Il faudrait mettre quelque chose au clair. Mario Dumont n’est pas un pédagogue et il ne dirige pas un parti crypto-indépendantiste. Cela devrait saisir par son évidence mais l’évidence, les avertissements réitérés de Mario Dumont comptent bien peu. Ceux-là même qui disent que les chefs du Parti Québécois ne sont pas des indépendantistes, certains parmi ceux qui assurent que le mouvement a été trahi par ses instances depuis quarante ans, vous assurent avec le plus grand sérieux que les adéquistes sont des indépendantistes qui s’ignorent ou, sinon, des porteurs involontaires mais efficaces de la cause.
Quand, semble-t-il, on se met à penser à l’avenir de la cause indépendantiste, on engendre des maîtres du déchiffrement qui percent les énigmes dans les hautes sphères. C’est là qu’ils ont appris sans doute à entendre ce que les oreilles n’entendent pas et à voir ce que les yeux ne voient pas. Autant ils accusent le Parti Québécois de toutes les bassesses, autant ils brassent une guimauve monumentale à propos de l’Action Démocratique.
On ne peut pourtant pas accuser Mario Dumont d’être un grand simulateur. Il témoigne souvent de son faible engagement nationaliste. Mario Dumont avait juste besoin d’une bonne plateforme électorale après son discours de Toronto qui en était un de reddition. Maintenant que la plateforme est trouvée, il n’a nulle intention d’aller l’épuiser en lui faisant subir l’épreuve des faits.
Ouvrir unilatéralement la Constitution pour aller se faire débouter cruellement devant la Cour suprême serait du suicide politique pour le petit Mario. Pourquoi irait-il montrer à la face du monde que le Canada est bouché et que la règle de consentement des provinces anglophones inscrites rend la filière autonomiste nulle et non avenue? Ses députés de l’Action Démocratique viennent à peine de se louer un appartement à Québec, leurs enfants de s’acheter un iPod ou douze perruches. Les autonomistes veulent être là pour rester.
Mario Dumont répète donc que les temps ne sont pas mûrs. Non seulement Mario Dumont ne voit aucun problème à dissocier la gouvernance québécoise de la cause québécoise globale, il affirme que le but premier de l’économie québécoise est de se ranger dans le club sélect des provinces payeuses de péréquation.
N’importe. Fréquemment au bas de cette chronique des lecteurs laissent des commentaires prédisant que Mario Dumont va tenter pour eux et pour leur cause un formidable effort de persuasion. Mario Dumont leur lance en pleine figure de ne pas compter sur lui, peine perdue. Mario Dumont reprend alors mot à mot le propos du chroniqueur de La Presse Alain Dubuc selon lequel un Québec en pleine santé économique, province payeuse de péréquations, améliorerait son poids politique. La vision de Mario Dumont et celle d’Alain Dubuc est assez simple : que le Québec améliore son rendement et il sera plus justifié d’avoir son mot à dire au sein de la fédération.
Des souverainistes, pris dans un dérèglement autistique, persistent à prêter à Mario Dumont des intentions que ce dernier dit ne pas avoir. À force de se répéter que le Parti Québécois est un repaire d’escrocs qui vendent des terrains imaginaires dans la Nouvelle-Jérusalem, pour faire contrepoids dans leur esprit probablement, des souverainistes se sont épris du calendrier de Mario Dumont. Ils sont certains qu’avec lui des mesures seront prises, des délais d’exécution fixés.
Le Parti Québécois repaire de faussaires qui ne demandent qu’à berner et l’Action Démocratique, blanc berceau des indépendantistes qui s’ignorent, tout ceci a l’incroyable du vrai à leurs yeux. Plus vous les contredisez, plus ils sont convaincus. Ils n’ont pas la confiance facile pourtant comme ils le proclament. Alors ils veulent une association des réformateurs sincères, un lobby des oiseaux qui crient pour l’adoption des délais accélérés. Pour base et point de départ, ils ne trouvent rien de mieux que l’abolition des formations indépendantistes existantes. Pour hâter les délais accélérés, ils engueulent les éléments corrompus et les parasites, discutant pour savoir qui sera le prochain affreux qui fera partie du lot.
***
Y a-t-il un moment pour se demander si le mouvement indépendantiste ne se porterait pas mieux si tant de partisans ne passaient pas tant de temps à dénoncer la pourriture de leurs instances? Un jour on n’aime pas Boisclair, l’autre jour on n’aime pas Marois. On ne veut pas se joindre au Conseil de la Souveraineté car on n’aime pas Larose.
On ne veut pas déterminer les grandes directions du travail à moins que ce soit en plénière et d’avoir discuté des aspects concrets, surtout à propos des fonds de l’Etat qui alimenteront la propagande puis, on ne veut plus, car on en marre des discussions oiseuses. Avec un tel état d’esprit, pas étonnant que ces souverainistes finissent par prendre leur jambe à leur cou et clamer haut et fort que Mario Dumont fera un meilleur travail qu’eux.
Ceci dit, on sait que cette grogne vient comme un symptôme. Le Parti Québécois au pouvoir s’est toujours senti sous surveillance. Il ne voulait surtout pas être accusé d’utiliser à ses propres fins les atouts du pouvoir. Lors d’une émission du Club des Ex portant sur la nomination du nouveau lieutenant-gouverneur, Jean-Pierre Charbonneau raconta un souvenir révélateur. Beaucoup de députés péquistes avaient souvent manifesté leurs intentions au cours des huis clos de voir ce poste anéanti et remplacé par une fonction qui représente plus légitimement l’Assemblée nationale. Ils finissaient toujours par se rétracter de crainte de se faire accuser de poursuivre des buts politiques!
Si des indépendantistes craignent de ne pas se situer strictement dans le cadre des principes d’un gouvernement provincial, qui peut déchirer le filet? Celui qui ne risque pas de se faire accuser d’avoir des intentions politiques préméditées? Alors certains jettent leur dévolu sur Dumont, l’émissaire hypothétique qui fera le contraire de ce qu’il dit. On finit par entendre ce genre d’aberrations quand, en attendant la légitimité du grand soir, le mouvement souverainiste fait figure d’instrument d’opération ne pouvant servir pour nulle opération.
Dans ce retournement où on attend de son contraire l’aboutissement historique tant voulu, des souverainistes voient en Dumont celui qui ne s’est adapté au système qu’en surface et, dans les figures de proue souverainistes, des partisans superficiels qui sont soumis en profondeur.
André Savard
Attendre le salut de son contraire
Des souverainistes, pris dans un dérèglement autistique, persistent à prêter à Mario Dumont des intentions que ce dernier dit ne pas avoir
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11 commentaires
Archives de Vigile Répondre
15 juillet 2007• « Quelqu’un qui ne descend pas le Parti Québécois sur un site souverainiste tel que VIGILE… » (Madame Labrie)
15 juillet 2007 Bruno Deshaies
« Facile de tenter de culpabiliser les québécois nationalistes pour cacher votre médiocrité à faire advenir notre pays. Que d’hypocrisie à faire croire que nous ne sommes pas prêts à assumer notre destin ! » (9 juillet 2007 Serge Savoie s’adressant ici à madame Pauline Marois.)
Chère Madame Labrie,
Le problème n’est pas si les indépendantistes « descendent » le PQ ou pas. Le problème, c’est que les dirigeants du PQ sont toujours à la croisée des chemins. Bien amicalement, je vous inviterais à lire ou à relire l’éditorial de monsieur Bernard Frappier qui fait le point sur le comportement des dirigeants péquistes, du PQ et de ses membres. VOIR :
«La pesanteur et la grâce...»
Le PQ a la frousse de proposer aux Québécois le projet de l’indépendance nationale.
Bernard FRAPPIER
Éditorial de Vigile
jeudi 20 juin 2002
UN RAPPEL... SAMEDI 14 JUILLET 2007 [5 ANS PLUS TARD ! TOUJOURS LE MÊME PROBLÈME.]
N. B. En plus de la lecture de l’éditorial de monsieur Bernard Frappier, il faudrait prendre le temps de faire l’analyse critique des commentaires de 2002 et de 2007 pour le même texte. C’est ce que j’appelle « faire ses devoirs ».
Source : http://www.vigile.net/article5702.html
Ce serait un premier devoir à faire. Je dirais aussi que vous auriez intérêt à faire d’autres devoirs sur l’indépendance du Québec.
Bien avant nous, un grand historien québécois a étudié en profondeur le cas canadien-français dans les deux CANADAS (avant la conquête et après la conquête). Je peux vous dire que cela dépasse la rhétorique simpliste des péquistes souverainistes et des bloquistes égarés à Ottawa dans la maison-mère du fédéralisme canadian.
Si vous voulez faire un autre devoir, je vous conseillerais le lire et de méditer son cours de synthèse historique publié chez Guérin et intitulé HISTOIRE DE DEUX NATIONALISMES AU CANADA(Un conseil : lire une leçon par semaine et vous terminerez votre lecture au bout de 17 semaines).
Après cela, chez le même éditeur, vous pourrez commencer la lecture sinon l’étude de son cours sur
LES NORMES
Pour LES NORMES,vous aurez à consacrer au moins 90 heures de réflexions (équivalence = 6 crédits universitaires !). Après quoi, vous commencerez certainement à mieux comprendre l’optique indépendantiste par opposition à l’optique fédéraliste. Vous découvrirez que faire l’indépendance du Québec n’est pas simplement un programme électoral ou un projet de pays comme s’il n’existait pas déjà, mais un effort collectif pour passer de PROVINCE à NATION INDÉPENDANTE COMPLÈTE DOTÉE D'UN ÉTAT SOUVERAIN AU SERVICE DU QUÉBEC-FRANÇAIS Ça, c’est le bond qualitatif. Fini les tergiversations, la rhétorique péquiste et l’optimisme indépendantiste atavique des souverainistes-accrocs du PQ et du péquisme. Pour reprendre une formule de monsieur Bernard Ffrappier, avec le PQ, C’EST « DU DÉJÀ-VU. DU DÉJÀ-CRU. DU DÉJÀ-DÉÇU. »
QUAND VOUS AUREZ FAIT VOS DEVOIRS, ON POURRA CERTAINEMENT SE REPARLER À PARTIR D’UN CADRE CONCEPTUEL DE L’INDÉPENDANCE QUI NOUS PERMETTRA D’ALLER DANS LA BONNE DIRECTION. VOUS AUREZ APPRIS À PENSER EN PRÉSENCE DES FAITS. ET LÀ, NOUS NE SERONS PLUS DIVISÉS, MAIS UNIS.
Mes salutations sincères.
Bruno Deshaies
Archives de Vigile Répondre
14 juillet 2007A Madame Labrie,
Essayez de transformer le PQ et en faire un parti résolument indépendantiste. Vous y perdrez votre temps. Depuis la démission de Parizeau, et même avant lui, le PQ est devenu confédéraliste. C'était même le cas sous la gouverne de René Lévesque. Et maintenant, avec Marois, le PQ est redevenu un parti qui ne cherche que le pouvoir. L'indépendance est sa dernère préoccupation. La preuve immédiate: l'élection de 2003 s'est fait en ne parlant pas de l'indépendance du Québec. Et la dernière, avec Boisclair et sa feuille de route, l'indépendance était un sujet tabou malgré le programme voté de 2005. Relisez-le et dites-moi si la derière élection a porté sur ce progamme. Libre à vous de continuer à rêver. Pour ma part, je ne critique pas le PQ en écrivant ce que j'écris. Je ne fais que constater les faits. Et au PQ, on a peur des faits. J'ai pu le vérifier maintes et maintes fois.
Nestor Turcotte
Indépendantiste
Matane
Lucille Labrie Répondre
14 juillet 2007Bonjour monsieur Savard
J'ai le goût de vous dire enfin quelqu'un qui ne descend pas le Parti Québécois sur un site souverainiste tel que VIgile, que j'adore soit dit en passant. ON a besoin de Vigile et on a besoin du PQ est-il possible qu'une très grande majorité de souverainistes s'impliquent au sein du PQ pour le relever, s'exprimer, s'imposer afin d'arriver à la création du pays du Québec, plutôt que de se démolir comme nous le faisons depuis trop d'années. À force de s'auto critiquer et dénigrer tous les chefs péquistes , la population ne nous fait plus confiance et ce sont les fédés qui en profitent sans avoir à argumenter leur raison à eux de refuser le pays du Québec.
Dumont carbure selon la direction du vent dans tous les domaines politiques, ce n'est pas de bon augure !
Archives de Vigile Répondre
13 juillet 200713 juillet 2007 Bruno Deshaies
« UNE NATION INDÉPENDANTE NE SE REPOSE PAS, ELLE SE BAT. »
« Attendre le salut de son contraire. » (André Savard) Un article instructif qui nous montre que nos fondements de l’indépendance sont tellement simplistes qu’on peut croire à peu près tout et même son contraire.
Les Québécois embrassent toutes les causes, mais la seule qu’ils hésitent à défendre c’est celle de l’indépendance. Ils sont si timides qu’ils ne demandent que de se faire éclairer sur leur avenir comme si la décision de vouloir faire l’indépendance n’était pas prise. Ils n’ont pas torts, car ni le PQ ni le BQ n’ont pris cette décision ferme.
Bien sûr, nous avons une élite politique souverainiste qui JONGLE avec l’avenir des Québécois. Cette élite se dit et se répète constamment qu’elle se trouve à la croisée des chemins. Toutefois, elle ne cesse de nous seriner qu’elle défend les intérêts du Québec et qu’elle souhaite faire la souveraineté. Mais un coup de vent et puis tout s’écroule. Après quoi, c’est le vide, la chute libre dans l’air, les discours souverainistes attentistes et surtout le chantage comme si elle était la seule à pouvoir faire l’indépendance.
Maintenant nous savons que cette élite s’est convaincu que le peuple n’était pas prêt, mais quand il sera prêt… cette même élite politique promet avec une candeur et une naïveté incroyable qu’elle fera l’indépendance. Je vois déjà madame Pauline Marois enfourcher son cheval blanc et tenir bien haut le drapeau du Québec. Suivez-moi maintenant ! Enfin ! Les Québécois tiendront leur Jeanne d’Arc !
Chère Madame, il sera trop tard, car les forces fédéralistes auront réussi d’ici là à occuper tout le champ politico-culturel ; elles occupent déjà le champ économique. Il restera donc à cette élite politique à s’incliner et à nous répéter que le peuple n’est pas prêt, au grand plaisir des fédéralistes.
Comme je l’écrivais récemment : « Une nation indépendante ne se repose pas, elle se bat. » Tout ce que nous faisons en ce moment, ce ne sont que des débats. Monsieur Normand Perry a bien raison de se demander quel est le degré de notre audace. Et monsieur Nestor Turcotte a aussi raison de mettre un peu plus de réalisme dans la pensée magique des péquistes et même des bloquistes.
Mais avant de créer un autre parti politique, il faudrait d’abord mettre en place un état-major de l’indépendance qui serait en mesure (et qui aurait aussi les moyens financiers) pour positionner l’OPTIQUE INDÉPENDANTISTE comme fer de lance pour expliquer, faire comprendre, persuader et convaincre la population québécoise.
Par ailleurs, les indépendantistes eux-mêmes devraient faire leur devoir. En premier lieu, ils devraient apprendre à se libérer de l’idéologie fédéraliste (cf. http://www.vigile.net/archives/ds-deshaies/docs/02-5-2.html ). En plus, il leur faudrait comprendre sur quels fondements se place l’optique indépendantiste en sachant que la FIN c’est l’INDÉPENDANCE. « Le projet de pays » ne pourra faire autrement que de découler de la réalisation de cette fin première, L’INDÉPENDANCE COMPLÈTE.
Bruno Deshaies
Lecture :
LA RÉFLEXION « Z »
Ou comment reconnaître un indépendantiste lucide ?
Bruno Deshaies
16-5-2002
La 102e chronique du jeudi est inspirée par les prises de position de Madame Marie-Mance Vallée, par les interventions récentes de Monsieur Gilles Verrier sur le Forum Avant-Garde Québec ainsi que par la Tribune libre de Monsieur Pierre Daviau sur « Les forgerons de l’indépendance ». http://www.vigile.net/archives/ds-souv/docs3/02-5-13-daviau-qf.html
Archives de Vigile Répondre
12 juillet 2007Monsieur Fleur de Lys, (?????)
Je serai bref.Car je ne réponds pas aux gens qui ont peur de s'identifier. Exception pour vous.
Je vous pose une deux questions: si le PQ est indépendantiste,pourquoi, depuis tant d'années ne parle-t-il plus d'indépendance. Le député péquiste de Matane vient de se faire élire, de peine et de misère, en cachant le programme de son parti. Il a suivi Boisclair...comme il suit présentement Marois.
Enfin, dites-moi, si le PQ est indépendantiste, pourquoi les deux référendums ont porté sur une union confédérale et non sur l'indépendance du Québec? Je peux faire la preuve de ce que j'avance, n'importe quand et n'importe ou (clavier...)
Invitation a(excusez le clavier...) a (une autre fois)débattre publiquement et devant les caméras de la télé et les médias.
Nestor Turcotte
indépendantiste
Matane.
Nicolas Rodrigue Répondre
12 juillet 2007Je suis désolé M. Gilles Bousquet, mais le Parti Québecois n'est plus souverainiste et cela depuis Parizeau et il avait déjà cessé de l'être avant lui lors du beaux risque. De plus, le PQ n'a jamais été un parti de gauche car René Lévesque lui-même était Libéral avant d'être au PQ. Et le projet de nationalisation de l'électricité était déjà en branle sous Duplessis. Pour être de gauche, il faut remettre en question , au minimum, le système capitaliste. Et le PQ ne l'a jamais fait dans son programme. Et lorsque j'étais étudiant à l'Université Laval, j'ai découvert des textes de Lucien Bouchard lorsqu'il était président de l'association étudiante où il disait que la séparation du Québec n'était pas une fin en soi mais seulement un moyen pour obtenir des privilèges d'Ottawa. Et fidèle à lui-même c'est ce qu'il a fait.
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2007À lire les commentaires de tous et un chacun ici, il m'est venu soudainement l'idée de proposer cette petite méditation : « Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur . » - Stendhal
Quel est le degré de cette audace présentement au PQ ?
Si cette audace est nulle, de quoi la nation québécoise pourra-t-elle alors s'inspirer afin de franchir ce mur de la peur, alors que le seul parti apparemment souverainiste au Québec en a le sang glacé juste à l'idée de tenter d’en faire la conquête, quelqu'un pourrait le dire en toute honnêteté d'esprit ?
Si la création plus que probable d’un parti indépendantiste est décrit par quelques-uns comme étant une division du vote (sic !), certains autres, dont votre humble serviteur, nomment cela comme étant une canalisation du vote indépendantiste à son efficience optimale.
Nous* refusons l’idée d’ajouter un autre deux ou trois mandats de gouverne d’un Québec province canadienne aux quarante ans qui viennent de s’écouler. Nous avons décidé de vaincre l’attentisme par l’audace, et c’est ainsi, et seulement ainsi que toute forme de révolution dans le monde fut rendue possible, et ce n’est pas autrement que cela se fera au Québec !
Dans l’état actuel des choses au PQ, l’argument de la division du vote est d’une futilité qui frise la malhonnêteté intellectuelle. Fallait que je le dise, j’en ai mon sang d’irlandais en ébullition !!!
Normand Perry
Chroniqueur à Vigile.
* Le nous étant un groupe d’individus travaillant méticuleusement et méthodiquement à la création de ce parti en devenir.
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2007Merci d'avoir écrit ce texte M. Savard. En effet, il ne faut pas long pour se rendre compte que le vernis nationaliste de Mario Dumont est bien mince. Malheureusement, le Québécois moyen a mordu à l'hameçon et la prochaine élection laisse présager une prise de pouvoir de son parti. Peut-être faudra-t-il faire l'expérience de son incapacité à mettre en oeuvre sa fameuse autonomie pour revoir éclore les fleurs de lys de l'indépendance...
Pendant ce temps, les indépendantistes se divisent entre eux. Nous devrions pourtant garder à l'esprit qu'aucune pensée magique ni fuite en avant ne fera en sorte qu'une majorité de Québécois épousera la cause pour laquelle nous luttons chaque jour. On dirait que nous nous divisons pour faciliter le règne de l'ADQ. Des expressions comme "prendre notre mal en patience" et "se serrer les coudes" devraient davantage guider nos actions. En tant que péquiste, je crois qu'il faudrait s'accommoder de notre imperfection pour obtenir un meilleur tir groupé.
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2007M. Savard, sur le partie québécois et parfois sur le parti libéral. Bien sûr, il y a là une intention.
Vous présentez, à mon avis, une bonne analyse de la situation.
Pour moi, Mario Dumont est un opportuniste en quête de pouvoir. Il s’est créé un programme qu’il sait irréalisable pour se glisser entre les deux autres parties politiques. Le problème, ce n’est pas Dumont en lui-même, mais la population qui se laisse berner. S’il y a un problème, c’est bien celui-là.
Je suis toujours étonné aussi de voir l’attitude de certains journalistes dans un tel contexte de propositions absurdes de la part de Mario Dumont au plan constitutionnel, qui au lieu de le questionner avec savoir et compétence, se contentent de l’encenser et de
La stratégie de Mario Dumont s’avère efficace puisqu’elle permet une division accrue entre les militants souverainistes. Quoi qu’à ce chapitre je m’interroge à savoir si dans l’ensemble des gens dits souverainistes, il n’y aurait pas un fort pourcentage de personnes qui, au fond, ne sont que des confédéralistes, c’est-à-dire qu’ils ne veulent pas véritablement d’un pays Québec. Je ne sais pas si cela a déjà été sondé, mais il me semble qu’il s’agit là d’une situation nuisible pour la dynamique d’un parti politique qui dans son programme prône l’indépendance alors que le cœur vibrerait fondamentalement au rythme d’une réforme constitutionnelle afin d’obtenir plus d’autonomie. Il y a là, à mon avis, deux buts contradictoires au sein du même parti, et à l’évidence, il faut que l’un des deux buts l’emporte sur l’autre. Il faudra choisir : créer un pays ou rester dans la fédération canadienne. Moi, je veux un pays Québec.
Pauline Marois, d’ailleurs, ne pourra pas se retrancher derrière ces deux buts contradictoires, elle devra, elle aussi choisir. Ce qui impliquera de sa part soit une démarche claire vers l’indépendance, (des gestes concrets de rupture à poser envers le fédéral et des résultats démontrant une progression vers l’objectif ultime, la création du pays Québec), soit une démarche autonomiste à la Dumont ou soit une démarche de gestion gouvernementale provincialiste traditionnelle. Les membres du PQ devront orienter le parti et Mme Marois dans l’une de ces directions. C’est alors qu’ il y aura obligatoirement éclatement du parti. Il se créera soit un parti indépendantiste véritable ou soit un nouveau parti confédératif. À moins, bien sûr que les membres soient tous véritablement des partisans de la création du pays Québec ou au contraire tous des confédéraux. Bien sûr, je joue à l’analyste d’estrade comme bien d’autres.
En ce qui me concerne, il n’y a que l’action et les résultats qui m’intéressent. On verra bien comment tout ça va évoluer et à partir de ce qui se passera, je prendrai mes décisions.
Merci de nous aider à réfléchir sur notre réalité politique et particulièrement, sur notre avenir politique.
Archives de Vigile Répondre
9 juillet 2007M. Savard,
Merci encore une fois. Vous me faites tellement de bien. Même si je ne sais pas l'exprimer comme vous le faites, mes pensées rejoignent les vôtres. Il y a de ces jours où les indépendendistes me découragent tellement que je me demande si nous réussirons un jour à réaliser notre beau projet.
Tous les Nestor Turcotte de ce monde ne nous aident sûrement pas à faire avancer la cause. Merci infiniment.
Fleur de Lys
Archives de Vigile Répondre
9 juillet 2007M. André Savard,
Un souverainiste qui souhaite former un nouveau parti souverainiste en plus de celui du PQ et des Solidaires parce que le PQ a décidé de mettre le couvercle sur le référendum, pour un certain temps, afin d'avoir plus de chances de gouverner le Québec à l'intérieur du Canada, affaiblit la souveraineté. Les Solidaires ont déjà commencé à diviser les chances de la souveraineté juste parce que Mme. David et M. Khadir pensent que le PQ n'était pas assez à gauche à leur goût.
Un souverainiste pressé qui passe sont temps à critiquer le PQ et ses chefs en public serait mieux d'aller aider directement les fédéralistes, tant qu'à faire. Le PQ est autant souverainiste que le PLQ est fédéraliste...me semble.
Un souverainiste devrait militer dans le PQ s'il veut améliorer les chances de son option constitutionnelle.
Je vous donne raison pour une grande votre texte sauf que M. Dumont a démissionné du PLQ de M. Bourassa parce que ce dernier ne voulait pas adopter le rapport Allaire qui suggérait une grande autonomie pour le Québec comme M. Lévesque qui a démissionné du PLQ de M. Lesage parce que ce dernier était carrément fédéraliste.
Fait que, on peut être pour Mme. Marois sans avoir à dénigrer le nationalisme de M. Dumont qui a grandement aidé à messieurs Parizeau et Bouchard au référendum de 1995.
Tant qu'au lieutenant-gouverneur, on ne pourra pas changer ça tant que le fédéral refusera de l'éliminer ou que le Québec ne sera pas sorti de la fédération.
Comme la souveraineté n'est pas à gauche ni à droite, c'est correct que Mme. Marois centre le PQ entre M. Facal et M. Laviolette pour ne pas décourager les souverainistes de droite ni de gauche sauf les extrèmes bien que de vouloir gouverner le Québec-province est très hasardeux pour l'option constitutionnelle du PQ.