Mais pour qui se prennent-ils ces éditorialistes qui pérorent à tout venant que la façon de s’exprimer par le bon peuple n’est pas la bonne?
Trois articles publiés le même jour dans la grosse Presse vont en ce sens. Ça sent la commande à plein nez, ça! Ça sent pas bon pour la démocratie et la parole ouverte, ça! Ces censeurs dégagent des relents de curés et de bonnes sœurs d’antan. Ça pue la boule à mites et les soutanes moisies, ça!
Quand [Lysiane Gagnon->8897] prétend qu’il était « irresponsable de donner à la Commission Bouchard-Taylor le mandat d’organiser des audiences publiques sur un sujet aussi sensible que l’immigration », je me dis qu’il y a des choses que les grosses poches de la société ne veulent pas entendre. Bien sûr, pour cause de certaines de ses prises de position déficientes, Madame a depuis longtemps perdu de sa crédibilité. Hélas, il n’empêche que cette caractérielle continue de baver sur le peuple québécois depuis des lustres et des lustres. Mais bon ! Le droit de parole prévaut pour elle comme pour les autres.
Quand [Vincent Marissal, son collègue de la grosse Presse->8896], en rajoute du haut de sa superbe et prétend que « les premières consultations publiques de la commission sur les accommodements raisonnables ont donné lieu à des moments plus proches du freak show que du grand débat espéré par les deux commissaires », on sent qu’il est sur une lancée qui vise à faire plonger du nez cet exercice (bien imparfait, je conviens aisément) qui permet au bon peuple d’exprimer à haute voix, en utilisant les moyens modernes, ce qu’il comprend d’une nouvelle réalité qui affectera directement son avenir.
Quand Marc Cassivi, lui aussi de la grosse Presse, déplore que « l’on ouvre les ondes à la propagande haineuse, aux ignorants, aux racistes et autres xénophobes » (lire : le bon peuple) afin de déverser son fiel à la radio, je suis tout près de flancher à mon tour, là!
C’est dans ces moments que je peux prendre la mesure du mépris que les privilégiés du système ont du bon peuple, celui-là même qui achète et lit ce journal dont le contenu éditorial, certains jours, s’apparente à une feuille de chou.
Dans toutes les couches de la société, il y a des abrutis. Certains sont des abrutis instruits et savent bien « perler » en exprimant leur mépris en mots et phrases bien choisies. Ce faisant, ils peuvent tuer dans l’œuf tout désir de leurs concitoyens à s’exprimer d’une manière spontanée.
D’autres, plus ou moins abrutis, plus ou moins instruits, s’expriment par des mots qui blessent sans même se rendre compte de ce qu’ils font. Malgré les inévitables dérives que recèle cet exercice démocratique, ce n’est pas une raison pour les faire taire.
Pour les tenants du langage ampoulé, il y aura à se mettre sous la dent un tas de mémoires bien ficelés. On y retrouvera de bien belles phrases creuses, alambiquées, utilisant un langage technocratique respectant en tout point la rectitude politique.
Pour le reste, il y a le langage cru qui fera, n’ayez crainte, son travail d’éducation.
J’ai écouté « religieusement » les forums publics de Gatineau et de Rouyn-Noranda. Bien sûr, en attendant certains propos, j’ai ressenti une petite gêne, mais elle s’est rapidement transformée en sourire. Peut-être même que d’ici la fin des consultations populaires j’éclaterai de rire après avoir reconnu une vérité que pour des raisons d’éducation, de respect et de savoir-vivre, je ne me permettrais pas d’exprimer de cette manière.
Cependant, il faut laisser les gens s’exprimer comme ils le peuvent. Selon leur manière propre. Bien sûr, même si cela sort parfois tout croche, même si cela peut aussi friser la caricature ou, comme l’écrit Monsieur Marissal : comme un freak show. Ce n’est certes pas plus grave que d’entendre madame Lise Thibault, l’ex-lieutenante-gouverneure, répéter sans rire qu’elle agirait de la même manière et qu’elle repigerait sans façon dans l’assiette au beurre. J’imagine que, au-delà des desiderata du bon peuple, c’était sa manière de s’exprimer…
Bref, la Commission amorce tout juste la période de réchauffement. Les fins analystes de la grosse Presse, ne devraient-ils pas tenir compte qu’il y a fort longtemps que l’on n’a pas donné au bon peuple l’occasion de s’exprimer directement?
Sans artifices.
Sans mots codés.
Sans phrases épurées.
Sans conventions trop restrictives, si ce n’est de prendre deux misérables petites minutes pour y arriver.
Bien sûr, il y a eu des bavures et il y en aura d’autres. En ce qui me concerne, ce ne sont pas des raisons valables pour les faire taire. Ce qui se dit tout bas doit aussi se dire à haute voix. C’est ainsi que l’on prendra la mesure de la pensée de la populace, du simple citoyen, de celui qui vote, de celui qui fait et défait les gouvernements.
Hé oui, il existe des caricaturistes de la parole! Il y a aussi des contradictions et des répétitions sur un même thème. De plus, certains clous sont enfoncés plus que d’autres. Et alors?… Pour y suppléer, il y a un nombre substantiel de personnes dont le langage et les idées exprimées respectent tout à fait les canons du bon goût et de la rectitude politique. Par contre, comme dans toute société, le racisme et la xénophobie existent chez nous. Au lieu de la condamner sans appel, il conviendrait de ne pas nier cette réalité, mais de chercher à la comprendre.
Ce peuple à qui l’on a appris à avoir peur de tout; ce peuple que l’on a invité à se méfier de ses émotions; ce peuple que l’on accuse de se replier sur lui-même; ce peuple à qui l’on a présenté à répétition le spectre de la crainte d’un avenir indépendant (perte de jobs, perte des « tchèques » de vieillesse, crise d’octobre, camions de la Brink's, etc.); ainsi qu’un scénario à l’avenir « rose » à travers la notion d’une nation non juridiquement reconnue; ce peuple veut reprendre la parole.
Il veut reprendre sa manière de langage. Celle qui lui est propre. Et cette fois, devant les tentatives de culpabilisation, il ne se taira pas!
On lui fait payer pour de la nourriture cachère qu’il n’a pas demandée et il n’aurait pas le droit de s’insurger à haute voix pour dénoncer cela ? Une personne (de sexe indéterminé) peut revêtir la burqa pour voter et il n’aurait pas le droit légitime de dénoncer cela ? Il paye des taxes pour subir la connerie de certains dirigeants et il devrait se « fermer la gueule » pour ne pas indisposer les oreilles sensibles ? Une partie de ses revenus est allouée au salaire d’un Directeur des Élections qui s’en sert (allez savoir) pour payer une burqa à sa conjointe et il devrait le remercier pour son bon travail?
Du calme dans les rangs des bien-pensants…
Je le sais bien que cette dernière phrase est pure provocation. Qui sait, cela contribuera peut-être à vous réveiller. Qui sait vous pourriez peut-être vous mettre à l’écoute du bon peuple sans le juger! Essayez donc cela pour une fois…
Ne jugez pas trop sévèrement ce peuple qui se rassemble pour constater ses convergences et ses divergences; ce peuple qui découvre son existence en toute indépendance des autres peuples; ce peuple qui trime dur pour retrouver le feu sacré, la confiance en lui, en un avenir aussi coloré soit-il, dont l’unité se fera autour de la langue.
Écoutez bien, Messieurs et Madame de la censure : ce que vous entendez est l’expression d’un peuple en colère à qui l’on a dit et répété à satiété que toute vérité n’est pas bonne à dire.
Que cela vous plaise ou non, ouvrez bien les oreilles et notez attentivement ceci…
NOUS, le bon peuple québécois, si l’on nous coupe la parole au nom de la bienséance, au nom du savoir-vivre ou au nom d’autres fadaises du genre; si l’on nous empêche de nous exprimer à haute voix, selon notre convenance, avec nos mots, nous reviendrons avec un haut-parleur et ferons voler en éclats la cage de silence dans laquelle les bien-pensants tentent de nous emprisonner.
Et c’est alors qu’il pourrait véritablement nous en coûter la paix sociale si tant recherchée.
À bon entendeur, salut !
Serge Longval,
Longueuil
Vous ne NOUS ferez pas taire !
Mais pour qui se prennent-ils ces éditorialistes qui pérorent à tout venant que la façon de s’exprimer par le bon peuple n’est pas la bonne?
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 septembre 2007Ces plumes à gages de la médiacratie fédéralistes suivent une logique qui leur est propre. En Afrique on appel cela "La logique du ventre". S'ils sont si nerveux à propos de ce débat sur l'identitaire c'est qu'ils redoutent que cette dynamique échape à leur controle. En parlant de freak show ne trouvez vous pas que ces commentateurs commencent à feaker eux mëme.
Archives de Vigile Répondre
13 septembre 2007Les journalistes, commentateurs politiques et autres combinards sont en déroute depuis Hérouxville et le 26 mars dernier. Ils ont perdu le pouvoir et le contrôle. Marissal, Gagnon et autres Prouttes ont la bave à la bouche! et crachent leur venin. Des bêtes fauves! Le seigneur de Sagard, la SRC et les fédéraux ne sont pas contents... Que ne feraient-ils et ne diraient-ils pas pour plaire à leur maître?
Ils n'ont pas encore compris que les Québécois ne s'en laisseront plus imposer.
ILS NE SONT PLUS CRÉDIBLES. ET SURTOUT LE CITRON N'A PLUS DE JUS.
Je me demande bien ce qu'ils inventeront pour nous impressionner dorénavant.
Marie Mance Vallée