C’est un drôle de message que s’apprête à lancer le gouvernement Couillard au chapitre de la rémunération des députés en leur offrant de généreuses hausses salariales si l’on en croit les révélations du quotidien La Presse de ce matin.
Le salaire de nos élus passerait alors de 88 000 à 136 000 $. Et ce, dans les meilleurs délais, c’est –à-dire avant la longue pause des vacances d’été. Notre gouvernement est un adepte de la manière forte : le bâillon et l’a même démontré à plus d’une reprise. On convient donc qu’il a une carte dans sa manche. Ira-t-il jusque-là ?
La situation étant dans ce cas de figure assez délicate et pourrait alimenter une fronde à l’automne contre ses politiques d’austérité jugées nocives à long terme. Car au même moment, ce même gouvernement coupe en éducation 130 millions dont 90 millions dans l’aide à la réussite scolaire, 10 millions dans l’adaptation scolaire et 30 millions dans les allocations dites supplémentaires. La hausse du nombre d’élèves par classe deviendra une réalité dans les classes de quatrième, de cinquième et de sixième année.
La capacité de lire d’un Québécois sur deux est déjà bien écornée. Selon les résultats de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA), 49 % des Québécois âgés de 16 à 65 ans ont des difficultés en lecture. Cela n’ira certainement pas en s’améliorant.
Il n’a échappé à personnes que l’affaiblissement du secteur de l’éducation doit désormais compter avec les compressions records imposées aux universités et la fin du tarif unique dans les garderies.
Coupez, coupez, coupez !
D’ailleurs c’est à coup de bâillon (encore un), ce matin, que Couillard impose le mégaprojet de loi 28 concernant les CPE, l’abolition des Centres locaux de développement (CLD) et les baisses de salaire des pharmaciens. Mais au passage, il empoche 1,3 milliard $ de Hydro-Québec. Cette somme représente un montant trop-perçu sur 7 ans en raison de l’inexactitude de ses prévisions de consommation.
Résumons : coupons PARTOUT, PARTOUT, PARTOUT …mais augmentons la rémunération des élus! Ne cherchez pas la logique.
Comment demander aux Québécois l’exemplarité en matière d’austérité quand on est soi-même odieusement glouton ? Comment alors qualifier autrement que d’’indécent ce projet-là? La saga Bolduc aura révélé, que Philippe Couillard avait confié les rênes d’un ministère stratégique à un homme qui n’en avait point les compétences, davantage préoccupé par engloutir des fonds publics pour renflouer sa propre cagnotte personnelle que par l’avenir éducatif de nos enfants.
Ce nouvel épisode vient, surtout, souligner que le gouvernement ne comprend pas ce qui se joue dans la société. Un ras-le bol du gaspillage de l’argent public et une charge de plus en plus forte sur les contribuables.
S’en donne-t-il les moyens?
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