Ce 11 septembre qu'on ne peut oublier

La tour de la démocratie s'écroule

11 septembre 2001

L’écroulement des TOURS du World Trade Center, ce 11 septembre 2001, a bouleversé le monde entier. Il a été l’élément déclencheur d’une guerre à finir avec ceux que l’on soupçonne d’en être les auteurs, ces « terroristes sans âme ni conscience ». Encore aujourd’hui des milliers, sinon des millions de personnes, se demandent toujours qui sont les véritables auteurs de pareil attentat. Bien des années devront s’écouler avant que nous en connaissions tous les dessous.

Il y a, par contre, un autre 11 septembre, dans la seconde moitié du siècle dernier, qui a bouleversé les grands démocrates et humanistes du monde entier. Il s’agit de ce 11 septembre 1973 qui mit fin à la DÉMOCRATIE au CHILI et dont on ne savait trop, à l’époque, qui en étaient les principaux responsables. Aujourd’hui, après 35 ans, nous les connaissons. Le rappel de ce 11 septembre 1973 est d’autant plus pertinent que ce sont les mêmes acteurs qui continuent à être actifs dans cette Amérique latine, toujours déterminée à prendre son envol vers une société plus juste, plus équitable, plus responsable, plus démocratique.

Patricia Parga-Vega, journaliste, membre du groupe investag’Action, raconte qu’après la reconnaissance du triomphe d’Allende, par le Sénat chilien, le président de Pepsi-Cola, Donald M.Kendall, qui avait ses entrées à la Maison Blanche, demanda, le 14 septembre 1970, au Président d’accorder une audience extraordinaire à un chilien ami et collègue : Agustin Edwards, propriétaire d’un des journaux les plus influents du Chili : El Mercurio. Dès le 15 au matin, la rencontre a lieu et Agustin Edwards demande l’aide des États-Unis pour empêcher la passation du pouvoir présidentiel à Allende. La réponse ne se fait pas attendre. Ce même jour, dans l’après-midi, sont convoqués au bureau ovale : Henry Kissinger, secrétaire d’État, Richard Helms, directeur de la CIA, et John Mitchell, à titre privé. Nixon les informe « qu’un gouvernement allendiste n’est pas acceptable pour les États-Unis et ordonne à la CIA de jouer un rôle direct. Dans ses Mémoires, Helms confirme : « Le Président m’ordonna de provoquer un coup d’État militaire au Chili, un pays jusqu’alors démocratique. »

Une semaine plus tard, ce fut l’opération visant le général René Schneider, commandant en chef de l’armée chilienne et fidèle à la Constitution. Il fut mortellement blessé, le 22 octobre 1970, au cours d'une tentative d'enlèvement par un groupe d'extrême droite, et succomba à ses blessures le 25 octobre. L’échec de cette première opération visant à empêcher le transfert des pouvoirs du Président défait, Eduardo Frei, au Président élu, Salvador Allende, allait faire place à un second scénario, plus à long terme, de déstabilisation politique, économique, sociale et religieuse. Le mouvement « Patrie et Liberté » allait devenir le bras terroriste provoquant des enlèvements, faisant sauter des tours à haute tension, tuant et assassinant des personnalités trop influentes dans leur milieu. Le syndicat des « propriétaires » des camions, assurant les approvisionnements en alimentation et en biens essentiels, allaient créer la rareté et générer le mécontentement de la population. Sur les marchés internationaux on fit tout pour faire baisser le prix du cuivre, source principale des revenus de l’État. Tout cela bien couvert par une presse qui rendait le Gouvernement de l’Unité populaire, seul responsable de tous ces mots. Au sein de l’armée, certains parvinrent à créer suffisamment de mécontentement pour que le général Carlos Pratt, fidèle à la Constitution et successeur du Général Schneider, donne sa démission. Ce dernier, en 1974, sera assassiné, en Argentine, sous les ordres d’Augusto Pinochet, celui-là même qu’il avait recommandé à Allende pour le remplacer à la tête des forces armées. C’est ce dernier qui deviendra l’oreille attentive et le bras armé de Washington et de l’oligarchie locale toujours unie autour d’Agustín Edwards. Ainsi, en ce 11 septembre 1973, il convertira l’armée chilienne en une force terroriste qui s’attaquera à la TOUR de la DÉMOCRATIE, en bombardant la MONEDA, Parlement des élus du peuple, et en emprisonnant, tuant et massacrant des milliers de citoyens.

Pendant que les oligarchies et Washington célèbrent leur victoire, des milliers de morts, de disparus, de prisonniers, de torturés d’exilés, de familles décimées un peu partout dans le monde, font monter un cri de douleur qui traverse non seulement le peuple mais toutes les personnes de bonne volonté d’à travers le monde. Tout cela, comme l’affirmait le même Pinochet, « pour sauver la vie et la fortune des élites dirigeantes qui se sont senties menacées dans leurs privilèges. »

Ce 11 septembre 1973 ne doit-il pas secouer la conscience des grands démocrates que nous prétendons être ? Ne doit-il pas interroger les engagements de nos gouvernements et les solidarités exprimées par nos médias et nos élites ? De qui sommes-nous vraiment solidaires ? Est-ce de valeurs fondamentales comme la démocratie, la vérité, la liberté des peuples de disposer de leur avenir dans le respect de celui des autres ? Ou est-ce encore de nos propres intérêts au détriment de ceux des autres ? Ce qui s’est passé au Chili dans les années 1970 certains intérêts veulent le répéter au Paraguay, en Équateur, en Bolivie, en Argentine et au Venezuela en 2008. De qui et de quoi le peuple canadien veut-il être solidaire et quel gouvernement saura-t-il en être le promoteur ?

Que ce 11 septembre d’hier et d’aujourd’hui soit pour tous un jour de vérité.

Oscar Fortin
Québec, le 11 septembre 2010
http://humanisme.blogspot.com/2008/09/ce-11-septembre-1973-la-tour-de-la.html

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2010

    L'explication que vous n'entendrez jamais du gouvernement américain est celui-ci: Les plan originaux des tours avait été fait avec une protection à l'amiante. Et les évaluations de risque avait été fait selon ces plans. Le boycotte de l'amiante a fait en sorte que les travaux d'isolation ont été interrompu à mi-chemin. Seulement les structures de la moitié inférieur étaient protégées!
    La réglementation hystérique sur l'amiante a probablement été un facteur dans le mystérieux effondrement de la tour numéro 7, qui elle n'a jamais été touché. La façon d'enlever l'amiante dans un édifice américain ressemble à une décontamination nucléaire et elle est extrêmement coûteuse. Avouez que le propriétaire avait eu excuse en or pour s'en débarrasser et comme il était couvert part les assurances en plus. Alors ...
    Oui, il y a des choses étranges dans cette histoire, mais pour les comprendre vous devez chercher dans la bonne vieille cupidité humaine plutôt que dans des motifs politiques.
    Aviez-vous entendu parler de l'impact des joints d'étanchéité qui était fabriqué avec un composite d'amiante avant le vol de Challenger? Ça n'ont plus, cela n'a pas fait beaucoup de bruit.
    Oui, l'amiante est un matériel qui peut être cancérigène, mais qui peut sauver des vies. Mais vous n'entendrez jamais un politicien osé le dire. Admettre qu'une loi a pu coûter la vie de 2000 personnes et de quelques astronautes, ce n'est pas le genre d'admission que les politiciens aiment faire. Alors si vous voulez absolument un complot ...
    Nous devons faut-être cohérent dans nos doutes. Si les Américains ont été assez brillants pour berner toutes la planète, ils auraient été assez brillants pour en faire une opération militaire rentable. Vous voyez des profits à l'horizon, pour eux ?
    Oui. les Américains ont fait de l'interventionnisme un peu partout sur la planète. Oui d'un certaine façon, nous pourrions être tenter dire qu'ils méritaient ce genre d'attentat.
    Mais d'un autre coté, pourquoi les Canadiens-Français n'ont pas détourné un avion dans la Tour de Londres? Pourquoi ne faisons-nous pas des attentats dans le métro de Londres? Avec notre histoire, nous aurions de bonnes excuses!Pourtant.
    Et à ce compte, beaucoup de peuples auraient aussi de faire des attentats. À commencer par les Chiliens! Mais ils ne sont pas des fanatiques religieux ...
    Ce que vous avez perdu de vue dans votre analyse est que l'attentat du 11 septembres n'est qu'UN attentat parmi une très longue série d'autres perpétrés dans tout l'Occident. Oui, beaucoup de gens ont des bonnes raisons de détester les Américains, mais ce n'est pas pour ces raisons qu'il manque deux tours à NY.
    Regardez sur toutes la planète et si vous prenez la peine de rechercher au-delà des médias conventionnels, vous allez découvrir que des gens ont décidé d'utiliser l'Islam comme une arme de guerre et de conquête.
    Saviez-vous que l'Angleterre va vraisemblablement devenir un état islamique dans les 30 prochaines année ? Et bien ce n'est pas la "Prêche" qui va vous l'apprendre. Beaucoup trop bouillant comme sujet.
    Beaucoup de gens s'intéressent au multiculturalisme, sur ce site. Mai en pratique, très peu d'entre-eux savent, à quel point les choses vont vraiment mal en Europe. Là bas, ils parlent maintenant d'une immigration de substitution, car à toutes fin pratique; c'est la fin d'une culture au profit d'une autre.
    Faite donc une recherche avec le mot "Eurobia" sur google.
    Bonne journée !

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2010

    Humaniste lucide: Votre saut dans le temps me semble quelque peu précipité. Mieux vaudrait trouver des réponses fondées aux nombreuses questions soulevées par de plus en plus de scientifiques et de chercheurs sur ce qui s'est vraiment passé le 11 septembre 2001. Évidemment que nous savons que des tours se sont effondrées mais qui sont ceux qui peuvent en expliquer le comment de cet effondrement contrôlé. Peut-être découvrirons-nous que ceux que le rapport officiel accuse, ne sont pas les véritables coupables et alors que faire avec votre 11 septembre des siècles passés? Je m'excuse, mais mieux vaudrait répondre préalablement aux questions soulevées. Je vous souhaite bonne chance.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2010

    Dommage que M. Fortin ait oublié le seul autre 11 septembre qui était pertinent de rappeler. Et qui permettait de comprendre les attentats du 11 septembre 2001.
    La date: le 11 septembre 1683. Le lieu: Vienne
    L'armée chrétienne de Jan III Sobieski mettra fin à la montée de la Deuxième Djihad. En choisissant cette date, les Intégristes ont voulu transformé une journée de défaite, en journée de victoire.
    http://gatesofvienna.blogspot.com/2006/09/other-september-11th.html
    Et c'est pour cette victoire qu'ils veuillent y ériger une mosquée de la victoire.
    http://www.newsmax.com/InsideCover/ground-zero-mosque-tawfik-hamid-hamas-obama-bloomberg/2010/08/18/id/367823

  • Claude G. Thompson Répondre

    12 septembre 2010

    Monsieur Fortin.

    En lisant le dernier message laissé par Allende à son peuple avant de mourir, nous ne pouvons faire autrement que d’être frappés par le courage et la foi absolue des authentiques hommes d’État qui comme lui, sont allés jusqu’au sacrifice ultime de leur vie pour le salut de leur nation.
    En jugeant de la valeur des nôtres à l’aune de celle de ces derniers, nous ne pouvons plus nous surprendre des résultats que nous avons obtenus jusqu’à maintenant quant à notre émancipation nationale. Sans vouloir, il va de soi, demander à nos hommes et femmes politiques de donner leur vie pour faire notre pays, nous devrions tout de même nous attendre de leur part à un peu plus de courage politique face à ceux qui comme l’actuel gouvernement du Québec, spolient nos ressources et font, pour paraphraser monsieur Barberis-Gervais, de la prévarication.
    Sans avoir à attendre des années, nous devrions prendre dès maintenant tous les moyens possibles pour non seulement les déloger du pouvoir, mais aussi, les mettre au banc des accusés en instituant des commissions d’enquête nationales sur l’ensemble des points litigieux de leur gouvernance tout autant que sur les rapports illicites qu’ils entretiennent avec des groupes d’intérêts financiers, industriels ou de toute autre nature qui sapent à leur base les valeurs fondamentales de la démocratie.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2010

    Merci à M. Le Hir pour son commentaire. Je viens de relire de dernier message laissé par Allende à son peuple avant de mourir. L'exemple d'un chef d'État porteur d'authentiques valeurs humaines. Je vous laisse la référence. Vous ne regretterez pas d'en faire de nouveau la lecture.
    http://www.legrandsoir.info/Chili-Dernier-discours-de-Salvador-Allende-a-la-radio-nationale-le-11-septembre-1973.html

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2010


    Défendre les valeurs démocratiques doit être un combat de tout citoyen et de tous les peuples. La démocratie est très fragile et n’est jamais tout à fait acquise. N’oublions jamais les trois 11 septembre que nous a si bien rappelé Gilles Châtillon. Si on a mis 50 ans à reconnaître la vérité de Gandhi, 35 ans celle d’Allende, combien de temps, pensez-vous, va s’écouler pour que nous connaissions la vérité du World Trade Center, surtout avec les preuves scientifiques qui s’accumulent de jour en jour contre les dispositions secrètes du gouvernement américain? Avec l’effondrement économique mondial, les États-Unis sont en train de perdre sur tous les plans.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    12 septembre 2010

    M. Fortin,
    En anglais, on dit : "Hindsight is twenty-twenty vision".
    Votre rappel des événements du 11 septembre 1973 en constitue la meilleure preuve.
    À l'époque, même si l'on se doutait bien que les États-Unis étaient pour quelque chose dans le renversement d'Allende, on était loin de se douter qu'ils en étaient les seuls instigateurs.
    Il est totalement scabreux qu'un pays qui ait aussi sciemment et délibérément toutes les règles de la démocratie pendant aussi longtemps soit parvenu à s'en faire le parangon.
    Heureusement, la couche de vernis à fini par craquer sous la poussée de ses propres excès, et les États-Unis sont en train de se pendre tout seuls avec la corde qu'ils ont tissée.
    Il y a tout de même une justice en ce bas monde.
    Richard Le Hir