Médias, faveurs et relationnistes, un mauvais cocktail!

Y a-t-il un journaliste dans l'avion?

Un système semblable à celui que je dénonce dans mes chroniques.

Chronique de Louis Lapointe

«Nous, les médias, dans le fond, nous sommes de bonnes grosses poires, soumises et dociles, de la pâte molle et manipulable. Un relationniste nous appelle et nous propose un projet de fou, hautement promotionnel, avec une grosse vedette américaine et on dit oui tout (sic) de suite. On ne pose pas de questions ni de conditions. On saute sur l'occasion comme la misère sur le pauvre monde.

C'est ainsi qu'une délégation de 200 personnes, composée de 150 journalistes de 82 pays dont Anne-Marie Withenshaw et Mike Gauthier, et d'une cinquantaine de fans, ont embarqué à bord du Boeing 777 avec la belle Rihanna. Au menu: sept jours, sept villes, sept concerts de Los Angeles jusqu'à New York en passant par Mexico, Toronto, Paris, Londres, Berlin et Stockholm. (…)

Ce ne sont pas tous les médias qui] ont fait un compte rendu aussi critique que Jeff Rosenthal du Rolling Stone, ce qui pourtant aurait dû être la moindre des choses. Les journalistes voulaient sans doute rester en bons termes avec leurs pourvoyeurs de champagne. Mais surtout, ils savaient que ce qu'ils ont vécu avec Rihanna est monnaie courante dans la dictature du showbizz américain.» [Fais-moi mal, Rihanna! Nathalie Petrowski

Sans étonnement, le système que décrit Nathalie Petrowski est semblable à celui que je dénonce dans mes chroniques.

«Conseils à un jeune relationniste de corporation professionnelle.

Pour des raisons bien évidentes, on ne paye jamais un repas au restaurant à un journaliste, on l’invite plutôt à venir communiquer son précieux savoir dans le cadre d’un congrès ou d’un colloque organisé par votre corporation professionnelle se déroulant dans un environnement enchanteur, comme animateur, conférencier ou panéliste.

Si, à l’avenir, il souhaite renouveler cette enrichissante expérience, il sera relativement ouvert à tout ce que vous pourriez honnêtement lui demander d’ici là. (...)

Lorsque ce même journaliste vous téléphonera pour vérifier la véracité d’une épineuse histoire concernant votre corporation professionnelle qui lui aura été rapportée, vous pourrez vous permettre de lui demander de retenir l’information pendant quelques jours jusqu’à ce qu’une conférence de presse soit organisée ou qu’une entrevue exclusive avec votre président lui soit accordée.

Vous aurez alors eu tout le temps nécessaire afin de bien préparer le message qui devra être transmis au grand public via les médias.
Si vous avez le moindrement le sens des communications et de l’organisation, et que vous avez bien distribué vos faveurs et vos considérations futures, vous aurez certainement pu tisser au fil des années un influent réseau au sein des plus importants médias du Québec, et, qui sait, vos contacts privilégiés seront peut-être devenus des éditorialistes, des chroniqueurs vedettes ou des chefs d’antennes qui jouissent d’une très grande crédibilité auprès du public.» Journalistes sous influence

***


«Les victimes d’avocats incompétents devraient être représentés pro bono par les meilleurs avocats inscrits au tableau de l’ordre. Ce qui serait bien la moindre des choses.

Au contraire, loin de les soutenir dans leur épreuve, le Barreau se comporte à leur égard comme s’ils étaient coupables d’avoir requis les services de mauvais avocats.

Face à tant d’injustice, certains ont songé au suicide quand ils ne sont tout simplement pas passés à l’acte, manquant heureusement leur coup.

Presque tous ont tenté de raconter leur histoire aux médias.
Ces derniers refusent systématiquement de parler de ces litiges, d’aider ces justiciables qui ne savent plus à quels saints se vouer.
Plusieurs journalistes disent craindre les poursuites et ne souhaitent pas croiser le fer avec le Barreau du Québec.

Ces histoires d’horreur n’existent pas aux yeux du public parce que les médias n’en parlent pas.

Un peu comme la corruption qui a fleuri à Montréal et à Laval au cours des vingt dernières années.

Il n’y a pas que la mafia qui fait peur aux honnêtes gens et aux médias !»

***

«Comme dans la mafia, le vrai crime n’est pas celui qui est commis, mais bien la dénonciation publique qui en est faite, le manquement à la règle de l’omerta.

Comment ne pas conclure dès lors que nous vivons à une époque où le mensonge et la corruption règnent grâce à la complicité de dirigeants et professionnels dont les intérêts personnels sont au-dessus de toute éthique ?

Une société dans laquelle l’éthique dont certains ordres professionnels s’enorgueillissent est d’abord une marque de commerce pour vendre des services professionnels !» Le risque de la vérité

***

«Il est là l’outrage : dans la complicité d’élus, de fonctionnaires, de professionnels et de gens affaires qui profitent des failles du système pour s’enrichir aux dépens des contribuables ; dans l’incapacité des corporations professionnelles à discipliner adéquatement leurs membres.

Si ces dernières avaient été plus préoccupées à protéger le public plutôt que les intérêts de leurs membres, elles auraient pu nous éviter toute cette corruption qui ronge nos institutions.

Parce que ces corporations professionnelles sont d’abord là pour défendre leurs membres, pas le public, elles clameront haut et fort que ces professionnels qui leurs font honte aujourd’hui sont l’exception, pas la norme.

Comment se fait-il que des professionnels de la Ville de Montréal placer dans des situations de corruption flanchent aussi facilement comme on le voit jour après jour à la commission Charbonneau ?

On tente de nous faire croire qu’il s’agit là de culture d’entreprise, alors que, dans les faits, nous voyons bien que le mal est plus profond.
Il est dans la culture de ces policiers, avocats, comptables, ingénieurs, professionnels et de leurs associations et corporations professionnelles qui se ferment volontairement les yeux. Dans le silence de leurs pairs.» L'outrage

***

«On ne peut pas côtoyer pendant des années des gens dans un petit milieu sans connaître leurs histoires, leurs secrets, sans recevoir certaines confidences.

Les avocats qui participent activement aux activités du Barreau connaissent tous des avocats qui organisent des élections clés en main.

N’importe lequel d’entre eux pourrait facilement décliner les noms d’avocats qui ont organisé des élections et qui ont reçu de plantureux contrats municipaux dès que leur poulain a été élu. (...)

Je n’ai donc pas été étonné d’apprendre que parmi ces avocats actifs au Barreau et en politique municipale, provinciale et fédérale, quelques-uns aient été nommés juges.

Et c’est sans surprise que j’ai lu dans le Devoir de ce matin que des cabinets d’avocats auraient participé à la fête de départ de l’ancien maire de Laval, Claude Lefebvre, et contribué au don d’un cadeau de départ de 800,000$ en argent comptant.

Il va falloir un jour ou l’autre que le Barreau du Québec ouvre les yeux sur son club sélect qui siège à tout ce qui siège et qui organise tout ce qui s’organise afin d’obtenir de lucratifs contrats municipaux, provinciaux et fédéraux, certains terminant sur le banc en raison de leurs qualités exceptionnelles d’avocats et d’organisateurs accomplis.
Que penser de l’indépendance de ces juges qui auraient participé à des stratagèmes de financement de partis politiques alors qu’ils étaient avocats ?

Comment ne pas imaginer qu’ils puissent devenir vulnérables à d’éventuelles pressions politiques ou du milieu interlope ? » Sexe, nominations et élections clés en main

***

«Nous devons souvent nous satisfaire de demi-vérités à cause d’un système où l’éthique des avocats est en perpétuelle opposition avec celle des journalistes, les politiciens les plus adroits, tels des funambules, marchant sur cette ligne ténue qui sépare vérité et mensonge. Sans pouvoir l’affirmer avec certitude, nous soupçonnons tous qu’une multitude de squelettes traînent dans autant de placards protégés par une armada d’avocats. Ces noms d’entreprises et de politiciens qui nous viennent automatiquement à l’esprit dès qu’on évoque certains scandales, comme autant d’invocations qui attirent le mauvais œil, ne peuvent être associés avec les mots honnis que sont « corruption », « fraude », « délit d’initiés » et « conflit d’intérêts », devenant aussitôt source d’incommensurables malheurs pour ceux qui osent les prononcer, comme autant de sorts jetés par de mauvais génies qui désormais les poursuivront sans répit.» Le réseau de tous les secrets

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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4 commentaires

  • Chrystian Lauzon Répondre

    28 novembre 2012

    @ monsieur André La Boissonnière
    Merci pour votre courage et devoir de citoyen ayant à cœur démocratie et respect des lois.
    Avez-vous demandé à être entendu par la Commission Charbonneau? Ou du moins l’avez-vous alertée? Tout citoyen peut le faire et la reprise des auditions coincide avec la vôtre, je crois.
    Je pense que Me Marc Bellemare serait sensible à votre cause, lui qui vient aujourd’hui de se sentir trahi par le Barreau du Québec qui utilise les fonds de ses membre sans les consulter pour contester l’application de la loi C10, loi qui permet aux juges de sentencer divers délits graves d’une peine de prison minimale d’une année. Les demandes du ministre de la justice Bertrand Saint-Arnaud vont dans le même sens que Bellemare, précisait ce dernier.
    Au déplaisir de l’avocratie, justice et sécurité publique doivent se démocratiser et la loi doit punir en pratique les fautifs d’actes graves dès le départ, pas qu’en récidive, et non pas flotter au neutre face aux médias et la police et avantager des parties corporatives, syndiquées ou/et monétarisées en coulisses.
    Peut-être que les vrais casseurs-violents durant le printemps érable auraient été enfermés au lieu d’être remis à la rue pour servir Charest et Compagnies contre les étudiants! Charest/PLQ/Compagnies ayant préféré punir tous les citoyens par une loi spéciale parce que ceux-ci l'ont harcelé pendant plus de 2 ans afin qu'une commission d'enquête sur la corruption soit mise sur pied : de la vrai dictature par le judiciaire!!! ne l'oublions jamais.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2012

    Monsieur Morin, mes respects
    En toute déférence pour l'opinion contraire, je dois rectifier le tir... l'odieuse corruption de la hiérarchie politique, administrative et des entreprises privées perdurent in fine depuis avant la décision de construire le fameux tunnel Hypolite-Lafontaine, ensuite le Métro de Montréal et ce, non stop, jusqu'à ce jour parce que tout se décide ou se passe en général derrière les portes closes.
    VIVE LA DÉMOCRATIE !
    Le plus bel exemple encore à ce jour n'est-il pas LE FAIT que la charmante Pauline Marois prend ses ordres de Lucien Bouchard dans le sérail "légal" créé par ce fameux mécène Daniel Langlois au profit de ses basses oeuvres! Imaginez-vous donc que la fiscalité rembourse trop souvent ces rencontres privées. Et notre Pauline nationale ose prétendre que tout est correct en ces lieux au contraire des rencontres dans les locaux sélects de la MAFIA. Y-a-t-il des pompiers dans la salle bonté divine?
    C'est toujours de cette manière que les hiérarchies se foutent royalement du bon peuple... si la Pauline n'a rien à cacher pourquoi ne rend-elle pas compte de toutes ses rencontres privées alors que son rôle est de représenter tous les québécois à qui elle doit son mandat!!!
    De toute manière il ne faut surtout pas compter sur les journalistes pour autant. Ils veulent du sang, des meurtres, des séismes pour enfin s'activer et trop souvent ne faire que du sur-place. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et de ce nombre les valeureux se comptent sur les dix (10) doigts de la main en démocratie. De ma propre expérience quand j'informe les gens en général des infâmes histoires de collusion, de cette corruption généralisée... la réponse en tout point est celle-ci : "mais pourquoi me rapportes-tu ces choses?". OU autrement dit, en pure vérité : "Madame avez-vous sollicité ces informations... reçues de la part de ce type? "Non, Monsieur", voilà nos trois (3) singes de la légende qui remonte au monde des primates.
    Si vous connaissiez le combat que je mène depuis 2003, les bras vous tomberaient au dehors de votre paquebot qui coule de toute façon. En ce moment, ne voyez-vous pas le grand nombre de rats qui quittent le bateau devant l'étalement au grand public de ces dérives amorales qui frôlent le crime contre l'humanité en portant atteinte aux nombreux travailleurs honnêtes qui bossent durs au quotidien pour boucler leurs fins de journées?
    Au cachot toutes ces crapules! Aujourd'hui même l'ex-directeur de l'information pour la Ville de Montréal (Parent) s'est mérité six (6) années de pénitencier - trop court - quand on sait que ce bandit a fraudé entre six (6) et dix (10) millions de $. Ce n'est qu'un début... comme le disait mon sage père, ne comptes pas sur moé pour t'apporter des oranges en prison.
    ECCE HOMO!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2012

    Oui, la collusion, la corruption et la mafia existent à Montréal depuis la construction du Stade olympique.Hélas c'est la dure vérité!

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2012

    Monsieur Louis Lapointe,

    Dans le passé je vous ai informé souventefois des incohérences syndicales graves au Québec en raison de la collusion de facto entre les syndicats, le Gouvernement et les études d'avocats véreuses qui font la pluie et le beau temps et des profits exorbitants en raison de leur état privé.

    Depuis 2003, il s'est révélé à ma personne toutes les injustices, les illégalités commises de la part des études d'avocats qui représentent les associations syndicales entre autres de la fonction publique québécoise. À ce jour, tous les journalistes mis à l'affût de mes procédures judiciaires ont systématiquement refusé d'en informer le public comme si c'était pas assez sanglant cette affaire de collusion, de corruption de fonctionnaires et j'en passe pour être publiée. Pourtant il y a beaucoup de personnes compétentes dans le monde de la fonction publique qui sont au prise avec ces dérives patronales-syndicales et qui affectent leur carrière professionnelle du seul fait de dénoncer ces irrégularités connues largement des uns et des autres.

    En conséquence, je vous informe à nouveau à la suite de vos opinions partagées sur VIGILE - ainsi que tout le public québécois - le dossier en titre qui se trouve actuellement sur la table de la Cour d'appel pour être auditionné au fond le mercredi 6 février 2013 mettant en cause justement toute cette collusion entre parties concernées qui conduisent ces autorités à détourner le sens des lois, des conventions collectives au gré de leur volonté selon l'ordre établi et ou des avantages à en tirer. La cause est entendue par un banc de trois (3) juges pour une question fondamentale de principe (dixit Mme la Juge Bich) d'autant que cette cause remet de fond en comble le monopole exercé par les syndicats dans le traitement des griefs et d'exercer contrôle et surveillance sur les autorités syndicales qui agissent illégalement derrière les portes closes. Le Code du travail légifère quant à ce contrôle sous deux (2) aspects de manière pénale et administrative. Or, les tribunaux ont fait fi de se préoccuper du pénal depuis 1980. Il s'agit ainsi de réhabiliter ce droit pénal!

    Le MÉMOIRE que j'ai déposé en Cour d'appel est peu volumineux mais il rappelle ces modes chaotiques dans lesquels le monde syndical et le monde patronal s'engagent à faire valoir leurs mutuelles volontés de se maintenir au pouvoir sous un mode de collusion au détriment trop souvent des droits fondamentaux de ses membres associés. Celui qui dénonce ces volontés est on ne peut plus clair un danger à leurs yeux et il faut tout faire pour le tuer professionnellement. C'est ce que j'ai subi jusqu'en 2010 au moment où enfin je me suis ressaisi puis sorti de ma très grave dépression jusqu'à cette présence en Cour d'appel pour être entendu au fond de cette question fondamentale de punir les syndicats fautifs, le cas échéant.
    Maintenant je puis avouer être plus fort comme jamais et donnant raison à Nietzsche : ce qui ne tue pas rend plus fort!

    Bref, je vous transmets ledit MÉMOIRE déposé en mars 2012 devant la Cour d'appel pour votre connaissance personnelle. J'ai demandé à Me Jacques Larochelle de Québec de me représenter PRO BONO devant la Cour d'appel mais je n'ai eu à ce jour aucune réponse de sa part... j'attends toujours quelques aides que ce soit de la part d'un brillant avocat aux fins comme vous le dites si bien de corriger ces crimes commis par l'intermédiaire de leurs semblables en toute impunité depuis des décennies.

    Qu'en pensez-vous?

    Merci de me lire et au plaisir d'en discuter sous peu avec vous-mêmes Monsieur Lapointe et ou les VIGILIENS.

    Votre tout dévoué,

    (original signé)


    André La Boissonnière

    N.B. - Le MÉMOIRE déposé en Cour d'appel du Québec est disponible sur demande et ici transmis par courriel personnel!