(Québec) Le Parti libéral du Québec (PLQ) est désormais poursuivi pour 12,2 millions par l'acheteur éconduit de son ancien quartier général de Montréal.
« Le montant réclamé semble dépasser les capacités financières de notre parti et, par conséquent, les administrateurs pourraient être exposés à supporter personnellement les obligations financières du parti si ce dernier perdait la poursuite sur toute la ligne et n'arrivait pas à acquitter ses dettes », s'inquiète Jérôme Turcotte dans son rapport que La Presse a obtenu. Il était président de la commission politique du PLQ lorsqu'il l'a rédigé, en avril dernier.
Dans une poursuite intentée à la fin de 2014, une société à numéro appartenant à l'homme d'affaires David Owen réclamait 2 millions au PLQ pour avoir écarté, illégalement selon lui, son offre d'achat pour en accepter une autre. Or, il a déposé une requête amendée le 28 septembre 2015 portant la somme à 12,2 millions, faisant valoir des dommages liés à « la perte d'opportunité d'affaires ». Le tribunal a prolongé récemment la période de mise en état du dossier jusqu'à mars 2017.
Les membres de la direction du PLQ ont eu « la surprise » d'apprendre tardivement, en novembre 2015, que la réclamation avait augmenté, déplore M. Turcotte. Le PLQ aurait souscrit une police d'assurance pour donner une protection à ses administrateurs, mais ceux-ci n'en avaient toujours pas pris connaissance le printemps dernier, selon son document.« Bien que le parti risque de sortir indemne de ce litige, il semble qu'il aurait dû être davantage proactif dans ses communications avec les administrateurs relativement à l'enjeu de l'exposition du parti et de ses administrateurs à un risque financier de cette taille en informant notamment les administrateurs de l'étendue de la couverture de leur police d'assurance. »
- Jérôme Turcotte, dans son rapport que La Presse a obtenu
« Cela devrait être corrigé prochainement suite à certaines demandes, mais le fait d'avoir à demander pour obtenir ce genre d'information devient à la longue irritant », ajoute M. Turcotte, lui-même avocat.
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