Vigile

Tribune libre

À la suite du référendum de 1995, je croyais que le mouvement souverainiste était mort de sa belle mort. Plus personne ne parlait de souveraineté; même dans les familles, nous évitions le sujet. En 2001, après le Sommet des Amériques de Québec, j'ai lu dans Le Devoir, et à ma grande surprise, une toute petite annonce (la moins chère sans doute) qui donnait l'adresse de Vigile. Depuis ce temps, je fréquente Vigile.

J'ai rencontré à quelques reprises, trois fois, je crois, Bernard Frappier justement pour Vigile. Pas plus! Donc, je n'ai d'autres intérêts que notre identité, notre langue et notre culture françaises.

Je peux affirmer que Vigile a toujours été objectif envers les uns et les autres. Un jour, il y a plusieurs années maintenant, des rumeurs sur ce qu'on appelle la « montréalisation » du Québec se faisaient de plus en plus entendre dans les régions. Je voyais venir ce phénomème dévastateur et j'ai proposé à Vigile de faire un thème sur les régions. Et il a accepté sans aucune hésitation. J'avais recruté pour débuter deux régions soit la Beauce et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Hélas! après quelques essais, j'ai dû abandonner mon projet puisque l'un, M. Claude Lessard est décédé et pour les autres, ils abandonnaient pour toutes sortes de raisons idéologiques.

J'ai, à plusieurs reprises, été censurées et à chaque fois, je me suis dit « ce cher Frappier me protège de moi-même, de mes emportements, de mes colères » et avec du recul, je dois lui donner raison. Je n'en ai pas fait tout un cas.

Lorsque j'ai annoncé sur Vigile que j'étais Métisse, Bernard Frappier m'a-t-il reniée ? NON.

A-t-il hésité à publier en tribune libre le dossier de la nationalité française? NON.

Avez-vous songé au travail colossal que cet homme doit faire à tous les jours? Ne serait-ce que de décider, après lectures, de sa UNE, de sa ligne éditoriale? Avez-vous songé un seul instant, nous qui sommes habitués à tout recevoir tout cuit, tout de suite, tout le temps, au classement, aux archives par thèmes, etc... qu'il doit faire presque seul?

Bien sûr personne n'est parfait. Il faut parfois « faire la tête molle » et mettre nos égos de côté, si l'on veut survivre... Vigile est le seul journal que nous ayons, ne l'oublions pas. Il a été le phare sur cette mer démontée, le plus souvent déchaînée depuis 1996.

Alors un peu de discipline s'il vous plaît.

Et quant à moi, « les portes d'Athènes ne sont jamais fermées à ceux qui ne s'y plaisent pas ». (Socrate)

Mercis à Bernard Frappier!


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1 commentaire

  • José Fontaine Répondre

    4 septembre 2009

    C'est important ce que vous dites là Marie Mance. Parfois - sans tomber dans l'idéologie du bénévolat - j'ai quand même l'impression que les gens convaincus ont des ressources que n'ont pas les mercenaires, même quand ils sont professeurs d'université. Socrate ne l'était d'ailleurs pas...
    Cela n'a rien à voir (mais j'ai envie de le dire), on a parfois appelé Paul Ricoeur un "Socrate fonctionnaire" dans la mesure où, peut-être, il était plus "prof" que d'autres philosophes français. Il n'empêche que Ricoeur a écrit un très beau livre Rester vivant jusqu'à la mort (paru au Seuil en 2007, je pense), où il réfléchit à sa propre mort au regard de sa foi en la résurrection comme Socrate l'avait fait dans la perspective également d'un au-delà de la mort. Or j'ai le sentiment que peu de philosophes ont été à l'extrême de la réflexion sur la Mort, je veux dire, en regardant venir leur propre mort à quelques moments de l'heure ou du jour où elle allait les frapper...
    Salutations wallonnes, chère Marie Mance!