Les revendications du gouvernement caquiste de François Legault seront désormais portées à Ottawa par le Bloc québécois, a annoncé vendredi le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, après son premier tête-à-tête avec le premier ministre du Québec.
Peu importe le parti politique au pouvoir à l’Assemblée nationale, le mandat du Bloc québécois est « d’être le porteur de la voix du Québec à Ottawa », a estimé M. Blanchet en point de presse à Montréal, à sa sortie du bureau du premier ministre du Québec.
Soulignant le caractère « nationaliste décomplexé » du gouvernement de François Legault, le chef bloquiste a fait valoir que cette nouvelle posture à Québec est à la source de « zones de tensions » avec Ottawa.
M. Blanchet se propose donc de défendre « le mandat que les Québécois viennent de confier à la Coalition avenir Québec » face au gouvernement de Justin Trudeau.
Il ne s’agit pas pour autant d’un programme commun, a-t-il tempéré. « On ne le construit pas ensemble. »
Les positions des deux formations politiques — qui ne partagent pas la même vision de l’avenir politique du Québec — se rejoignent sur plusieurs enjeux, nommément les questions identitaire et linguistique, ainsi que l’immigration, a pointé M. Blanchet.
Des sujets qui vont « revenir à l’avant-plan de l’actualité, de manière systématique, d’ici l’élection fédérale » d’octobre prochain, croit-il.
Yves-François Blanchet s’est fait plus circonspect sur l’intention du gouvernement de la CAQ de réduire les seuils d’immigration. « Il appartient à l’Assemblée nationale de prendre de telles décisions », s’est-il limité à dire, sans préciser s’il appuyait ou non cette position.
Et le Parti québécois ?
Le nouveau chef bloquiste a également été évasif lorsque questionné sur l’impact que ce rapprochement avec la Coalition avenir Québec pourrait avoir sur la relation privilégiée qu’entretiennent le Bloc québécois et le Parti québécois.
« C’est une collaboration multipartite », a-t-il simplement évoqué.
Il n’est plus question au Bloc québécois de choisir entre défendre les intérêts du Québec et mettre en avant l’indépendance, a fait valoir M. Blanchette. Il n’y a pas d’opposition entre les deux, a-t-il insisté, évoquant l’épisode d’entre-déchirement qui avait mené à l’éclatement du caucus bloquiste sous le règne de Martine Ouellet.
« Au Bloc québécois, on est convaincus que l’indépendance et les intérêts du Québec, c’est ultimement une seule et même chose. »
SNC-Lavalin
Par ailleurs, M. Blanchet s’est dit « au diapason » avec le premier ministre Legault dans le dossier de SNC-Lavalin. Les deux hommes privilégient la conclusion d’une entente avec la firme québécoise de génie-conseil afin de préserver les emplois et le siège social de l’entreprise à Montréal.
« On entend dans le Canada une forme économique de Quebec bashing comme si [tous les employés] étaient une gang de bandits et tant pis si des milliers d’emplois et une entreprise sont sacrifiés », a-t-il dénoncé.