À reculons ou pressé-pressé

Tribune libre

Dans sa pensée, il y a déjà quelques mois, de déclencher des élections prématurées, Pauline Marois avait encore cette naïveté de croire que la corruption serait sanctionnée, primo. Mais, par association, elle s'est fait prendre à l’élection par plus fin renard. On connaît la suite de ce film.

On apprend de nos erreurs et là on a vraiment appris. Mais quoi!

Cette bonne claque nous réveille mal de notre manque de réalisme.

Quelque chose cloche et nous ne le voyons pas. Et certains s’en font un devoir à répétition. Nos pensées sont perdues dans la démonstration que nous sommes capables de gouverner. Pas de ce que nous voulons.

Encore dans la corruption libérale

Et depuis l’arrivé au pouvoir d’un gouvernement majoritaire, le Québec n’est pas encore sorti de cette corruption qui jaillit jusqu'au plus profond de la culture libérale, de faire des affaires en politique et de faire de la politique en affaires avec un hameçon qui fait le lien pour soutirer ce qui n'a pas d'odeur. Et, entre les lignes de ce pouvoir, beaucoup de ces sourires de ceux qui ont gagné le gros lot tout en s'enfermant dans un château de béton quelque chose sans se faire achaler.

Le parti québécois a été incapable de s’éloigner de ces odeurs. La politique est une maison de verre. Pour un parti qui s’identifie à une aspiration de liberté, c’est difficilement pardonnable. . Le PQ pourrait avoir une tache sur sa virginité qu’il se fera remettre sur le nez, s’il ne fait pas maison nette.

Alors donc, il semble que la vie soit réduite à faire de l'argent, qu’importe la manière et que cela s'appelle réussir. Que les fondements d’un pays soient réduits à démontrer qu’on peut faire de l’argent.

On perd le nord

L’Or noir devient notre devise. Au diable les déchets et les conséquences pour nous et l’avenir de nos ressources dénaturées et dilapidées. On perd le nord à vouloir du fric rapide pour payer l’épicerie.

Heureusement, pour nous rediriger sur des pistes et faire évoluer la pensée commune de cette nation parfois capricieuse nous avons nos chantres, allumeurs de réverbères, fédéralistes mous ou à tout crin et tous ceux qui prennent malin plaisir à nous voir nous casser le cou. Si nous n’avons pas appris la première leçon; combattre les fédéralistes plutôt que se débattre entre nous, c’est qu’il manque quelque chose à notre réflexion commune.

L’attentisme de Drainville ou les raffinements de Lisée ne nous aident pas à comprendre. Avec tous ces bruits, les silences parlent plus; c’est tout dire.
Je crois qu'il y a méprise depuis longtemps de bien des gens sur le sujet de la souveraineté partenariat ou indépendance ou séparation.

Faire l'indépendance

Ça fait plus de vingt ans que je crois que pris de tous les bords, on s'en sort pas. Un projet d'indépendance prend le pas sur tout autre sujet et le prédomine.

Prenons l'économie. Si elle va bien, le pourquoi de faire l'indépendance devient son argument faible net l’argument fort celui de l’importance de protéger sa culture et sa langue.

Et si l'économie va mal, c'est l'inverse qui est vrai. Alors gouverner une province n’est pas la chose à faire pour montrer notre crédibilité à faire autre chose...

La chose à faire c’est de prendre le pouvoir pour faire l’indépendance en premier. Gouverner une province doit être remis à une équipe comme si le premier ministre devenait un président d’une république et de former un gouvernement qui s’active aux intérêts. Ce leader doit s'entourer d’une équipe spéciale, s’agiter pour négocier, dénoncer, et planifier et articuler le pays concrètement. Il a le devoir de prendre les moyens pour réaliser ce qu’il considère comme le mieux-être de la nation; études, esquisses, projets doivent surgir en toute transparence, mais aussi exiger du palier fédéral cette volonté et cette transparence d’actes et d’intention.

Ce message doit avoir une objectivité suffisante et un portance que seul un gouvernement donne. La promotion d'une bonne idée doit être assortie des moyens pour sa diffusion neutre. Alors que les partis politiques doivent en faire des pamphlets et faire de la partisannerie. Le rigorisme n'est pas de l'éthique.

Une représentation forte d’un message clair sur le palier fédéral affaiblit ceux où celles qui seraient tentées de parler au nom du Québec sans représentation électorale de leurs opinions constitutionnelles seraient donc neutralisées. Le Bloc est incontournable et passage obligé. D'avoir dit que le Bloc s'éteindra le plus vite possible est une formule superficielle "nounoune" puisque tous les partis seront caduques d'une façon comme d'une autre. Les partis devront tous se redéfinir dans leurs programmes et certains dans leurs statuts légaux. Aucun parti fédéraliste existera. Fini!

Le bien supérieur de la nation

C’est donc que de vouloir l'indépendance de ce que nous sommes pour prendre ses propres décisions est un mouvement qui fait partie du processus de croissance d'un peuple digne de ce nom a besoin d’être présent aux deux paliers et de faire ce qu’il a annoncé et ce qu’il doit faire. L’indépendance, se fait par force de vivre et par force de caractère comme l'ado, l'oiseau ou le dauphin. Le politique et le droit doivent servir comme moyens pour l’accomplissement du bien supérieur de la nation. C’est un passage obligé et non un passage circonstanciel.

Ça prend quelques personnes solides et visionnaires pour mener et ouvrir le chemin dans ses méandres juridiques et politiques.

Alors monsieur Drainville, monsieur Lisée avec tout l'immense respect que je vous dois, le "promissoir" d’une vision à reculons ne convient qu’à ceux qui regardent en analyste le train passé. Le reculons n'est pas une alternative au dit-on trop pressé-pressé.

J'attends un peu mieux. La récréation est terminée. En toute démocratie, la rue attend son leader, pas l'inverse.


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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 septembre 2014

    Le peuple tibétain aussi revendique son identité. Mais son oppresseur pourrait réussir à l'assimiler avant qu'il ne s'affiche au monde...

  • François Ricard Répondre

    18 septembre 2014

    Québec et Ottawa, ce sont David et Goliath.
    75 contre 228.
    Nos "porte-parole" auront beau gueuler, c'est la majorité anglophone qui décide. Toujours.
    Et nous sommes condamnés à devenir de plus en plus minoritaires.
    Depuis 1995, y a -t-il un seul député du PQ qui nous a rappelé ce fait incontestable?
    Y a-t-il un seul député du Bloc qui a osé nous lancer cette vérité à la face?
    75 contre 228, c'est toujours perdant.
    Et dire que nous nous apprêtons à fêter le 150e anniversaire de cette imposture.