2012-2013: «L'élection» de Charest
25 juillet 2012
Monsieur Deshaies, vous avez raison. JJC a choisi le 4 septembre prochain comme date d'élection non sans raison:
1. Cette élection se veut un vote de confiance envers le Plan Nord;
2. Cette même élection sera utilisée pour entériner l'approche de la ligne dure envers les mouvements étudiants et l'imposition de lois spéciales advenant tout mouvement de désobéissance civile;
3. JJC sait très bien qu'aucun de ses adversaires actuels ne représente une menace sérieuse à sa réélection. Pauline Marois est le boulet qui empêche le Parti québécois de capitaliser sur le mécontentement général envers les libéraux. Le PQ s'est contraint à la maintenir en poste, après l'éviction de Gilles Duceppe par Gesca, par crainte d'une élection imminente. La CAQ de François Legault a fait la démonstration qu'elle n'est que la caricature de l'image que se font les Québécois(e)s de la chose politique. Quant aux autres partis, les médias ont diabolisé Amir Khadir et placé les autres partis dans la marginalité, sinon l'occultation;
4. Évidemment, JJC a gagné du temps en repoussant les audiences de la Commission Charbonneau cet automne. En déclenchant les élections juste avant ces audiences, il vise à protéger ses baîlleurs de fonds les plus importants.
N'en déplaise à Bernard Landry, lors de son discours devant le Nouveau mouvement pour le Québec dimanche (http://www.vigile.net/L-independance-du-Quebec-est-une), Papineau n'a pas réussi à obtenir la démocratie (nous n'en avons jamais eu en 404 années d'histoire), mais un simulacre de démocratie, et seulement après que la démographie ait définitivement placé les Canadiens-Français en minorité. On pourra parler de véritable démocratie le jour où notre gouvernement représentera en tout temps la volonté de la majorité des Québécois(e)s. Tant que les minorités anglophone et ethniques liées à l'Ordre marchand canadian nous imposeront leur choix pour nous gouverner, cette démocratie n'existe dans la tête que des bon(ne)s-ententistes et colonisé(e)s de notre peuple.
Finalement, si "O" et monsieur Deshaies en êtes à arguter pour tenter de donner son 4% au pire gouvernement de l'histoire du Québec, le problème n'est pas seulement du côté de ce gouvernement pourri à la moëlle, mais également du côté des alternatives, du peuple et du système. Pauline Marois a littéralement saboté les assises du PQ et détourné ce parti de sa mission fondamentale. Elle ne doit son sursis qu'à la complaisance des médias depuis la dernière tentative avortée de putsch (le torpillage de Duceppe) et à sa mainmise absolue sur le parti dès son couronnement en 2007. Mais ça ne leurre personne. Si elle l'emporte en septembre, ce sera de peine et de misère et après que ses supporteurs se soient bouché le nez et fermé les yeux. Si les nouveaux partis indépendantistes (PI, ON) ou de gauche (QS) affaiblissent le PQ ou causent sa défaite, la responsabilité en incombe entièrement à Pauline Marois et ses prédécesseurs qui ont succédé à Jacques Parizeau. L'Ordre marchand a fait main basse sur tous les médias et ne s'est jamais gêné pour détourner le système d'éducation de sa mission civique (former des citoyen(ne)s responsables et engagé(e)s) au profit de leurs intérêts (main d'oeuvre bon marché et servile) à chaque fois que leurs pantins sont au pouvoir. Et la démonstration des effets délétères de notre subordination politique et juridique à Ottawa n'est plus à faire.
Cessons donc d'alimenter ce cercle vicieux en pensant, dès maintenant, en terme de faisabilité grandissante pour l'indépendance. Il faut appuyer des indépendantistes partout, qu'ils soient d'Option nationale ou du Parti indépendantiste et offrir ses services à ces partis afin d'avoir un(e) candidat(e) indépendantiste dans chacun des 125 comtés du Québec. Si leurs appuis causent la défaite de candidat(e)s péquistes, voire la réélection des libéraux, le Parti québécois n'aura plus de choix: il devient ouvertement indépendantiste ou il disparaît. Aux sceptiques, je pose la question suivante: entre Jean Charest et Pauline Marois, qui est le (la) plus susceptible de faire monter l'appui à l'indépendance? Un nouveau gouvernement de corruption et d'intransigeance libéral ou un gouvernement inefficace, carriériste et suffisant susceptible de soulever le scepticisme envers les vertus d'un Québec indépendant et la volonté du gouvernement de la faire?