Agence France-Presse - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a évoqué jeudi devant l'Assemblée générale de l'ONU un «complot» américain dans les attentats du 11 septembre 2001, provoquant le départ immédiat des délégations des États-Unis et de l'Union européenne de la salle.
Les États-Unis ont aussitôt qualifié ces propos de «détestables».
Evoquant les attentats du 11-Septembre qui ont fait quelque 3.000 morts en 2001, M. Ahmadinejad a dit: «quelques éléments à l'intérieur du gouvernement américain ont orchestré l'attentat pour inverser le déclin de l'économie américaine et son emprise sur le Moyen-Orient de manière à sauver le régime sioniste».
«La majorité du peuple américain de même que d'autres nations et des politiciens sont d'accord avec ce point de vue», a-t-il ajouté.
Parlant d'une autre théorie sur l'attentat, le président iranien a ajouté qu'il avait «été mené par un groupe terroriste mais le gouvernement américain l'a soutenu et a pris avantage de cette situation».
Il a cité une troisième théorie: «un groupe terroriste très puissant et complexe, capable de passer au travers avec succès de toutes les couches de systèmes de renseignement et de sécurité américains, ont perpétré l'attentat».
«C'est le principal point de vue mis en avant par les dirigeants américains», a-t-il dit.
«Plutôt que de représenter les aspirations et la bonne volonté du peuple iranien, M. Ahmadinejad a de nouveau choisi de dégoiser sur des théories viles de complot et des propos antisémites qui sont détestables et délirants», a souligné Mark Kornblau, porte-parole de la mission américaine à l'ONU.
Un diplomate européen a expliqué que les délégations européennes avaient quitté la salle en signe de solidarité avec les États-Unis.
Les propos de M. Ahmadinejad constituent «un affront à l'Assemblée générale et à la vérité», a indiqué un diplomate français à l'AFP.
Le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon a estimé pour sa part que les propos du président iranien étaient «inacceptables» et qu'ils «représent(aient) une menace déstabilisatrice pour la région et pour le monde». La délégation canadienne a aussi quitté la salle au moment du discours du président Ahmadinejad.
Juste après les attentats du 11-Septembre, «une machine de propagande est entrée en action», a aussi déclaré M. Ahmadinejad.
«Il était dit que le monde entier était exposé à un énorme danger, nommément le terrorisme, et que la seule façon de sauver le monde était de déployer des forces en Afghanistan», a-t-il ajouté. «Finalement, l'Afghanistan, et peu après l'Irak, ont été occupés».
«Il a été dit que quelque 3000 personnes ont été tuées le 11-Septembre et nous en sommes tous très peinés. Cependant, jusqu'à maintenant, en Afghanistan et en Irak des centaines de milliers de personnes ont été tuées, des millions blessées et déplacées et le conflit est encore en train de s'étendre», a-t-il encore ajouté.
Auparavant, le président iranien a parlé du colonialisme résurgent et du réarmement dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
«À la place du désarmement, la prolifération et l'accumulation d'armes nucléaires, biologiques et chimiques s'est étendu, plaçant le monde sous une menace plus grande. Le résultat en est que les mêmes buts des colonialistes et des esclavagistes ont été poursuivis avec un nouveau visage», a-t-il insisté.
Le «complot» du 11 septembre
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