Un déversement provoqué par l’exploitation pétrolière maritime dans le secteur d’Old Harry menacerait tout l’est du golfe du Saint-Laurent, mais aussi les îles de la Madeleine, conclut la première étude scientifique indépendante sur le sujet.
L’étude dirigée par l’océanographe Daniel Bourgault démontre ainsi qu’une marée noire poserait de sérieux risques environnementaux pour le golfe. Corridor Resources, qui détient les droits d’exploration sur le secteur d’Old Harry, a pourtant déjà affirmé qu’un déversement ne menacerait pas les côtes et serait limité à une zone de quelques dizaines de kilomètres carrés.
M. Bourgault et son équipe ont quant à eux évalué comment un « liquide » non dégradable serait dispersé dans le golfe du Saint-Laurent. Pour réaliser leurs simulations, ils se sont basés sur les données de courants de Pêches et Océans Canada pour l’année 2012.
Les résultats démontrent qu’une marée noire pourrait polluer sévèrement les côtes de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse. Un déversement important pourrait aussi affecter la Côte-Nord, au Québec, ainsi que les îles de la Madeleine et la pointe est de l’île d’Anticosti.
Incapacité d’agir
Qui plus est, l’évaluation environnementale stratégique (EES) commandée par le gouvernement du Québec conclut à notre incapacité d’agir en cas de marée noire. « La capacité d’intervention en cas de déversement accidentel en mer est actuellement déficiente pour répondre à d’éventuels accidents majeurs, même ceux qui pourraient impliquer le transport maritime existant », souligne ce document publié en septembre 2013. La chose est d’autant plus problématique que le gouvernement Harper a réalisé d’« importantes coupes » dans son service d’urgence environnemental, mais aussi en recherche sur le Saint-Laurent.
Le rapport de l’EES soulignepar ailleurs qu’il demeure « plusieurs lacunes » dans l’état actuel des connaissances sur le golfe, une mer intérieure sept fois plus petite que le golfe du Mexique. Les carences concernent les technologies d’exploration et d’exploitation, les composantes des milieux physique, biologique et humain, ainsi que les « effets environnementaux potentiels des activités d’exploration et d’exploitation, ainsi que des déversements accidentels ».
On ignore par exemplecomment récupérer du pétrole « lorsqu’il y a présence de glace ». On connaît relativement peu de chose des « courants et de l’évolution de ceux-ci en fonction des changements climatiques ».
Selon des évaluations préliminaires, cette structure située en profondeur pourrait contenir quelque deux milliards de barils de pétrole et des centaines de milliards de pieds cubes de gaz naturel. Mais aucun forage n’a encore été effectué pour vérifier si on y retrouve bel et bien un gisement d’énergie fossile. Corridor Resources espère pouvoir forer un premier puits d’exploration du côté de Terre-Neuve au cours des prochains mois.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé