L'ancienne première ministre Pauline Marois a défendu l'action de son gouvernement quant à l'exploitation pétrolière sur Anticosti, alors qu'elle s'apprêtait à assister à une soirée en hommage à l'ex-chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, lundi soir à Montréal.
Réagissant à une remarque de la candidate à la direction du Parti québécois, Martine Ouellet, lors du débat de la veille, Mme Marois a dit que son gouvernement s'était assuré auprès d'entreprises pétrolières qu'au moins 50 pour cent «des revenus, des profits, des redevances allaient revenir au Québec».
«Je vais lui laisser ses propres mots, ils lui appartiennent», a-t-elle dit, ajoutant que le gouvernement de Jean Charest avait «renoncé à ses droits sur Anticosti» et que l'intention du sien avait été de se les «réapproprier».
Mme Marois a par ailleurs soutenu que sa position avait toujours été de savoir, d'abord, s'il y avait des ressources à extraire et, ensuite, d'exiger la tenue d'une évaluation environnementale.
«C'était la première entente que nous avions signée avec les entreprises avec lesquelles nous étions engagés, à savoir, allons explorer et s'il y en a, nous procéderons à un BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement). Par la suite nous nous assurerons de respecter notre loi sur l'environnement, l'acceptabilité sociale.»
Mme Ouellet a pour sa part démenti s'en être prise à Mme Marois, mais a réitéré que c'est cette dernière qui avait négocié l'entente. Elle a souligné qu'au moment où elle était ministre des Ressources naturelles et que le contrat a été signé, un débat persistait sur le moment propice à une évaluation environnementale.
«À l'époque, j'avais une entente avec Pauline (Marois) selon laquelle je disais que je voulais le BAPE avant l'exploration alors qu'elle le présentait avant l'exploitation, a affirmé la candidate à la direction du Parti québécois. La fracturation se fait à l'exploration et donc c'est là qu'il y a un impact environnemental.»
Plusieurs politiciens réunis à l'événement, qui se déroulait à l'Écomusée du fier monde, ont par ailleurs noté que le ton était monté lors du débat de dimanche qui se tenait à Sherbrooke.
Le député de Rosemont, Jean-François Lisée, a dit voir d'un bon oeil cette tournure qui incitera, selon lui, le public à suivre les dénouements de la course.
Gilles Duceppe, qui était honoré lors de cette soirée, a pour sa part rappelé qu'il avait, lui aussi, connu de nombreux débats houleux.
«Dans toute course, il se passe ce genre de choses, pas seulement au PQ. J'ai vu ce qui passait dans d'autres partis à Ottawa», a-t-il dit.
L'ancien chef du Bloc québécois n'a pas voulu manifester son appui à l'un ou l'autre des candidats à la direction du Parti québécois, laissant entendre qu'il allait se prononcer à la toute fin de la course.
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