La «course pour l'Euphrate» qui oppose la coalition proaméricaine et l'armée syrienne s'est soldée par la victoire de cette dernière.
La ville d'Abou Kamal, depuis laquelle des Kalibr russes étaient régulièrement tirés ces derniers temps, a été libérée, écrit vendredi la revue en ligne Vzgliad. Mais pourquoi cette petite ville était-elle fondamentale pour le Pentagone et la CIA?
La nuit dernière, l'armée gouvernementale syrienne a pris possession d'Abou Kamal, une petite ville syrienne située à la frontière entre la Syrie, l'Irak et la Jordanie. Le rôle de l'aviation et de la marine russe dans l'opération pour libérer la ville, qui était qualifiée de «dernier bastion de Daech sur le territoire syrien», a été crucial.
Cette ville a été — trop — longtemps contrôlée par les djihadistes en raison de sa situation de base arrière. Au sud Daech contrôlait tout le territoire jusqu'à Bagdad, au nord jusqu'à Racca, à l'ouest jusqu'à Palmyre. Personne ne s'intéressait à la minuscule ville au bord de l'Euphrate jusqu'au moment où l'armée gouvernementale syrienne, soutenue par l'aviation russe et les forces d'expédition, est passée à l'offensive.
C'est ainsi qu'a commencé la course pour l'Euphrate pour savoir qui prendrait plus rapidement le contrôle de la frontière juridique de la Syrie avec l'Irak et la Jordanie. Durant cette étrange guerre, les forces proaméricaines de l'ancienne «opposition modérée» empêchaient par tous les moyens les troupes gouvernementales et les forces affiliés (les Perses, par exemple), agissant tactiquement au profit de Daech.
A l'approche d'Abou Kamal, les Américains ont déployé une station de transmission pour appeler les habitants à s'insurger contre le régime de Daech. Tout comme dans les manuels. Sauf que personne ne s'est révolté.
La prise de la ville était censée représenter pour les Américains le principal épisode de leur lutte contre Daech. Tout a commencé pendant l'été 2016, quand les djihadistes avaient essuyé plusieurs défaites douloureuses contre l'armée syrienne et le corps d'expédition russe avec l'aviation. Cette opération aurait pu faire revenir les USA dans la guerre en Syrie en tant qu'acteur réel et non une marionnette docile utilisée à leur guise par les Kurdes et les vestiges de l'opposition «modérée».
Puis, quelque chose est allé de travers. La radio propagandiste a été la première à se taire, puis les agents de la CIA ne répondaient plus, après quoi le convoi a disparu. Les spécialistes américains et britanniques accompagnant le convoi sont portés disparus jusqu'à ce jour. Quoi qu'il en soit, le convoi de la Nouvelle armée syrienne allant vers Abou Kamal était resté sans couverture aérienne et les djihadistes l'ont tout simplement décimé.
Sur 100 hommes, 40 ont été tués sur place. Une vingtaine a été prise en otage puis décapitée. On ignore le sort des Américains et des Britanniques. Mais toute l'«armée» formée par la CIA s'est littéralement évaporée dans le désert.
C'est ainsi qu'Abou Kamal est devenue pour les Américains un nouveau symbole de défaite insensée.
Au 6 novembre, l'armée gouvernementale irakienne avait nettoyé la ville voisine d'Abou Kamal, Al-Qaim. Avec cette libération, l'opération pour repousser Daech de l'ouest de l'Irak peut être considérée comme achevée.