HYDRO-QUÉBEC

Vandal promet de contribuer à l’équilibre des finances du Québec

21cc6d51498925eb6b3eb30353e1127b

Vandal privatise HQ en douce depuis bientôt 10 ans

La direction d’Hydro-Québec croit que la société d’État sera en mesure de faire « sa juste part » dans l’effort gouvernemental visant à tourner la page sur les déficits budgétaires, affirme son président-directeur général.
Hydro-Québec a déclaré hier un bénéfice net de 2,94 milliards pour l’exercice 2013, cela ayant pour conséquence de déclencher le versement d’un dividende de 2,2 milliards au gouvernement, son unique actionnaire.
Invité à dire si Québec a déjà demandé à la société d’État de fournir un effort supplémentaire, dans la mesure où le gouvernement cherche par tous les moyens à resserrer le contrôle des finances publiques, Thierry Vandal a répondu qu’Hydro-Québec poursuit ses gains d’efficacité et qu’elle « sera au rendez-vous ».
« Il y aura un budget prochainement », a dit M. Vandal hier lors d’une conférence de presse en marge de la publication des états financiers de 2013. « Hydro-Québec fera bien sûr sa part, sa juste part. On répondra de façon très, très certaine aux attentes de notre actionnaire dans le contexte où nos marchés ont connu en 2013 une progression. »
Le portrait financier offre un certain contraste avec l’exercice 2012, lors duquel la fermeture de Gentilly-2 avait entraîné une lourde écriture comptable d’environ 1,9 milliard. Cela avait réduit le dividende à 645 millions.
Outre le dividende de 2,2 milliards, un analyste indépendant en énergie, Jean-François Blain, a indiqué qu’Hydro-Québec doit aussi verser pour 2013 la somme de 669 millions en redevances hydrauliques et des frais de garantie de 200 millions « relativement aux titres d’emprunt ».
La privatisation
Élu le 7 avril, le Parti libéral de Philippe Couillard a rapidement mandaté deux professeurs universitaires, Luc Godbout et Claude Montmarquette, pour analyser l’état des finances publiques. Leur conclusion : le déficit prévu de 1,75 milliard pour 2014-2015 serait plutôt de 3,7 milliards.
Invité à commenter l’idée de privatiser une partie d’Hydro-Québec, évoquée par ces professeurs, M. Vandal a refusé de faire des commentaires. « C’est une question de nature politique. Il ne m’appartient pas, comme président de société d’État, de commenter cette question. »
L’année a été marquée notamment par une augmentation des volumes de vente d’électricité à l’étranger, qui sont passés de 23,4 TWh en 2009 à 32,2 TWh en 2013. Le prix moyen des ventes à court terme était de 4,4 ¢/KWh, en hausse d’environ 14 %, conséquence notamment du froid de la fin de 2013 et à la dépréciation du dollar canadien. « On voit en ce moment une tendance générale où les prix sont légèrement à la hausse, a dit M. Vandal. Les années de prix très bas, comme 2012, je pense que cette page est tournée. »
Intérêt des Américains
Le temps froid cet hiver a d’ailleurs ravivé l’intérêt des Américains pour le projet de construction de la ligne Northern Pass, qui ferait descendre de l’électricité québécoise jusqu’au cœur du New Hampshire, a dit M. Vandal. « Ça pourrait progresser dans les mois qui viennent », a-t-il dit.
Un autre projet prometteur, a dit le patron d’Hydro-Québec, est celui de l’interconnexion Hertel à la frontière canado-américaine. Le projet, qui a des investisseurs du côté des États-Unis, vise à alimenter la ville de New York. « On poursuit des échanges avec nos partenaires. Du côté américain, c’est piloté par Transmission Developers Inc. avec l’appui de Blackstone. C’est un projet très avancé au chapitre des permis. Il faut voir si, sur le plan commercial, les conditions sont réunies. »
Hydro-Québec dit avoir économisé 500 millions sur cinq ans grâce à des mesures de productivité. Le personnel rémunéré se chiffrait au 31 décembre à 19 700. C’est 3000 de moins qu’en 2009.
« Ça va se stabiliser, a dit M. Vandal. Mais il y a aussi de la croissance. Quand on va mettre en service la centrale Romaine-2 cette année, il y a des travailleurs qui seront mobilisés. »
Hydro-Québec dispose de 61 centrales hydroélectriques et de 26 centrales thermiques. Elle reçoit aussi du courant de Churchill Falls, en vertu d’un contrat à long terme, et d’une vingtaine de parcs éoliens privés.
À ce chapitre, les achats à Rio Tinto Alcan ont diminué de 122 millions par rapport à 2012.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->