Être dans l’agir
Faire comme si les réelles menaces contemporaines n’existaient pas
***
Au Québec, lorsque nous aurons enfin confirmé ce « Je » identitaire,
intégré ces « Nous » multiples et réglé quelques accommodements
raisonnables, ne pourrions-nous pas nous appliquer à relever –-
prioritairement et avec confiance –- les cinq incontournables défis de notre
époque, qui ne sauront attendre : une égalité évidente entre les personnes,
une justice sociale immanente, une croissance économique mondialisée, un
écosystème équilibré et une richesse partagée?
Je veux bien que le bonheur pour tout individu soit d’affirmer sa propre
identité. C'est aussi la condition d’accueillir et de s'engager pour les
autres. Il y a en effet ces deux défis indissociables qui s’affrontent et
se nourrissent : l'identité et l'altérité. Même que si ma fierté provient
de la fidélité à moi-même, ma richesse repose sur la diversité. On peut
ajouter que le progrès humain procède du croisement de l'affirmation des
identités et de la diversité des cultures. Bon, d’accord.
Ce qui nous est nécessaire aujourd’hui, ce sont moins des séances de
thérapies collectives, qu'une nouvelle manière plus large de voir nos
réalités locales, régionales et mondiales, liée à de nouvelles façons
d'agir.
Ce qui signifie que nous devons penser la société dans laquelle nous
voulons vivre ensemble en termes de capacité d’agir, plutôt que de
raisonner négativement dans le langage de problèmes avec les autres. Ce
qu’il nous faut, c’est la forte prépondérance d’une philosophie du
pragmatisme qui se traduit par une forte valorisation de l'action, et de ce
qui donne des résultats.
Rien n'unit plus des gens de toutes les races, de toutes les religions et
de toutes les classes sociales, que des actions communes qui tournent
autour de la sécurité des personnes et des familles, de l’égalité des
conditions pour tous, de l'éducation et de la santé, du travail et de
l’économie, du bien-être et des plaisirs de la vie. Que de bâtir ensemble
les cathédrales du XXIe siècle! Soyons concrets le risque de nos rêves!
Ne pourrions-nous pas nous cramponner au quotidien du terrain, au niveau
des réelles préoccupations et de possibles alternatives des citoyens des
villes et des collectivités territoriales qui font la richesse du Québec?
De miser par exemple sur l’essor de Montréal et d’activer les ressorts des
régions?
Pour les individus comme pour les sociétés, il n'y a pas d’avenir sans
défi. Le projet de faire du Québec un pays pluriel, français et moderne
relève à la fois de cette démarche identitaire d’ouverture et,
conséquemment, des actuelles nécessités linguistiques, culturelles,
démographiques, sociales, économiques, régionales et mondiales.
Nous réussirons ensemble, à notre manière, avec nos valeurs et nos actions
communes, équipées de la boîte à outils d’un pays normal.
Gilles Châtillon
Site Web : [www.gilleschatillon.com->www.gilleschatillon.com]
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Au-delà des accommodements
Tribune libre - 2007
Gilles Châtillon23 articles
En un mot, j'aspire à être un humaniste en quête de
d'égalité et de solidarité. Une espèce rare et en perdition.
Ma vie professionnelle débute dans l'enseignement, du primaire à
l'université (1963-1970). Pour la suite, à titre de haut fonctionnaire au...
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En un mot, j'aspire à être un humaniste en quête de
d'égalité et de solidarité. Une espèce rare et en perdition.
Ma vie professionnelle débute dans l'enseignement, du primaire à
l'université (1963-1970). Pour la suite, à titre de haut fonctionnaire au
Conseil exécutif du Gouvernement du Québec (1977-1984), j'ai facilité le
dialogue social et la concertation au Québec en dirigeant les Conférences
socio-économiques – les 52 « sommets » – ainsi que les dix-sept
Commissions régionales et nationale sur l'avenir politique du Québec.
De 1990 à 2006, j'ai été président-directeur général du Cercle des
présidents du Québec, un réseau sélect de 80 PDG de grandes entreprises du
Québec INC. à l'affût des signaux faibles des futurs possibles pour
éclairer leur gouvernance.
Professeur, administrateur public, dirigeant et consultant d'entreprises,
aussi carnetier sur le Web, je suis diplômé en philosophie, en pédagogie et
en administration (MBA). J'ai œuvré au sein de gouvernements, de
coopératives et d'entreprises privées.
Aujourd'hui, je suis à créer L'institut Québec – Le Monde, un lieu
de réflexion, de propositions et d'influence réunissant des experts et des
universitaires, des gens d'affaires et des artistes, des travailleurs et
des citoyens, des seniors et des jeunes, tous habités par l'idée que
l'avenir ne sait pas attendre et qu'il vaut mieux le convoquer soi-même.
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2 commentaires
Gilles Châtillon Répondre
22 décembre 2007Merci de votre commentaire Hélène B.
Mon pays rêvé, pratiqué et à contruire encore, c'est le Québec.
« Quand les horizons sont bas et fermés, il faut prendre de l'altitude. » Jacques Ferron
Soyons l'étoffe du pays.
Gilles Châtillon
Hélène Béland Répondre
22 décembre 2007"Nous réussirons ensemble, à notre manière, avec nos valeurs et nos actions communes, équipées de la boîte à outils d’un pays normal."
Sur quel pays "normal" fantasmez-vous? Celui qu'Ottawa tente depuis 400 ans de nous mouler ou que d'autres à peine débarqués tentent de nous dénaturer à coups d'accommodements de l'au-delà?
La réalité des faits rattrapera la nébuleuse plastie du discours. Ni le masque ni le moule de la société distincte de l'un ou de la nation québécoise de l'autre ne sont parvenus à exorciser les vieux démons de l'écorché coureur des bois du petit Québec qui rêve grand.
Intégrer l'autre par l'intégrisme de leurs dieux, ouvre une boîte de pendore à faire giguer le diable dans l'eau bénite qui s'est tenu bien tranquille après que le Québec ait tourné le dos par une certaine révolution à son propre intégrisme catholique.
La parle-mentrie de façade se tait enfin...elle a su faire quoi sinon combler le vide de leaderchip politique qui a coûté des millions...combien d'autres millions les Québécois vont-ils encore gaspiller pour des scéances de lamentations, d'autoflagellations, d'autolapidations et d'autoculpabilisations sur la place publique...pour ensuite les compiler en rapports d'autodestructeur de son identité écartelée et sans reconnaissance, sans pouvoir et sans constitution.
L'Histoire se répète et piétine et finit par se faire piétiner....