Ce 5 mars, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu a annoncé le déploiement d'un millier de policiers le long d'un fleuve frontalier avec la Grèce pour «empêcher» Athènes de repousser les migrants qui tentent de rejoindre l'Europe.
Un aller sans retour. Après avoir ouvert les portes de l'Europe aux migrants, Ankara a décidé de déployer un millier de policiers le long d'un fleuve frontalier avec la Grèce afin d'empêcher Athènes de les refouler vers la Turquie : «Ce [5 mars], nous avons envoyé le long du fleuve Meriç 1 000 membres des forces spéciales de la police, pleinement équipés, pour les empêcher de repousser [les migrants]», a déclaré le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, lors d'une visite dans la zone frontalière.
La Turquie, qui tente d'obtenir davantage de soutien occidental en Syrie face au pouvoir syrien et son allié russe, avait décidé le 28 février d’ouvrir sa frontière avec la Grèce pour laisser passer vers l'Europe les migrants se trouvant déjà sur son territoire. Après cette annonce, plusieurs milliers de personnes ont afflué au point de passage de Pazarkule.
Plusieurs canots pneumatiques transportant des migrants sont en outre arrivés sur les îles égéennes de Lesbos, Chios et Samos. Le phénomène a d'ores et déjà donné lieu à de violents heurts en dépit des mesures musclées prises par Athènes.
En face, l’Union européenne qui redoute un phénomène migratoire semblable à celui de 2015 – celui-ci avait notamment été facilité par la politique d'immigration promue par Angela Merkel, avec son lot de conséquences sociales, économiques et politiques en Allemagne et dans d'autres pays européens – a dénoncé le 4 mars «l’usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques» et promis de «prendre toutes les mesures nécessaires» pour protéger ses frontières.