Malgré la longue agonie du Bloc québécois depuis la vague orange de 2011, Yves-François Blanchet en briguera-t-il la chefferie ? L’ex-ministre péquiste dit être « en réflexion ». Il s’est même retiré de son siège de commentateur à l’émission de RDI, Les Ex– mieux connue sous son nom de baptême de Club des ex. Ce qui, à vrai dire, donne l’impression qu’il est plutôt tenté par la chose. S’il le fait, on pourra dire de lui qu’il est dorénavant un ex-ex... Blague à part, pour un parti au bord du gouffre, ce serait une bonne prise. Yves-François Blanchet – aussi connu comme le « goon à Pauline », du temps où il était ministre au sein du gouvernement Marois – n’a certainement pas la langue dans sa poche. Pitbull Son titre informel de « goon » venait en effet de son petit côté pitbull. Du genre à ne pas lâcher le morceau tant qu’il ne décidait pas lui-même de le faire. Or, à moins d’un an de la prochaine élection fédérale, c’est un trait de caractère dont les bloquistes risquent fort d’avoir besoin. Indépendantiste de longue date, M. Blanchet sait aussi se faire pragmatique. Après les douloureux déchirements internes au Bloc opposant les clans « promotion de l’indépendance » et « défense des intérêts du Québec », savoir faire le pont entre ceux-ci s’annonce ardu, mais pensable. Vraie question Cela dit, chez les souverainistes, les « sauveurs » sont clairement en rupture de stock. S’il fait le saut au fédéral, M. Blanchet ne fera pas exception à ce constat. La vraie question est toutefois ailleurs. Considérant la défaite historique du Parti québécois et le déclin évident de son option, continuer à s’incruster à Ottawa pour une poignée d’élus en vaut-il encore vraiment la peine ? Dit autrement : au lieu de faire chambre à part au parlement canadien, les bloquistes ne devraient-ils pas plutôt se joindre à la refondation possible au Québec de ce qu’il reste encore du mouvement souverainiste ? À suivre...