La majorité des étudiants d’université ne continueront pas au-delà du premier cycle, par manque d’intérêt ou parce qu’ils n’en ont pas besoin pour gagner leur vie.
Dans le monde universitaire, la recherche fondamentale, celle qui consiste à faire des découvertes, à proposer de nouvelles interprétations, est donc menée par les étudiants de maîtrise, de doctorat et, bien sûr, par les professeurs qui les supervisent.
Embrigadement
Cette recherche est souvent pointue, voire ésotérique, mais elle est fondamentale.
On ne connaît aucune société prospère sans un secteur de la recherche scientifique dynamique.
Ces étudiants de maîtrise et de doctorat ont besoin d’argent pour vivre, d’où les bourses d’excellence.
Au Québec, les Fonds de recherche du Québec (FRQ) sont ceux qui attribuent le gros du financement aux étudiants-chercheurs des cycles supérieurs.
Traditionnellement, ces Fonds décident de donner ou non des bourses en basant leurs décisions sur des critères comme les notes de l’étudiant, l’intérêt de son projet de recherche, la qualité de sa méthodologie, etc.
Depuis l’an dernier, de nouveaux critères ont été introduits.
On demande dorénavant aux candidats d’expliquer en quoi leur projet fait avancer «le développement durable», «l’équité, la diversité et l’inclusion», la «mobilisation citoyenne», etc.
À la limite, si un projet de recherche porte sur l’écologie ou le racisme, on pourrait comprendre.
Mais ces critères s’appliquent à TOUS les projets de recherche, donc y compris à ceux qui n’ont strictement rien à voir avec ces valeurs, aussi louables soient-elles.
Vous travaillez sur le Bas-Canada, sur une bactérie, sur une difficulté mathématique? Peu importe, vous devez vous y plier.
Bref, on amalgame désormais science et militantisme, on embrigade les jeunes chercheurs dans des orthodoxies idéologiques.
C’est inacceptable.
On veut recruter les meilleurs, les plus méritants, ou les petits curés les plus zélés?
La science a pour but de trouver la vérité, pas de faire avancer telle ou telle cause, ou de plaire à telle ou telle clique idéologique.
Ces nouveaux critères strictement idéologiques contredisent aussi frontalement la loi 32 sur la liberté universitaire adoptée juste avant les élections, dont l’article 3 dit que la recherche doit se faire en dehors de toute «contrainte doctrinale, idéologique ou morale».
Interpellé, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, patine, tergiverse, louvoie, se défend maladroitement.
Stop!
Mais le pire du pire est que les étudiants savent parfaitement qu’ils n’ont aucune chance d’avoir des bourses s’ils ne disent pas ce que l’on veut entendre sur ces sujets.
Je vous le jure: ils n’ont AUCUNE chance s’ils ne cochent pas les bonnes cases de la nouvelle religion.
Alors, ils mentent. Ils mentent parce qu’ils n’ont pas le choix s’ils ne veulent pas être écartés d’emblée.
Ils mentiront sur leur parcours, leur mode de vie, leur attachement à la diversité sexuelle et ethnique, leur militantisme, etc.
C’est cela qu’on veut encourager?
François Legault a le pouvoir de faire cesser immédiatement ce scandale.
Le fera-t-il?