Et la voici, la réplique tant attendue de Jacques Parizeau à la fameuse lettre ouverte (1) que 12 «jeunes» députés péquistes lui adressaient ce samedi dans les pages du Devoir:
Son titre aurait pu tout aussi bien être: «Parce que les mots ont un sens»...
Et, en effet, ils en ont. Et, en effet, l'ancien premier ministre et chef du PQ sait lire et comprendre le sens des mots.
Conséquemment - malgré tout le «damage control» tenté depuis trois jours par certains des signataires de ladite lettre -, il semble bien que M.Parizeau, lui aussi, y a lu une invitation à se «taire».
Résultat: sa réplique est cinglante et on ne peut plus claire.
Avertissement: les lecteurs n'y trouveront aucune trace d'ambiguïté.
M.Parizeau y traite donc de «fanfaronnade» certaines des prétentions des 12 «jeunes» péquistes qui étaient fort probablement envoyés au front par leur direction en service commandé de type kamikaze...
Il y parle aussi d'un objectif de souveraineté «trop dilué» et d'une «démarche trop incertaine». Il prend également la peine de souligner le fait que le jeune député démissionnaire Jean-Martin Aussant présente un renouvellement important de l'argumentaire économique de la souveraineté.
En d'autres termes - comme je l'écrivais cette semaine sur mon blogue -, le «divorce politique» de Jacques Parizeau et de Pauline Marois est prononcé.
Reste maintenant à savoir comment diable la chef du Parti québécois réussira à se sortir d'un désaveu aussi cinglant lui venant du chef historique du PQ...
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Un véritable «gâchis»
D'une position faible sur la souveraineté en passant par la gestion chaotique et contradictoire par Mme Marois de tout le dossier du projet de loi privé péquiste sur l'entente Labeaume-Quebecor de même que l'absence de consultation auprès des députés à qui on demandait d'obéir sans poser de questions. le verdict de M. Parizeau est sans équivoque: c'est un «gâchis» politique.
Sa conclusion finale: «navrant»...
D'où sa question parfaitement rhétorique: «Et après tout ce gâchis, vous venez me demander, au fond, de me taire! Comment pouvez-vous croire un instant que je pourrais obtempérer?»
Ce «gâchis», pourrait-on ajouter, est aussi,d'avoir lancé cette opération «lettre ouverte» à la fin d'une semaine éprouvante pour le PQ plutôt que de prendre un temps de recul, de réflexion et d'analyse. Résultat: cette lettre aura finalement ajouté de l'huile sur le feu.
Ce «gâchis» est également d'avoir fait porter aux douze députés signataires de cette lettre - dont certains sont d'un calibre plus que prometteur -, tout le fardeau d'une «opération» aussi maladroite que mal avisée.
Sans compter que la direction du PQ aura poussé l'enveloppe jusqu'à en laisser quelques uns et quelques unes se débrouiller seuls face aux médias - traditionnels et sociaux - pour tenter de faire passer cette vessie pour une lanterne...
Bref, la direction du PQ n'est pas tant dans la «gestion» de crises au sein de ses propres troupes que dans la «création» de celles-ci...
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Ce faisant, ce «gâchis» risque fort de finir par soulever chez les électeurs des questionnements semblables à ceux des quatre députés démissionnaires quant aux qualités de «leadership» de Mme Marois.
À tort ou à raison, combien se demanderont ce que pourrait bien être une gouvernance au pouvoir sous cette dernière alors qu'en étant seulement dans l'opposition, autant d'erreurs de jugement politique s'accumulent depuis un certain temps.
Ce qui, en passant, ne sera sûrement pas sans accélérer les démarches de François Legault pour la création d'un nouveau parti.
Ni sans donner au PLQ l'espoir de voir les appuis au PQ s'effriter lentement.
Ni sans renforcer le pouvoir d'attraction de Québec solidaire auprès d'électeurs et de militants péquistes inquiets de la tournure des choses.
Car il est là le principal danger pour le PQ; s'il est vrai que Jean Charest vit depuis deux ans une relation intense de désamour politique avec les Québécois qui n'est pas prête de se rétablir, d'autres acteurs politiques, autant à gauche qu'à droite, ont quant à eux espoir de récolter l'appui d'un certain nombre d'électeurs péquistes déçus.
Et ce, sans compter cette «autre» alternative souvent oubliée: l'«abstention» possible le jour de l'élection générale...
Bref, la chef du Parti québécois aura beaucoup, beacoup de pain sur la planche cet été si elle entend même tenter un début de reconstruction des ponts politiques que tout ce «gâchis» aura si allègrement dynamités au sein de son propre caucus, Et, par ricochet, au sein de ses propres troupes de même qu'auprès d'un électorat en mode particulièrement volatile de «shopping» politique...
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(1) http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325251/crise-au-pq-monsieur-parizeau-faites-nous-confiance
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(*) Sur l'aimable recommandation d'une internaute, voici en rafale mes analyses remontant jusqu'au début de cette «crise» politique. Vous y trouverez donc la chronologie des principaux événements, de même que plusieurs liens vers diverses transcriptions et vidéos pertinents:
13 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/13/choc-des-g-233-n-233-rations-ou-choc-des-id-233-es.aspx
11 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/11/l-art-de-nettoyer-l-ardoise.aspx
8 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/08/crise-au-pq-deux-voix-et-deux-voies-fort-diff-233-rentes.aspx
8 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/08/le-fond-des-choses.aspx
7 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/07/la-saign-233-e-se-poursuit.aspx
7 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/07/le-pq-en-crise-suite.aspx
6 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/06/la-crise.aspx
5 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/05/amphith-233-226-tre-et-dommages-collat-233-raux.aspx
2 juin: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/02/jusqu-o-249-aller-pour-un-amphith-233-226-tre.aspx
26 mai: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/05/26/l-amphith-233-226-tre-une-171-urgence-nationale-187.aspx
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