La députée péquiste Lorraine Richard accuse Catherine Fournier de vouloir creuser la tombe du Parti québécois, qui a été rétrogradé au rang de 3e parti d’opposition, derrière les solidaires.
«Ce qui me choque, c’est le fait que Catherine Fournier est en train de détruire le PQ!» a lancé la députée de Duplessis après avoir quitté précipitamment le Salon bleu du parlement mercredi.
Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a donné raison mercredi à Québec solidaire, qui réclamait un rebrassage des sièges au Parlement en raison de la décision de la députée de Marie-Victorin de siéger comme indépendante.
«Dans la mesure où le PQ compte désormais moins de députés que QS, ce dernier parti sera dorénavant le deuxième groupe d'opposition, et le Parti québécois sera le troisième groupe d'opposition», a-t-il tranché.
Les banquettes du fonds
Avec seulement neuf députés, le PQ perd du temps de parole en Chambre et est relégué aux banquettes situées sous les tribunes, qu'occupaient depuis les élections les élus solidaires.
C’en était trop pour Lorraine Richard, qui a choisi de ne pas assister à la période de questions. «J’avais besoin de ventiler», a-t-elle confié à notre Bureau parlementaire.
«Je suis fâchée quand quelqu’un se présente sous la bannière du PQ aussi récemment que le 1er octobre et, après, fait tout en son pouvoir pour détruire ce parti-là, sans aucune considération pour les hommes et les femmes, autant les députés que le personnel qui y travaille. Donc, j’aimais mieux quitter l’Assemblée que de lui dire ce que j’avais à lui dire au Salon bleu», a-t-elle insisté.
La députée Richard compte bien rester, elle, au PQ. «Quand bien même je serais la dernière, je ne quitterai pas le PQ. Quand je m’engage dans quelque chose, je m’engage dans ce que je crois, et j’y crois encore.»
QS n’est plus un mouton noir
Le leader parlementaire solidaire Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas caché sa satisfaction de voir sa formation politique prendre du gallon. Selon lui, c’est un moment important pour QS.
«Il y a une décennie à peu près, il y avait un seul député solidaire qui était ici. Il s'appelait Amir Khadir. Dix ans plus tard, Québec solidaire n'est plus un mouton noir, n'est plus une curiosité politique. C'est maintenant la deuxième opposition à l'Assemblée nationale», s’est-il félicité.
Ce qu’ils ont dit
« Je ne vous cacherai pas que ç’a effectivement un effet, sans dire sur le moral des troupes, mais ç’a un effet sur la façon dont on se gouverne à l’Assemblée nationale, on n’est plus assis à la même place, on sera assis un peu plus loin. » – Le député péquiste Martin Ouellet
« C’est un moment important pour Québec solidaire. C’est un moment symbolique. On a été pendant longtemps les derniers au fond de la classe. On avance un peu aujourd’hui. » – Le député solidaire Gabriel Nadeau-Dubois