24 juin 2016 : les peuples européens se réveillent sans hâte et sans espoir, habitués qu’ils sont à subir défaite sur défaite face à la détermination des oligarchies au pouvoir. Et puis la nouvelle tombe : les Britanniques ont dit non à cette Europe asphyxiante de Juncker, Schulz et Merkel ; comme en 40, les Britanniques ont choisi la liberté et la souveraineté plutôt que la résignation et l’humiliante soumission.
Ce coup de tonnerre annonce-t-il enfin l’arrivée de la tempête qui balayera la cité vermoulue et corrompue érigée à Bruxelles, telle une improbable tour de Babel contemporaine ? L’hirondelle britannique annonce-t-elle enfin le printemps européen, le nouveau printemps des peuples ? La victoire des démocraties sur la ploutocratie euro-américaine ? Sans doute est-il prématuré de l’assurer, mais il y a bien un petit air de 1990-91 dans cette affaire.
Souvenons-nous, en effet, de ce printemps 1990 au cours duquel les autorités lituaniennes, élues lors des premières élections libres organisées depuis l’invasion soviétique de 1940, ont proclamé l’indépendance de leur pays vis-à-vis de l’URSS. Cette déclaration d’indépendance entraîna un long bras de fer avec le pouvoir communiste de Moscou, mais au cours de l’été 1991, la Lituanie retrouva sa pleine souveraineté. Mieux encore : la décision lituanienne eut un effet domino dévastateur : une à une, les 14 autres républiques d’URSS proclamèrent leur indépendance, si bien qu’au mois de décembre 1991, le géant soviétique était terrassé : son dirigeant, Mikhaïl Gorbatchev, n’avait plus qu’à entériner cette disparition en annonçant sa démission à la télévision le soir de Noël.
Peut-on imaginer Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et Martin Schulz, le président du Parlement européen, annoncer leur démission d’ici le 25 décembre prochain, après qu’une série de référendums aurait conduit à la sécession de toutes les nations européennes ?
Ce serait, évidemment, pécher par excès d’optimisme. Si la chute de l’URSS s’est faite presque sans douleur, c’est parce que l’ultime successeur de Staline, Gorbatchev, était un agneau déguisé en loup, tandis que Juncker et sa clique sont des loups déguisés en agneaux. L’URSS de 1990 n’était plus qu’un tigre de papier, tandis que l’Union européenne, sous son apparente bonhomie, est une redoutable structure technocratique servie par de puissants lobbies, notamment médiatiques.
Pas de police politique ni de camp du goulag, certes, mais autant d’efficacité lorsqu’il s’agit de servir le système.
Et si Gorbatchev refusait de faire couler le sang pour sauver un navire qu’il savait en perdition, les apparatchiks bruxellois préféreront semer le chaos et entraîner la noyade des 500 millions d’Européens embarqués sur leur Titanic plutôt que de perdre leur pouvoir illégitime. Il est, d’ailleurs, frappant de constater que la première réaction des dirigeants européens à l’annonce de la victoire du Brexit est de se réunir afin d’empêcher « l’effet domino ». De toute évidence, l’Union européenne n’a pas l’intention de disparaître comme l’URSS.
La décision britannique est donc à la fois une mauvaise et une bonne nouvelle. C’est une mauvaise nouvelle dans la mesure où, pris de panique, nos maîtres européistes vont tout faire pour accélérer leur feuille de route antidémocratique.
C’est cependant une bonne nouvelle dans la mesure où le Brexit, s’il n’annonce pas une victoire rapide des démocrates et des patriotes, annonce tout de même l’heure de la mobilisation générale en vue d’un long combat pour la liberté et la souveraineté.
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