restés plutôt insensibles au principe de la gratuité scolaire), le problème de Couillard lui vient comme à tous les fédéralistes purs et durs qu’il est incapable d’imaginer une redistribution de la tarte de l’impôt sur le revenu entre le fédéral et le provincial. Cela s’est pourtant déjà fait en faveur du Québec sans pour autant que le Canada s’écroule.
    Vrai alors que Québec n’était pas dirigé par des indépendantistes…

  • Serge Jean Répondre

    29 août 2013

    Je doute que le père espère cette sorte d'individus dans sa maison.
    Serge Jean

  • André Lemay Répondre

    28 août 2013

    Hé qu'c'é donc ça! La real-politic?
    Nos mandataires sont plutôt astreignants et astreingents.
    L'astringence aide à la cicatrisation, en resserrant et asséchant, sait-on jamais, il pourrait resservir.
    S'il s'astreint!