Vivement un antidote contre la bêtise !

Chronique de Louis Lapointe

Depuis une dizaine d'années, je vais nager trois matins par semaine à la piscine de l’école secondaire Antoine-Brossard de Brossard. Mes quatre enfants s'y sont tous baignés et j’ai pu aller les voir nager sans que cela ne pose jamais aucun problème.
Cette piscine a été l’objet de reportages dans des médias montréalais il y a quelques années. On y avait placardé les fenêtres intérieures afin de permettre à des jeunes filles de religion musulmane de se baigner sans être vues par les autres élèves de l’école.
La commission scolaire récidive aujourd’hui. La fenêtre de la porte intérieure de la piscine a été givrée et des stores opaques ont été installés dans les trois fenêtres qui donnent sur le vestibule de la piscine.
Cette polyvalente a ouvert ses portes au milieu années 60, il y a près de cinquante ans, sans que personne ne porte jamais attention à ces fenêtres intérieures.
Il faut croire que la vue des corps de nos enfants en costume de bain, surtout des jeunes filles, suscite le dédain chez quelques parents trop vertueux.
Cette école m’avait inspiré, à l'époque, un billet* dont j’ai repris en partie le texte dans une récente chronique**et dont voici un autre extrait:

«Cachez ce sein, ce nombril et cette épaule, tant cela dérange les jeunes garçons et les professeurs. Voilons-les ! Le voile et la croix, portés ostensiblement sur un polo ou un uniforme scolaire, les protégeront certainement des regards inopportuns des satyres qui rodent dans nos écoles. Vade retro satanas ! » La politique des gros seins

On pourra, tant qu'on voudra, accuser la poignée d'islamistes musulmans qui habite le Québec de tous les maux, mais avouons, tout de même, que sans la complicité des parents, des administrations scolaires et de la Commission des droits de la personne, nous n'assisterions pas à de telles restrictions aux mœurs des jeunes filles dans nos écoles.
À bêtise, bêtise et demie!
La chronique de Vincent Marissal dans la Presse de ce matin m’a vite fait oublier la bêtise de la commission scolaire Marie-Victorin.
Ça s’intitule Le Québec générique du PQ.
Il parle des blancs et des «souches» du salon bleu, des trop rares députés de couleurs qui y siègent et de l’effet qu’aura l’interdiction du port de signes ostentatoires imposée aux députés du PQ sur la représentation ethnique à l'Assemblée nationale.
Je n’ai pu résister à la tentation de lui faire parvenir ce petit courriel en réaction à sa chronique.
Bonjour M. Marissal,

«Votre chronique de ce matin a attiré mon attention sur la couleur des chroniqueurs et éditorialistes de la Presse, un quotidien d'abord montréalais.

Pas beaucoup de couleur chez l'élite de la Presse. Tous blancs, sans aucune exception. Pas un brin de noir, ni de jaune. Probablement aucun musulman.

Un gros "0".

Quelle conclusion en tirer?

Un sujet de chronique pour Marc Cassivi?

Bonne journée,

Louis Lapointe
»

Le Montréal générique de la Presse?

***

Sur le même sujet:
**Le voile et l'uniforme
*La politique des gros seins

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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