Le ministre Réjean Hébert a confirmé hier que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) a été appelée à la rescousse pour scruter un nouveau volet du feuilleton du Centre universitaire de santé McGill (CUSM): les transactions immobilières entachées d'irrégularités qui ont fait perdre une fortune au centre hospitalier.
Sous le règne d'Arthur Porter, le CUSM s'est lancé dans certaines aventures immobilières sans obtenir l'autorisation de l'Agence de la santé et des services sociaux ou du Ministère, note le rapport Baron.
C'est le cas pour l'édifice du 5100, boulevard De Maisonneuve et pour celui du 2155, rue Guy. Mais le cas le plus problématique demeure l'acquisition détournée du 1750, avenue Cedar des mains du promoteur immobilier Vincent Chiara, par l'entremise d'un bail emphytéotique qui aurait coûté, à terme, 125 millions au CUSM.
Cette somme équivaut à un coût de 1000$ le pied carré - «une valeur dépassant largement les valeurs du marché immobilier», selon le rapport Baron. Or, en raison du zonage, l'immeuble s'est révélé inutilisable pour le CUSM.
Le rapport estime que l'établissement aura perdu de 38 à 42 millions avec le 1750, avenue Cedar. La transaction a emprunté un chemin hasardeux, notent les vérificateurs: le CUSM a procédé par l'entremise d'un organisme à but non lucratif qui lui était affilié, mais qui n'était pas soumis aux règles de transparence des établissements de santé.
Des millions ont été versées à des sociétés à numéro. Des gestionnaires se sont aussi placés en apparence de conflit d'intérêts, précise le rapport. Et tout le monde semble vouloir se laver les mains de ce fiasco. «Il est étonnant d'entendre les gestionnaires actuels du CUSM nous dire qu'ils n'ont pas été impliqués ni consultés dans la plupart de ces transactions alors que leurs noms et leurs signatures apparaissent aux contrats ou aux procès-verbaux», précise le rapport.
C'est la deuxième fois que l'UPAC est appelée au CUSM. Elle enquêtait déjà sur le contrat de construction et de gestion en partenariat public-privé du mégahôpital. L'ex-PDG de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime, a été arrêté relativement à cette affaire.
Nouvelle enquête confiée à l'UPAC
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