CAISSE DE DÉPÔT

Une bonne année

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N’oublions surtout pas que l’actif de la caisse aurait dû être d'environ 225 milliards $ et non pas de 200 milliards $

Avec un rendement annualisé de 10 % depuis cinq ans, la Caisse de dépôt et placement du Québec est parvenue à rattraper le terrain perdu lors de la débâcle de 2008. Bravo à l’équipe de Michael Sabia ! Mais attention : le test d’efficacité dans la gestion du risque reste à venir.
En 2013, la Caisse de dépôt a enregistré un rendement de 13,1 %, légèrement supérieur à son indice de référence. À 200 milliards de dollars, l’actif net a largement rattrapé le terrain perdu au moment de la crise de 2008. Cette année-là, la Caisse avait perdu 25 % de ses avoirs, qui étaient passés de 160 à 120 milliards en quelques semaines.

En acceptant la présidence de la Caisse, M. Sabia s’était engagé à revoir la gestion du risque. Ce virage amena la Caisse à se départir de plusieurs produits ésotériques à la mode au profit d’acquisitions de biens tangibles (infrastructures, immeubles, etc.), ou encore à se tourner vers l’achat de titres indiciels sur les marchés qu’elle connaissait moins.

Or, à la lecture du dernier rapport, on constate que la Caisse revient petit à petit vers une gestion active pour améliorer le rendement. Dans certains cas, comme la création d’un portefeuille dit de qualité mondiale composé de grandes entreprises actives à travers le monde (Colgate, Pepsico, etc.), l’initiative s’inscrit dans une stratégie à long terme de rendement stable à risque réduit, du moins faut-il le souhaiter.

En revanche, le retour de la gestion active du portefeuille des marchés en émergence, même appuyée par des équipes de recherche, laisse songeur. Si la Caisse juge plus prudent de s’en tenir à l’achat d’indices pour couvrir le marché américain des actions, croit-elle vraiment pouvoir faire mieux que les indices pour des pays comme la Chine et l’Inde ?

Pour ce qui est de sa présence au Québec, certains lui reprochent encore de ne pas en faire assez pour accompagner les entreprises d’ici. C’est le cas de l’ancien vice-président de la Caisse, Michel Nadeau, qui, dans nos pages, invitait récemment la Caisse à éviter de « ne jurer que par le credo des ratios pour décider ou non d’un placement ».

À la fin de 2013, les actifs de la Caisse en sol québécois étaient de 53,8 milliards, dont 32,5 milliards dans le secteur privé. Il s’agit d’une augmentation de 11,9 milliards en cinq ans. En 2013, la Caisse a injecté 600 millions dans les PME d’ici.

Le Québec est petit pour une institution dont les actifs dépassent 200 milliards et, quant à nous, la Caisse doit rester à l’écart des jeux politiques. Elle est fiduciaire de nos épargnes et non pas le bras financier du gouvernement.

On peut s’attendre à ce que les cadres de la Caisse ne se contentent pas de signer des chèques, mais jouent un rôle actif auprès des entreprises. Michel Nadeau leur suggère même de se montrer insistants auprès des nombreux fournisseurs, banques et maisons de courtage étrangères qui encaissent des millions en commissions, pour qu’ils embauchent des jeunes diplômés de nos écoles au lieu de faire venir leur propre main-d’oeuvre. En effet !

Avec une croissance de 66 % depuis le creux de 2008, la Caisse a livré la marchandise. Le travail de restructuration entrepris par Michael Sabia n’y est pas étranger… et la remontée spectaculaire des marchés encore moins.

Ne soyons pas pisse-vinaigre, mais avouons que le vrai test de l’efficacité des mesures mises en place par l’équipe Sabia viendra le jour où un nouveau choc ébranlera la planète financière.


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