L’entrepreneur Tony Accurso affirme qu’il donnait 75 000 $ par année en financement occulte au Parti libéral du Québec (PLQ), et que cette somme était remise à l’ex-grand argentier libéral Marc Bibeau.
Accurso a fait ces révélations vendredi matin dans le cadre de son procès pour des accusations de fraude et corruption reliées aux contrats que ses entreprises obtenaient auprès de la Ville de Laval. Mais il a aussi passé quelques minutes à décrire ses manœuvres à l’intention des politiciens provinciaux.
«Je faisais faire 25 chèques par année, et on livrait ça à monsieur Marc Bibeau, du Parti libéral, à Saint-Eustache. Ça servait de contribution», a-t-il raconté.
Selon la loi, seuls les individus, et non les entreprises, ont le droit de financer les partis politiques. Pour que tout paraisse légal, 25 employés de Tony Accurso signaient les chèques, et l’entreprise les remboursait par la suite. Ces employés servaient donc de prête-noms.
Selon Accurso, c’est le PLQ qui lui demandait ces 75 000 $ annuellement. D’ailleurs, le PQ et l’ADQ (devenue la CAQ) lui auraient aussi fait des demandes, qu’il n’a pas chiffrées.
«Dans ce temps-là, depuis tout le temps, (...) les partis politiques, que ce soit le PQ, que ça soit l’ADQ, que ça soit le Parti libéral, ils nous demandaient de l’argent», a-t-il dit, sans préciser les montants qu’il remettait au PQ et à l’ADQ.
L’entrepreneur dit avoir cessé cette pratique à partir de 2010, lorsque l’ex-ministre Jean-Marc Fournier «a clarifié la loi».
«Il a dit, on n’a plus le droit de faire des prête-noms. Alors on a arrêté», a affirmé le témoin.
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