À l’Est, du nouveau

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L'espoir change enfin de camp

À Bruxelles, où s’étaient réunis les ministres de la Défense de l’OTAN, le secrétaire général de l’organisation, M. Jens Stoltenberg, a dénonce ce qu’il n’hésite pas à qualifier d’« escalade inquiétante », bien que, de son propre aveu, l’Alliance ne soit pas « directement impliquée en Syrie ». Pour sa part, le secrétaire d’État américain à la Défense, un certain M. Ashton Carter, dont on découvre le nom, l’existence et la fonction à cette occasion, ne craint pas de parler d’« erreur fondamentale. »

Que s’est-il donc passé hier, quel événement grave, quelle nouvelle défaite sur le terrain qui justifient la mise en garde de l’un et la condamnation de l’autre ? Daech aurait-il jalonné de têtes coupées une nouvelle avancée de ses troupes? Le Front Al Nosra aurait-il coupé l’axe vital qui relie Damas à Alep en passant par Hama et Homs ? La Turquie aurait-elle remporté un succès militaire décisif sur les Kurdes ?


Rien de tout cela. Mettant ses actes en conformité avec ses paroles, la Russie de Vladimir Poutine vient déployer dans une impressionnante démonstration de force toute sa puissance de feu dans le ciel de la Syrie. Après des frappes aériennes massives, la marine russe, depuis la mer Caspienne, à quinze cents kilomètres de distance, a lancé des dizaines de missiles sur des cibles dûment repérées et signalées par ses alliés syriens. Pour la première fois depuis des mois, l’armée de Bachar el Assad s’est sentie en mesure de déclencher une offensive terrestre contre les zones tenues par la rébellion autour d’Idlib. L’espoir change enfin de camp…

Qu’en adviendra-t-il ? Il est trop tôt pour le dire. Mais ce qui est apparu en pleine clarté, ce sont les arrière-pensées, c’est l’hypocrisie de la prétendue coalition qui étale depuis des mois dans le conflit syrien son impuissance et ses divisions. Loin de se réjouir que la Russie, l’Iran et l’armée syrienne fassent à leur place le sale travail qu’ils étaient censés faire, les uns, tout à leur obsession de voir tomber le régime alaouite, les autres, obnubilés par la crainte de voir naître un Kurdistan autonome, d’autres encore, qui font de leur mieux pour qu’Al Qaida l’emporte sur Daech, ont condamné l’intervention militaire qui pourrait déjouer leurs plans et changer le cours des choses.

Pour la première fois depuis le début de la guerre qui ravage la Syrie et l’Irak, qui met en péril la paix de la région et du monde, qui jette des millions de malheureux sur les routes de l’exil, et qui a permis à la barbarie de prendre son essor, une des plus grandes puissances du monde tente de barrer sa route atroce à la démence. L’intervention militaire russe a déjà contraint un certain nombre de tartuffes à lever le masque et à montrer où vont leurs préférences. C’est une victoire de la vérité, en attendant l’autre.


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