Billet — Louis Lapointe

Que reste-t-il de la bataille des Plaines?

La pensée unique de Bernard Amyot

Bernard Amyot ne détourne pas l’histoire, il la nie


La défaite des Plaines n’en serait pas une, il s’agirait plutôt de la fin de l’arbitraire du Régime français, un progrès selon lui. S’il vante les mérites de l’habeas corpus que le conquérant anglais nous aurait légué, ainsi que les vertus de la Charte canadienne des droits de 1981, il pratique aussi les restrictions mentales que lui ont enseignées les bons Jésuites, oubliant de mentionner que le droit à l’habeas corpus fût justement un des droits suspendus en 1970 par le père de la Charte canadienne, Pierre Trudeau, lorsqu’il a emprisonné arbitrairement des centaines de victimes innocentes à l’occasion des événements d’octobre.

Victoires individuelles et victoires collectives

Qu’ont en commun Claude Robinson, Jacques Demers et Pauline Marois ?


On ne fera certainement pas l’indépendance en ne valorisant et récompensant que les efforts et les victoires individuels qui conduisent à l’excellence de la grosse Presse. Si Pauline Marois était un peu moins la chef de son parti et un peu plus la leader des indépendantistes, elle n’aurait pas besoin de se poser toutes ces questions au sujet de la grandeur de sa maison et des fleurs qui ornent ses plates-bandes. Elle éprouverait moins le besoin d'être parfaite.

Bâtonnier (2005)

Le club



« Ce qui est réconfortant dans notre système démocratique, c’est qu’on n’a pas besoin d’influencer directement le processus décisionnel pour obtenir les résultats recherchés. On a qu’à contrôler les nominations; on n’a même plus besoin de leur dire quoi faire, ils le savent d’instinct. Tant que nous nommons des gens de notre club, même s’ils ne sont pas du même bord politique, nous sommes tranquilles, c’est à cela que ça sert les collèges privés. Nous ne pourrons jamais trop remercier nos bons jésuites qui ont tracé la voie. »

Les amis, leurs réseaux



Parce qu'il s’agit d’amis et de leurs réseaux pour qui la seule liberté qui vaut vraiment la peine d'être défendue est celle de faire de l’argent, le plus d'argent possible, afin de la dépenser comme bon leur semble, voilà pourquoi ils nous préfèrent idiots et serviles.

Ces anciens juges qui lavent plus blanc que les politiciens



Que je sache, le juge Gomery et sa troupe d’avocats et d’enquêteurs n’ont jamais appréhendé les têtes dirigeantes du scandale des commandites, justement ceux qui nomment les juges! Dans les faits, John Gomery n’a jamais livré la marchandise. Si le public s’est satisfait des pions remis à la justice et a fait du bon juge un héros, c’est parce que les médias l’ont voulu ainsi ! On en a fait un personnage de roman-savon grâce à la télédiffusion quotidienne des travaux de la commission qu’il dirigeait. Il est devenu le symbole de l’incorruptibilité, «ce bon vieux juge Gomery», une icône que tout le monde aime et respecte, peu importe les allégeances politiques !

Zélites et zélotes

Pour une poignée de dollars, combien parmi nos zélites seraient prêts à condamner sans procès d’insolents zélotes indépendantistes ?


Pour une poignée de dollars en cachet, combien parmi nos zélites seraient prêts à condamner sans procès d’insolents zélotes indépendantistes ? Et pour quelques dollars de plus, quels sont ceux qui seraient prêts à se convertir en onde ?

Sans courage, l’indépendance ne se fera pas!



Tant qu’on présentera l’indépendance du Québec uniquement comme une simple nécessité de la vie quotidienne, elle ne sera pas. Sans rêve, il ne peut y avoir de grandes œuvres, de grandes découvertes, de voyages vers la lune. Sans passion, il n’y aura pas de libération et nous continuerons de sombrer dans la médiocrité, à défaut de nous élever de notre fatale aliénation. Sans hommes et femmes épris de liberté, il ne peut y avoir de liberté. Sans courage, l’indépendance du Québec ne se fera pas!

Le jour de l’indépendance

nous serons tous Québécois


En ce jour de la Fête nationale de la France et des Français, est-ce que quelqu’un en France aurait l’idée saugrenue de se demander si la nation française est civique ou ethnique ? Est-ce que les Français sont des Gaulois, des Celtes ou des Francs ? Est-ce que les Français descendent du singe tant qu’à y être ? Des questions inutiles lorsqu’on parle de l’indépendance d’un pays. Parce que la France est un pays libre qui possède la personnalité internationale, nous ne nous posons que peu de questions sur ce qu’est un Français. Nous savons tous qu'un Français est un citoyen de la France qui parle français.

L'ombre de Nortel

Lacroix vs Madoff

Qui a dit que le crime ne payait pas?


La création d’une commission pancanadienne des valeurs mobilières n’y changera strictement rien, puisque ce n’est pas la réglementation des transactions financières qui est problématique, mais bien les lois criminelles et les moyens qui sont donnés aux corps policiers, comme la GRC et à la SQ, pour débusquer les professionnels du crime économique. C’est surtout la compétence qui nous manque cruellement au Québec et au Canada, comme nous l’avons vu dernièrement avec les cafouillages de l’Autorité des marchés financiers et de la SQ dans l’affaire Norbourg qui ont mis près de deux ans avant de réagir (...)

Le plan Marois

Le grand écart



Comment ne pas constater que Pauline Marois a déjà atteint les extrêmes limites du grand écart ? Si elle s’aventure au-delà de la fragile position qu’elle a adoptée depuis qu’elle est devenue chef du PQ pour ravir quelques votes adéquistes de plus, il y a un sérieux risque de déchirement au sein de sa propre formation politique. On peut d’ores et déjà lui prédire qu’en décidant d’aller encore plus loin dans le compromis, elle tombera à coup sûr dans le vide laissé entre les deux chaises sur lesquelles elle tente vainement de se maintenir en équilibre depuis qu’elle est chef du PQ.

Un lecteur m’écrit

Les vraies raisons du départ de François Legault



En fait, si François Legault a démissionné, c’est parce qu’il se sentait à l’étroit dans le cadre péquiste actuel qui néglige la réalité qui en est une d'endettement structurel contre lequel une province ne peut rien faire et que seul un pays peut régler. D'après ce lecteur, il faudrait voir dans la démission de François Legault une sévère critique à l’égard du gouvernement Charest, du gouvernement fédéral et de son propre parti, le PQ, plutôt qu’une décision motivée uniquement par des raisons personnelles.

Départ de François Legault: à l’ombre de Michael Jackson



Le jour où les politiciens cesseront de prendre les citoyens pour des imbéciles à qui on peut faire avaler n’importe quoi, peut-être retourneront-ils voter ! En opposant lucides et solidaires comme il le fait, François Legault suggère que les Québécois refuseraient de se donner un pays pour des raisons essentiellement idéologiques.

Autopsie d'une autodestruction

Mort annoncée de la Presse



La « Presse » disparaîtra un jour ou l’autre parce que ce journal ne défend pas la langue française comme il le devrait, ses chroniqueurs et éditorialistes contribuant eux-mêmes à l’accélération de ce mouvement en répandant la pensée «gescaienne» qui est hostile au Québec français et à la langue française. Une des premières victimes de la montée du bilinguisme au Québec sera sans doute « La Presse » parce que ses lecteurs sont déjà perméables à l’idée du bilinguisme d’ouverture qu’on leur y vend chaque jour (...)

Bonne fête, Jean !



Lorsque Jean Charest soufflera les 51 chandelles de son gâteau de fête ce soir, il aura certainement une pensée heureuse pour tous ses compatriotes québécois à qui il donne l’exemple chaque jour depuis son élection en 2003. Si, comme leur premier ministre, les Québécois sont plus sensibles aux questions éthiques, ils sont également plus nombreux à être bilingues. C’est normal, l’anglais est la langue de la prospérité et des affaires. C’est aussi la langue de l’ouverture sur le monde. Un jour ou l'autre, la fête nationale sera bilingue, ce n'est qu'une question de temps.

Vigile, un village virtuel gaulois

Astérix et la zizanie*



*De tous les albums des aventures d’Astérix, c’est celui que je préfère. César ne sachant plus quoi faire contre les méchants Gaulois, décide d’envoyer Détritus pour semer la zizanie. Le jour de l'anniversaire du chef Abraracourcix, Détritus offre un vase à Astérix, qu'il prétend être l'homme le plus important du village. Je vous laisse imaginer la suite. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Gosciny savait caricaturer les pires travers des hommes. Comme ce petit village où habitaient les plus irréductibles des Gaulois, Vigile est une libre communauté de résistants et n’est pas lui non plus à l’abri de la discorde avec ses bagarreurs impénitents et leurs gros ego.

Le Plan pour un Québec souverain

Le syllogisme de Pauline



Que Madame Marois veuille gouverner le Québec ne me pose aucun problème. Qu’elle veuille récupérer les pouvoirs du Québec que le gouvernement fédéral s’est approprié au fil des ans non plus. Mais qu’elle déclare que cette gouvernance conduira à la souveraineté comme elle le fait présentement est un dangereux syllogisme. Tous les gouvernements qui se sont succédé à Québec, indépendantistes comme fédéralistes, ont toujours réclamé plus pour le Québec. Il s’agissait alors des revendications dites traditionnelles du Québec.

Le plan Marois

Pour en finir avec la chicane : la chicane !



Tous les Québécois savent que Jean Charest n’a aucune raison objective d’exercer de rapport de force pour obtenir quoi que ce soit d’Ottawa. Sa base électorale anglophone s’identifie davantage au ROC qu’aux revendications historiques du Québec. Voilà pourquoi il est si optimiste. Plus le Québec recule, plus sa base électorale est satisfaite et plus elle contribue à sa caisse électorale et donc à l’augmentation du salaire que lui verse le PLQ. Ne nous le cachons pas, Jean Charest est commandité pour couler le Québec.

Un avenir après Rideau Hall ?

La Reine Mimi



Curieusement, j’ai toujours pensé que notre bien-aimée Gouverneure générale du Canada avait tous les attributs requis pour devenir reine. Elle aime la vie de château, les fêtes, les voyages et les crises constitutionnelles. Elle a une magnifique garde-robe et doit probablement avoir un des plus beaux assortiments de chaussures, sacoches et chapeaux qu’on puisse trouver au Canada.

Patrick Bourgeois fait des gains

Retour aux sources

Des militants coupent les vivres au PQ et au Bloc


Pour avoir déjà vu passer les chèques de ce militant de la première heure qui n’est ni un homme d‘affaires, ni quelqu’un qui cherche les faveurs, un militant indépendantiste qui donnait déjà au début des années 70 les petits 5 $ que René Lévesque souhaitait obtenir du plus grand nombre de Québécois possible, je sais qu’il s’agit de gros montants. Et bien cette année, ses contributions il va les donner au Journal Le Québécois de Patrick Bourgeois.

Quel cadre pour les universités ? (4 de 4)



Si l’Université est confrontée à des problèmes de répartition de tâche, de financement et de gouvernance, a-t-elle tous les outils nécessaires pour les résoudre seule, ou, doit-elle compter sur l’aide du gouvernement pour y arriver? Doit-on revoir le cadre juridique qui régit les relations entre les universités et le gouvernement qui est leur principal bailleur de fonds? Doivent-elles conserver leurs prérogatives d’établissements autonomes financés par le public?

Libérons le PQ !

Dehors les aristocrates, debout patriotes !



Nous sommes mûrs pour une véritable mutinerie, pour du sang neuf ! Imaginez, si nous ne sommes même pas capables de faire la révolution au sein de notre propre parti, de le nettoyer de ses fossoyeurs avant qu’il ne soit trop tard, comment pouvons-nous imaginer un seul instant pouvoir faire l’indépendance un jour? Le courage que nous manifesterons pour moderniser notre parti deviendra la bougie d’allumage qu’il nous manquait pour rallier les forces vives du Québec et faire l’indépendance.

Quelle mission pour l’Université ? (3 de 4)



Doit-on limiter notre regard à l’accessoire, la gouvernance, ou questionner le principal, la tâche des professeurs et l’évaluation qui en est faite par leurs pairs? Ainsi, l’Université doit-elle rendre compte seulement de sa gestion financière ou doit-elle être plus transparente et élargir cette reddition en y ajoutant la répartition de la tâche de ses professeurs qui est au cœur de la mission universitaire, une information généralement tenue secrète par les universités ?

Quelle gouvernance pour l'Université? (2 de 4)



Les universités, comme toutes organisations, ont leurs coutumes et leurs secrets qui sont difficilement accessibles à des gens qui n’ont jamais baigné dans cette culture. C’est donc moins l’indépendance et la rémunération des administrateurs que la connaissance de l’organisation qui serait la solution au problème que nous tentons de résoudre. Nous devrions donc demander à des personnes compétentes qui connaissent bien l’Université de les administrer et de les gérer. Il est moins important d'avoir des comités sur l’éthique et la gouvernance que d'avoir des comités qui s'intéressent directement au cœur de la mission universitaire.

Quelle crise des universités ? (1 de 4)



Y a-t-il une autre façon de concevoir l’Université? Les professeurs souhaitent une université savante. Les chercheurs souhaitent une université innovante. Les étudiants souhaitent une université curieuse. La communauté universitaire souhaite une université autonome. Les citoyens souhaitent une université engagée dans le milieu. Tous les éléments de la mission qui incombe aux universités et à leurs professeurs sont là...

Éthique et politique

Le code Charest

Codifier le mensonge et le conflit d'intérêts


Pas besoin d’être devin pour imaginer le genre de règles d’éthique que devrait contenir le code Charest. Notre premier ministre nous a donné suffisamment d’indices de ce que pourrait être ce code depuis qu’il a accédé au pouvoir en avril 2003. Nous savons déjà que le conflit d’intérêts sera autorisé, il sera peut-être même élargi et deviendra une condition pour être nommé ministre. Les exceptions créées pour Sam Hamad, Pierre Corbeil, Philippe Couillard et Pierre Arcand sont en voie de devenir une règle générale qu’il faudra certainement codifier.

Québec

PPP



Devant l'exaspération grandissante de nombreux Québécois et à la suite des questions pressantes posées par des journalistes anxieux d'en savoir plus au sujet du financement du CHUM, Jean Charest a évoqué la possibilité de recourir au plan B. Je me suis alors demandé ce que pouvait bien contenir ce plan B qu'on ne cesse de brandir quand tout va mal: quand le Québec veut se séparer, quand le pont Champlain menace de s'écrouler, quand rien ne va plus au CHUM! Pourquoi Jean Charest ne nous a-t-il pas plutôt proposé un plan A?

Ces lucides qui ne disent pas tout

Brève réponse à Joseph Facal*

Peut-on croire les politiciens?


Une récente série d'articles publiés dans le Journal de Montréal révélait que dans ce pays que Joseph Facal décrit ironiquement comme néo-libéral - La Finlande - le réseau d'éducation était gratuit, public et universel du primaire à l'université. Dans ce pays, il n'y a pas d'école privée, pas de commission scolaire, pas de droits de scolarité à l'université et les impôts des contribuables sont élevés.

Budget provincial 2009

De la surdité à l’aveuglement volontaire

Le temps de la bêtise...


Si le dernier budget de Monique Jérôme-Forget manquait totalement de vision, tous les commentateurs politiques et économiques que j’ai entendus et qui faisaient l’apologie de l'actualisation des tarifs souffrent des mêmes maux que Jean Charest (...)

Les administrateurs de la CDPQ ne savaient pas

Les comités n'ont été d'aucune utilité dans le cas des PCAA


Manifestement, les mécanismes d’éthique et de gouvernance mis en place par le conseil d’administration de la Caisse de dépôt et de placement du Québec n’ont pas fonctionné et devraient être sérieusement remis en question à l’aune de la crise que vient de subir la Caisse avant qu'on songe à les implanter partout au Québec.

L'innocence comme vertu

La comédie des ratés*

Carbonneau vole la vedette à Rousseau


On se serait cru dans les meilleures années de Robert Bourassa. L'allocution d’Henri-Paul Rousseau devant la Chambre de commerce de Montréal ne méritait pas la une hier soir, alors qu'une nouvelle sportive concernant le Canadien de Montréal volait la vedette au bulletin de 18h. Les explications au sujet des 40 milliards $ perdus par la Caisse de dépôt et de placement (CDPQ) ont laissé la place à la nouvelle du jour, au drame national qui se vivait alors dans toutes les chaumières du Québec, Bob Gainey venait tout juste de congédier Guy Carbonneau.