Environ la moitié des Québécois estiment que les autorités devraient empêcher les migrants d’entrer au pays directement à la frontière canado-américaine. Et près de 40 % croient qu’une arrivée importante de tels migrants rendra le Québec moins sécuritaire.
Ces données ressortent d’un sondage SOM réalisé pour Cogeco Nouvelles la semaine dernière, dans le contexte de l’arrivée chaque jour de centaines de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis, souvent d’origine haïtienne.
Plus précisément, 51 % des personnes interrogées se sont dites d’accord avec l’énoncé « on devrait empêcher les migrants d’entrer au pays directement à la frontière canado-américaine ».
Ce sont les gens de plus de 35 ans et ceux de la région de Québec qui sont les plus favorables à l’idée de les empêcher, dans des proportions de 57 à 59 %.
À l’opposé, 37 % des personnes interrogées ne croient pas qu’il faille empêcher les migrants d’entrer au pays directement à la frontière canado-américaine.
« Au moment où ça a eu lieu [le sondage], on avait des discours très jovialistes de la part de nos dirigeants : le premier ministre [Justin] Trudeau, le premier ministre [Philippe] Couillard, le maire de Montréal aussi, M. [Denis] Coderre.Donc, on avait l’impression que c’était [venez, entrez, c’est le bar ouvert, vous êtes acceptés] », a rapporté au cours d’une entrevue Éric Lacroix, coprésident de SOM, qui tente d’expliquer ainsi l’opinion des personnes interrogées.
« Il y avait une impression dans la population, aussi, à ce moment-là, qu’en agissant de façon illégale comme ça, donc en franchissant la frontière de façon illégale, ces gens-là allaient avoir un statut privilégié par rapport aux gens qui respectent les règles. Il y avait une réaction épidermique », a-t-il ajouté.
Le ton des dirigeants politiques a changé depuis, estime-t-il, au point où les résultats seraient peut-être différents si on réalisait le sondage aujourd’hui.
Sécurité
Par ailleurs, 39 % des personnes interrogées ont dit croire que l’arrivée récente et importante de migrants rendra le Québec moins sécuritaire.
Cette donnée peut paraître surprenante, d’autant plus que la plupart de ces demandeurs d’asile sont d’origine haïtienne et que Haïti n’a jamais été associé au terrorisme, aux violents conflits.
M. Lacroix tente une explication de ce raisonnement : « il y a quand même une certaine criminalité de gangs de rue, où on a des gens de nationalité haïtienne qui sont impliqués. Peut-être que cette crainte-là vient de ça : le fait qu’ils entrent, qu’ils n’auront pas nécessairement de travail, qu’ils n’auront pas de permis de travail dans les premiers mois, pendant que leur demande va être évaluée ; peut-être que ça va faire en sorte que certains vont être désespérés et vont s’associer à des gangs de rue, faisant monter la criminalité ».
Mais, à l’opposé, 48 % ont dit croire que cela n’aurait aucun effet sur la sécurité au Québec. Les universitaires sont 65 % à le croire, alors qu’ils sont 59 % chez les 18 à 34 ans.
Ville sanctuaire
La décision du maire Coderre d’avoir désigné Montréal comme ville sanctuaire pour les sans-papiers semble avoir mal passé.
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