Le nouveau pacte sur les migrations et l’asile que la Commission européenne devrait dévoiler au cours du mois de juin promet de meilleures voies légales pour entrer en Europe.
« J’espère que nous pourrons le présenter au début de l’été », a déclaré lundi 18 mai Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures.
Mais, lors d’une vidéoconférence organisée par le groupe de réflexion Friends of Europe, basé à Bruxelles, Mme Johansson a laissé entendre que les aspects les plus litigieux du nouveau pacte en matière d’asile n’avaient pas encore été résolus. Parmi ceux-ci figurent les questions relatives à la répartition des demandeurs d’asile entre les États membres, à partir de ceux dans lesquels ils arrivent. En 2016, la proposition de la Commission exigeait un système automatisé basé sur des quotas, ce qui a déclenché la révolte d’États membres comme la Pologne et la Hongrie. Lorsqu’on lui a demandé si un tel système serait intégré au nouveau pacte, M. Johansson est restée évasive.
« Je suis plus optimiste de trouver une solution maintenant que lorsque j’ai commencé mes voyages dans les capitales et mon dialogue avec les États membres », a-t-elle déclaré.
Mme Johansson a cependant fourni d’autres indices. Elle a dit qu’il y aurait une grande attention au processus lorsqu’il s’agira de faire la distinction entre ceux qui méritent l’asile et ceux qui ne le méritent pas. […] ajoutant que le retour des demandeurs déboutés doit être plus rapide et plus efficace. Elle a également parlé des voies légales d’entrée en Europe et a lancé l’idée d’avoir des ONG ou des communautés locales pour parrainer les réfugiés dans le cadre d’un programme de réinstallation plus large . […]
« Chaque année, entre (un et un million et demi de personnes, NDLR) arrivent de façon régulière dans l’Union européenne, en tant que migrants, et c’est ce que nous devrions renforcer », a-t-elle déclaré, notant en comparaison qu’environ 200 000 personnes arrivent de manière irrégulière. […] Mme Johansson a insisté sur le fait que sa nouvelle approche vise également à créer un nouveau récit sur la migration et ses politiques.
« Ils font partie de nous », a-t-elle déclaré, soulignant le rôle que jouent de nombreux migrants dans la lutte contre la pandémie dans toute l’Union européenne.
Autres citations :
« Il y a toujours des extrémistes de droite, des forces racistes et xénophobes qui veulent décrire les migrants comme quelque chose d’anormal, qui veulent décrire les migrants comme « Eux » ou « Ils ». Mais ce n’est pas vrai. La migration est normale, les migrants sont ici et sont là depuis des générations. Nous avons donc de nombreux migrants et de nombreuses personnes issues de l’immigration et ils font partie de « nous » […] »
« Le meilleur exemple est qu’un tiers des médecins en Suède sont nés à l’étranger, la plupart en dehors de l’UE. Ils font la couverture des journaux presque tous les jours, des travailleurs essentiels de différentes origines et je pense que c’est la réalité de l’Europe et il est important de le montrer, mais c’est également important de montrer que ces personnes sont victimes du virus […] »
« Au cours d’une année normale dans l’UE, nous avons environ un million, un million et demi de migrants qui entrent de façon régulière dans l’Union européenne. Et sans eux, nous serions une Union européenne beaucoup, beaucoup plus pauvre. Dans le même temps, il y a beaucoup moins de personnes qui viennent irrégulièrement, moins de 200 000. Il est important de souligner que la migration est une chose normale, que nous pouvons gérer, que des gens avec des origines immigrées font partie de nous, de la société. […] »
« En prenant un bateau pour se rendre en Europe via la Méditerranée, les migrants risquent leur vie. C’est pourquoi il est très important de leur fournir des voies légales pour venir en Europe. Cela sera au cœur du nouveau pacte migratoire […] »
« […] bien sûr, il y a toujours l’obligation de sauver des vies, c’est notre première priorité […] et il existe une obligation pour tous les États membres de faire des recherches et des sauvetages ou d’aider les personnes en détresse dans la Méditerranée […] mais cela signifie aussi que nous avons besoin d’un système approprié pour la relocalisation de ceux qui ont été sauvés en Méditerranée […] mais en même temps, je dois dire que ce n’est pas une bonne façon pour les gens d’arriver dans l’UE […] risquer leur vie en mer Méditerranée est vraiment quelque chose que nous ne devrions pas laisser faire, les gens ne devraient pas faire cela […] C’est pourquoi il est si important que nous puissions offrir d’autres moyens de venir en Europe et des voies légales qui pourraient être à la fois des solutions de réinstallation, alors que l’Union européenne s’est considérablement renforcée, mais aussi pour d’autres personnes qui n’ont pas besoin de protection internationale mais qui souhaitent venir en Europe pour contribuer à l’économie, travailler ici, étudier, nous devrions avoir de bien meilleures possibilités pour les gens de venir par des voies légales, parce que ce n’est pas une satisfaction que les gens risquent leur vie en Méditerranée, donc c’est toujours un équilibre […] bien sûr, toujours sauver des vies et des personnes en détresse, c’est la première priorité […] mais ma priorité est aussi d’empêcher les gens de passer par ces bateaux de passeurs et arrêter ce terrible trafic d’êtres humains, d’armes et de drogue.
Ces voies légales vont constituer une partie essentielle de votre nouveau pacte de migration ?
Oui, il faut que ce soit, parce que je pense que nous avons besoin d’immigration et que nous devons gérer la migration de manière ordonnée et j’ai commencé ici par dire que chaque année, entre un et un million et demi de personnes arrivent régulièrement en Europe, en tant que migrants, et c’est ce que nous devrions faire pour renforcer leur possibilité de venir de manière régulière, à la fois ceux qui ont besoin d’une protection internationale mais aussi ceux dont nous avons besoin dans notre société et dans notre économie, c’est donc ce que nous devons faire pour développer […]